Allez je me lance dans un mini "récit" plus détaillé !
Je commence par, pour moi, le seul bémol de l'organisation : la consigne (vestiaire). Sur leur site c'est précisé que c'est juste à coté de l'arrivé (avenue foch), qui elle même est à coté du départ.
Quand tu sors du métro, aucun panneau, à toi de deviner. Effectivement avenue Foch, mais pas au début... J'ai marché (et couru) un bon quart d'heure avant de la trouvé ! Enfin, je suis quand même arrivé dans le SAS de départ à temps (8h55 pour un départ à 9h30, et fermeture de l'entrée à 9h15).
L'attente dans le SAS est super longue, et je me rends compte que j'ai oublié dans mon sac ma ceinture avec mes gels
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J'avais une "boisson d'attente" mais bon... Tu entends le décompte des départs précédents, y'a de la musique qui te donne envie d'y aller de suite, c'est assez frustrant.
Arrive notre départ (les objectifs 4h), on s'avance dans le SAS, et une femme prend le micro pour faire un échauffement... On est tous serré comme des sardines mais on va s'échauffer bien sûr
Entre le top départ, et le moment où je passe la ligne, il se passe bien 2-3 bonnes minutes de marche, mais ça y est c'est parti !
Les premiers km c'est cool, le soleil est là sans trop taper (il est 9h30), on remonte l'avenue de Rivoli, on passe devant le louvre... Tu "visites" un peu.
J'ai le même départ que mon cousin donc on court ensemble, on a un bon rythme. 5m30 à chaque km, et on arrive tranquillement au 5km avec un peu d'avance sur le chrono.
Les km suivants sont vraiment sympa : chateau de Vincennes, le parc, le Zoo, le bois... Les km défilent assez facilement jusqu'à 15km. Mais déjà là je dis à mon cousin "ça commence à taper, à midi on va prendre cher".
On arrive au semi, 1h58, on est en avance sur le chrono. Premier signe de fatigue pour mon cousin qui me dit qu'il va commencer à gérer.
On passe devant la cathédrale, mais on est un plus concentré lol, moins en "visite". On passe par les quai, c'est sympa mais ça se resserre en largeur donc tu perds en allure.
Arrive le fameux km30, qui coincide avec quelques km dans les tunnels du périph... Déjà t'es dans un tunnel donc un peu "oppressé", mais en plus ça monte, ça descend, ça monte, ça descend... Un vrai casse patte !
A partir du km31 j'ai les jambes qui commencent à durcir, et le soleil fait vraiment mal à la tronche. Beaucoup de coureurs se mettent à marcher, d'autres abandonnent ou sont en train de hurler dans une couverture de survie (un peu glauque les scènes, surtout quand tu commences à serrer un peu les dents
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).
Entre les km33 et 34 j'ai les seuls doutes de ma course : je me demande si je vais tenir l'objectif. Je sens que je ralenti, j'ai la tête dans une bouilloire, je suis obligé de me vider une bouteille d'eau froide. En même temps c'est de ma faute, j'aurais dû me méfier plus et prévoir une casquette !
Là les km je les compte, puis on arrive dans le bois de boulogne. Compliqué, il me semblait que ce passage était bien plus court, donc t'as l'impression de ne pas en voir le bout.
Le cardio est bon, même très très bon, ce qui me surprend un peu, mais j'ai les jambes et surtout les genoux qui souffrent pas mal.
Donc je décide de "basculer" en accélérant un peu après le 35, pour faire moins de pas et prendre plus sur le cardio.
Arrive le 40, je me dis qu'il n'en reste que 2, c'est même pas un échauffement ! Puis je me pose pas mal de questions, le cerveau part un peu en couilles
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, un début de décompression.
Au niveau questions sport, je me demande : Comment font-ils sur le marathon des sables ?
Et je pense aux courses que je me suis planifier pour septembre (trail de 60km avec dénivelé 1500+/-) et 2016 (trail de 80km) : En serais-je capable ? N'ai je pas atteint une limite de mon corps que je ne pourrais dépasser ?
On passe le 41, puis juste avant le 42 on sort du bois. Grande foule, beaucoup d'encouragements, je vois le panneau 42 puis plus loin le panneau de fin. Là mon cerveau décompresse totalement, une grosse grosse émotion m'envahit. J'ai la gorge nouée, les yeux rivés et fixés sur le haut de l'avenue, et je kiffe.
Je franchis la ligne en 3h56, un peu de mal a respirer avec l'émotion, et première réflexion qui me vient : "Ton cardio a été au top tout du long et t'arrives pu à respirer quand c'est fini blaireau !".
Et petit moment comique : je m'arrête. Enfin, mon cerveau envoie l'ordre de s'arrêter, mais mes jambes continues sur 6-7 pas !
Et ça fait vraiment bizarre de se regarder courir et de dire "oh stop ! STOP !", de voir ses jambes ne pas répondre, énorme.
L'épreuve est fini, je remonte péniblement l'avenue avec tous les ravitaillements. Je recroise le bénévole qui m'avait donné mon dossard au salon du running et avec qui on s'était chambré un peu : on rigole bien, c'est hyper cool.
Je remonte jusqu'aux vestiaires, je prends mon sac, fait deux mètres pour me retrouver au milieu et je m'allonge, quel kiffe !
Je suis complètement stone pendant de longues minutes, les effets de l'endorphine. Mais je sens une bien plus grosse décharge que d'habitude ! C'est du bonheur à l'état pur.
Petit à petit je reprends mes esprits, puis je me demande où est mon cousin. J'attends une bonne heure, je me demande s'il a pas eu un pépin sur l'épreuve car son téléphone est toujours coupé.
Puis il fini pas m'appeler après avoir franchit la ligne en 4h54, il m'explique qu'il a explosé au km30 : Le fameux mur, puis derrière des crampes énormes jusqu'au bout. Il était un peu déçu mais pas plus que ça non plus, il faut quand même un sacré mental pour finir dans ces conditions.
Savoir mettre son égo de coté et se dire "bon l'objectif chrono c'est mort, faut juste finir", c'est très difficile.
On a donc fini dans un bar, avec un bon gros Coca bien frais !
Une superbe aventure, épreuve très bien organisée (vu le prix aussi...), un bigup aux 3000 bénévoles qui sont extra.
On est aujourd'hui à J+1, outre les quelques courbatures et les énormes coups de soleil, c'est un sentiment assez étrange. Mon marathon, c'est 5 mois de préparation, à courir le soir en rentrant du boulot, de nuit et en hiver en plus.
Et maintenant ? Chez moi, j'ai des affaires partout, que j'ai étalée notamment les deux dernières semaines avant l'épreuve. Dans mon PC et smartphone, j'ai mon programme d'entrainement en favori... Ca fait bizarre de se dire "c'est fini", de tout ranger.
Il y a une petite sensation de "vide", surtout que ça me permettait de décompresser de quelques "soucis" perso, et de mentalement m'axer sur l'épreuve, sans penser à autre chose.
M'enfin ! On va se laisser une petite semaine de repos (fait chier il fait beau en plus) puis on va reprendre tranquillement... Avant de se lancer dans une nouvelle aventure, qui sera sûrement ce fameux trail de septembre !