Bourse / Économie / Finance / Immobilier - Vol I

Débats, partage et délires en tout genre. C'est une tradition maintenant...

Modérateur: Modérateurs

Retourner vers Le Café



Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar sillicate » 25 Déc 2013, 21:56

Je vote Phoenix modo en chef, à bas Peezee (en plus, il s'est trompé sur l'apocalypse financier) :mrgreen:
regarde la localisation
Avatar de l’utilisateur
sillicate
Minet râle
Minet râle
 
Messages: 29824
Enregistré le: 07 Jan 2005, 16:54
Localisation: pizzeria

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Thor » 25 Déc 2013, 22:04

Oui je veux bien, mais dire un coup y'a "pas de loi bancaire" sur la séparation des activités, un coup elle est "bouffé" alors qu'il ne l'a pas lu. Pour preuve, il y a une centaine de mesures qui vont contraindre les banques
- il y a aucun lien entre la liquidité accordé aux banques et le cours de la bourse actuel
- le taux directeur n'est pas celui qui "agit" sur les ménages, la banques n'utilisent pas cet "indice" pour calculer le taux des crédit immo (c'est l'OAT 10 ans). Pour preuve, les taux de prêt ont régulièrement/légèrement monté alors que le taux directeur a toujours baissé
- il ne faut pas confondre le marché US et celui en EU car la politique n'est pas la même (cf inflation)
- à mon avis sur le fait que le cac n'est pas encore à son niveau normal, j'ai argumenté plus haut (voir la capitalisation des entreprises par rapport à leurs fonds propres/bénéfices)
- je vais pas tout contredire la plupart de ces dires, mais "Boeing mal en point" c'est faux : il suffit de regarder tous leurs contrats (armée etc..) bien aidé par la croissance
Avatar de l’utilisateur
Thor
Assidu
Assidu
 
Messages: 3515
Enregistré le: 22 Nov 2005, 16:51
Localisation: Qu'est-ce que ça peut te foutre?

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar richardB » 25 Déc 2013, 23:48

Qu'est ce qui te permet de dire que je ne l'ai pas lu ? Putain mais merde, même les députés socialistes se sont bagarrés pour tenter de sauver ce texte, qui est une loi à minima, pour preuve http://www.francetvinfo.fr/economie/ref ... 47103.html
C'est juste une preuve, j'ai pu en discuter avec des députés écolos ( c'est mon parti), le texte a des avancées sur la fraude fiscale sur le reste il est vraiment léger.

L'absence de lien entre l'afflux de liquidité et des cours, là faut que tu m'expliques...Tous les économistes et analystes qui ont montré un lien ont donc tort... ( je précise pour la FED et les indices US)

J'ai pas parlé des taux d'emprunts pour les ménages, j'ai juste dit que les banques se refinançaient pas cher alors qu'elles n'ont pas réellement relevées leurs encours de crédits. Là encore, tu vas dire que les statistiques mentent ?

Boeing c'est HS, mais tu as sans doute entendu parlé de leurs soucis avec le dreamliner, sur l'aviation civile, ils sont à la peine, tandis qu'Airbus enchaine les commandes mais là encore, je dois halluciner.

Ton ton condescendant, ça va 5 minutes, nous ne sommes pas obligés d'être d'accord loin de là. Mais clasher pour clasher ça va 5 minutes...
Modifié en dernier par richardB le 26 Déc 2013, 00:49, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
richardB
Ménauposé
Ménauposé
 
Messages: 10130
Enregistré le: 23 Juil 2009, 21:22
Localisation: Entre Brest et Vladivostok

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Odd » 26 Déc 2013, 00:15

Vous êtes radicalement opposés richardB.
Avatar de l’utilisateur
Odd
Floodeur pro
Floodeur pro
 
Messages: 35590
Enregistré le: 31 Mai 2006, 07:20
Localisation: DTC lulu

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Thor » 26 Déc 2013, 00:17

Tu parlais du cac dans ta phrase sur les liquidités. Expliques moi donc ce lien en France ? Ou tu ne peux pas jouer sur l'inflation.
Par ailleurs, si la loi n'est pas une avancée réelle, expliques moi ce qui l'aurait été ? Je vois perso enormement d'impacts positifs. Elle est si légère qu'il existe 100 mesures ! Petite aparté, les banques US étaient avant la crise reellement séparées et divisées, au final ils ont fait l'inverse en fusionnant pour limiter les risques que représentaient les banques comme Morgan Stanley..
Je vais etre tatillon mais ton terme "refinance" n'est pas correct ou pas assez precis . Le taux directeur ne permet que de prêter à très court terme, ce qui représente qu'une infime partie de l'économie. L'indice de référence pour les prêt immo est l'OAT 10 ans. Enfin, les entreprises se financemnt beaucoup sur les marchés financiers.

D'autre part, les encours n'ont pas augmenté car les banques prêtent moins mais pour deux raisons:
- la demande pour les nouveaux projets a été plus faible, les volumes des ventes ont baissé et les prix aussi
- une grosse partie des réalisation de l'année est dû aux rachat de prêt : 20% je dirais, ce qui n'augmente pas les encours globaux.
Enfin, je te souhaite une bonne soirée. A demain pour une discussion constructive
Avatar de l’utilisateur
Thor
Assidu
Assidu
 
Messages: 3515
Enregistré le: 22 Nov 2005, 16:51
Localisation: Qu'est-ce que ça peut te foutre?

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar richardB » 26 Déc 2013, 00:48

C'est bien tu sais jouer sur les mots, effectivement tu tatillonnes car tu m'a très bien compris, et je n'ai volontairement pas été trop technique vu que nous sommes sur un forum à vocation généraliste.

Je n'ai pas envie de perdre plus de temps avec toi. Cela ne sert à rien, nous sommes tous les deux de mauvaises fois. Je l'admet ma vision de l'économie mondiale est assez pessimiste puisque je pense que le système tel qu'il est fondamentalement corrompu à la racine et que d'autres parts, j'ai vision sans doute trop dogmatique de la finance compte tenus de mes autres engagements.

L'échange ne peut être constructif. Je n'ai pas envie d'épiloguer d'avantage. Tes arguments tiennent partiellement. Rien n'est blanc , rien n'est noir, tout est gris.. bref

bonne soirée
Avatar de l’utilisateur
richardB
Ménauposé
Ménauposé
 
Messages: 10130
Enregistré le: 23 Juil 2009, 21:22
Localisation: Entre Brest et Vladivostok

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Thor » 26 Déc 2013, 07:32

Tout est gris oui. Ce qui est le plus lamentable c'est que ceux qui pondent en France sur la finance/entreprises sont les mêmes qui n'ont jamais su gérer une ville / collectivité... Ils se permettent de critiquer mais ne savent pas équilibrer emplois et ressources, preuve en est l'endettement des communes. Quand certains élus te disent qu'une commune ne peux pas faire faillite alors les dépenses...

Ils n'ont par ailleurs pas su vendre un TGV Où on avait 30 ans d'avance (idem RER, rafale etc). Par ailleurs on perd toute notre notre matière grise qui bosse à l'étranger.
Avatar de l’utilisateur
Thor
Assidu
Assidu
 
Messages: 3515
Enregistré le: 22 Nov 2005, 16:51
Localisation: Qu'est-ce que ça peut te foutre?

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar richardB » 26 Déc 2013, 10:06

Entièrement d'accord sur la compétence de notre caste d'énarque qui dirige le pays depuis 40 ou 50 ans, quelques bords politiques qu'il soit. Au niveau local, le PS a franchement pas trop mal géré dans des cadres budgétaires pas extrêmement large, c'est un peu différent pour les mairies communistes qui ont parfois flambé. D'ailleurs, c'est ce qui fait dire pas mal d'analyste qu'il n'y aura pas de vague bleue aux municipales.

Les rapports des cours régionales des comptes sont très intéressantes sur le sujet pour voir la gestion de nos collectivités. Celui sur Marseille est d'ailleurs assez édifiant. Un exemple, hélas parmi tant d'autres.
Avatar de l’utilisateur
richardB
Ménauposé
Ménauposé
 
Messages: 10130
Enregistré le: 23 Juil 2009, 21:22
Localisation: Entre Brest et Vladivostok

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Bibpanda » 27 Déc 2013, 11:00

Information
Les ministres européens des finances viennent de conclure, à la fin 2013, un accord pour la mise en place de l'union bancaire, présentée comme une « relance de l'Europe » et un « saut décisif pour sauver l'euro ». Ce nouveau dispositif de régulation bancaire ambitieux et complexe comporte trois piliers : l'institution d'une fonction de superviseur unique des banques de la zone euro confiée à la Banque centrale européenne (BCE), la mise en place d'un système européen de garantie des dépôts et d'un mécanisme commun de résolution des crises bancaires. En première analyse, l'union bancaire apparaît comme une avancée importante puisque qu'elle dote l'espace européen d'une approche globale et homogène de la régulation bancaire, comblant ainsi une lacune importante qui avait été mise en lumière par le rapport Larosière en 2009.
Le fonctionnement actuel des banques n'est pas remis en cause

Pourtant, on ne peut qu'être dubitatif quant à la capacité de l'union bancaire à prévenir les crises bancaires futures et à consolider l'union économique et monétaire ébranlée par la crise financière. En effet, l'union bancaire ne remet pas en cause le fonctionnement actuel des banques, dominé par la spéculation. Par ailleurs, chacun des trois piliers qui composent l'union bancaire soulève d'importantes questions qui restent sans réponse.
Beaucoup de banques échapperont au contrôle de la BCE

La BCE assurera dès 2014 la fonction de superviseur unique de la zone euro. A priori, un contrôle direct et unifié des banques dans l'espace européen est souhaitable, pour prévenir les crises systémiques, qui proviennent de la défaillance de banques individuelles se propageant à l'ensemble du système bancaire européen. Mais en réalité, la BCE ne contrôlera directement que les 128 plus grandes banques sur les quelques 6000 banques de la zone euro.

Or on sait que la crise bancaire espagnole a été provoquée par les caisses d'épargne de petite taille. Pire encore : puisque les pays de l'Union européenne hors zone euro ne reconnaissent pas l'autorité de la BCE, le Royaume-Uni, à la tête de la principale industrie financière européenne, échappera ainsi au superviseur européen. Se pose ainsi la question non résolue de l'articulation future des responsabilités en matière de supervision entre la BCE, les autorités nationales, et l'Autorité bancaire européenne créée en 2010 qui couvre l'ensemble des pays de l'Union européenne.
Le déficit démocratique de l'Europe est aggravé

En second lieu, cette réforme aggrave le déficit démocratique en Europe. Le pouvoir de la BCE va être considérablement renforcé par ses nouvelles fonctions de superviseur. Or aucune décision n'a été prise pour revoir le statut d'indépendance de la BCE et la rendre plus responsable devant les autorités élues, à commencer par le Parlement européen. On retrouve là une des lacunes majeures de l'Union économique et monétaire : l'absence d'union politique permettant d'assurer un véritable contrôle démocratique sur les autorités monétaires et bancaires. On peut également s'interroger sur la manière dont la BCE gérera les conflits d'objectifs qui proviendront du fait que celle-ci devra désormais assurer la stabilité monétaire, d'une part, et la stabilité du système bancaire, d'autre part. En situation d'inflation, la BCE acceptera-t-elle d'injecter des liquidités sur le marché inter- bancaire pour prévenir des défaillances bancaires, au risque d'attiser les tensions inflationnistes ?
Des ressources ridiculement faibles pour le fonds européen de résolution des crises

Les piliers 2 et 3 prévoient respectivement la création d'un système européen de garantie des dépôts et un mécanisme commun de résolution des crises bancaires. Le but affiché par ces nouveaux dispositifs est double: renforcer la solidarité entre pays en cas de crise, et faire payer aux actionnaires, plutôt qu'aux contribuables, le coût des défaillances bancaires.

Il est fort probable que ces beaux principes resteront lettre morte. En effet, les ressources financières prélevées sur les banques pour alimenter le fonds européen de résolution ne s'élèveront qu'à 60 milliards d'euros... en 2026. C'est ridiculement faible : la seule BNP Paribas représente un bilan de 2000 milliards d'euros. Par ailleurs l'Allemagne, qui refuse de payer pour les banques des pays du sud de l'Europe, a obtenu que les mécanismes de solidarité soient fortement réduits.

Enfin, l'accord négocié à Bruxelles stipule qu'à l'horizon 2025, les décisions concernant les plans de résolution imposés aux banques en difficulté seront prises par la Commission et le Conseil de résolution, selon une procédure qui reste à définir … Que se passera-t-il, dans l'hypothèse qui ne peut être exclue, d'une nouvelle crise bancaire dans un proche avenir ? Deux questions restent sans réponse : qui payera et qui décidera en l'absence d'un mécanisme de mutualisation des risques clair et ambitieux à l'échelle européenne ?
Principale limite: le mélange de banque de détail et de banque d'investissement n'est pas remis en cause

Mais la principale limite de l'union bancaire est qu'elle ne s'attaque pas au modèle bancaire dominant en Europe, qui mélange les activités de banque de détail tournées vers les ménages et les PME, et les activités de banque d'investissement tournées vers les marchés et la spéculation. Or ce sont ces dernières activités qui sont à l'origine des défaillances bancaires et de la crise financière récentes, et qui menacent l'investissement et l'emploi.

La réforme de la régulation bancaire en Europe doit commencer par une remise en cause de la banque dite universelle, en introduisant une séparation radicale des activités de banque de détail et de banque d'investissement. En l'absence de cette séparation, l'union bancaire conduira au renforcement des grands groupes bancaires sur l'espace européen. Même s'ils sont plus étroitement supervisés, ces derniers continueront de représenter un risque important pour la stabilité du système bancaire en raison de leur taille et de leur forte interconnexion. Le poids politique déjà considérable de ces acteurs financiers se renforcera, ce qui leur permettra de réduire a minima les réformes, comme ils ont réussi à le faire jusqu'ici.
Les banques des trente glorieuses étaient étroitement supervisées

Tirons les leçons de l'histoire récente ! Il est bien connu que, pendant la période des Trente glorieuses aux Etats-Unis comme en France, les banques n'ont pas connu de crises et ont joué un rôle moteur dans le développement économique et social exceptionnel de cette période, car celles-ci étaient étroitement supervisées, avec une séparation stricte entre les banques de détail et les banques d'affaires.

http://www.latribune.fr/opinions/tribun ... -oeil.html
Big brother is watching you
Bibpanda
Rédacteur
Rédacteur
 
Messages: 50933
Enregistré le: 24 Déc 2005, 19:11

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Vodevil » 31 Déc 2013, 09:40

Information
Vous prévoyez le krach du dollar pour 2014. Les événements actuels confortent-ils cette opinion?
Le krach du dollar peut arriver à n’importe quel moment, car toutes les conditions sont réunies. Certes, le gouvernement américain et la FED ont une réserve de solidité leur permettant de reculer l’échéance en menant une politique raisonnable (ce dont je doute fort). Mais le krach est inévitable. Selon mes estimations, cela aura lieu en 2014, dans le meilleur des cas en 2015, mais pas plus tard.
http://www.graphbourse.wadnon.com/previ ... n-aivazov/


- Qu'en pensent les spécialistes ?
- Comment vous voyez l'évolution du CAC40 en 2014 ?
The devil put dinosaurs here.
Just another day in the hate land.
Avatar de l’utilisateur
Vodevil
Pilier de comptoir
Pilier de comptoir
 
Messages: 17637
Enregistré le: 04 Mai 2005, 19:19
Localisation: Something in the way

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar jod.ko » 31 Déc 2013, 10:34

Qu'un mec qui dit que l'or est un étalon est un charlatan.


Jodko.
Il faut que cette jeunesse soit une jeunesse de révolution et non une jeunesse de révoltés.
Avatar de l’utilisateur
jod.ko
Pocket vil'
Pocket vil'
 
Messages: 21070
Enregistré le: 05 Jan 2005, 12:02

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar 2DR » 04 Jan 2014, 22:57

Bonjour à tous!

J'ai un big problème.

Je viens de définitivement rompre avec ma copine.

Seulement, j'avais mis mon appartement en vente, en exclusivité chez Century21.

Il reste deux mois pour terminer mon "contrat" avec eux.

Seulement, s'ils trouvent un acheteur, ça se passe comment?

Je n'ai pas dit à l'agence que je ne souhaitais plus vendre pour l'instant, car j'ai peur de leur devoir de l'argent(visites, annonces etc).

Ça se passe comment légalement dans ces cas la? Pas envie de me retrouver à la rue et à me
chercher une location.

Merci beaucoup, ça me stresse énormément.
2DR
 

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Carpel » 04 Jan 2014, 23:18

Tu les appelles lundi et tu dis que tu ne veux plus vendre
Avatar de l’utilisateur
Carpel
Banni
Banni
 
Messages: 4453
Enregistré le: 13 Aoû 2013, 18:27

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar 2DR » 04 Jan 2014, 23:29

Carpel, Et non, si un acheteur paie le prix fort que j'ai signé avec l'agence, je suis baisé, je crois :|
2DR
 

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Carpel » 04 Jan 2014, 23:38

Sauf que ce n'est pas encore le cas et jusqu'à preuve du contraire on peut toujours résilier un contrat, même si tu devras surement raquer un petit qqchose.
Avatar de l’utilisateur
Carpel
Banni
Banni
 
Messages: 4453
Enregistré le: 13 Aoû 2013, 18:27

Re: [Topic unique] Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Bibpanda » 09 Jan 2014, 13:08

Information
En mal de leadership, l'Europe? Elle a pourtant un maître, qu'elle connaît bien mal, selon Jean-François Bouchard, cadre dirigeant de la Banque de France, actuellement chargé de préparer l'Union bancaire européenne. Dans L'Empereur illicite de l'Europe - Enquête sur les dessous de la BCE (Max Milo), il fait le procès d'une institution méconnue, qui concentre de plus en plus de pouvoirs sans en répondre à quiconque.

La Banque centrale européenne (BCE), prévue par le traité de Maastricht en 1992, a été instituée en 1998. Elle est chargée d'émettre l'euro comme monnaie commune et unique, de lutter contre l'inflation et de veiller sur la stabilité des prix dans les 18 pays de la zone euro. Les traités européens garantissent son indépendance vis-à-vis des Etats, qui n'ont pas le droit d'intervenir sur ses orientations. Son siège est à Francfort, en Allemagne. Elle va devenir responsable à l'automne 2014 de la tutelle des banques européennes dans le cadre de l'Union bancaire.

L'italien Mario Draghi, son directeur depuis 2011, joue à l'oracle économique de l'Europe dans ses points de presse mensuels, dans lesquels il donne l'avis de la BCE sur la conjoncture et fait part des décisions du Conseil des gouverneurs des banques centrales sur les taux auxquels la BCE prête de l'argent aux banques européennes. La BCE a baissé son taux directeur de 0,5% à 0,25% en novembre dernier, plus bas historique pour soutenir une activité qui peine à reprendre en zone euro.

>> Lire aussi: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Le point presse prévu aujourd'hui devrait confirmer la tendance à fournir de l'argent bon marché, car l'inflation n'a atteint en décembre que 0,8%. Alors que la BCE vise un taux légèrement inférieur à 2%, normal pour une économie en croissance.
Une grande réussite, le sauvetage des Etats en faillite

Jean-François Bouchard reconnaît à la BCE une grande réussite. Sous la direction de Jean-Claude Trichet (2003 - 2011), elle est parvenue à mettre un terme à la spéculation financière contre les Etats européens mis en difficulté par la la crise des subprimes. Dès 2008, elle prête aux banques privées des montants illimités pour des durées de plus en longues avec ses programmes LTRO (Long Term Refinancing Operations). Mais elle se permet aussi d'agir contrairement à ses statuts. L'article 123 du Traité européen lui interdit en effet "d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres".

La BCE s'est pourtant permise, au grand dam de l'Allemagne, de lancer en mai 2010 le programme SMP (Securities Market Program) pour racheter au total 210 milliards de titres souverains pourris à la Grèce, à l'Italie, à l'Espagne, au Portugal et à l'Irlande. L'Allemagne, 28% du PIB de la zone euro, désapprouve ce financement d'Etats au bord de la faillite, mais elle n'a théoriquement pas plus de pouvoir au sein de la BCE que les autres membres.

En septembre 2012, sous la présidence Draghi, la BCE annonce la mise en oeuvre du programme OMT (Outright monetary transactions) pour racheter sans limite de montant tous les titres souverains des Etats en difficulté, s'ils ont moins de trois ans. Permettant ainsi le financement illimité des banques et des Etats. Seul le représentant allemand vote contre. Mais l'annonce de ce nouveau programme suffit à décourager les spéculateurs. Chapeau bas de l'auteur à Mario Draghi, malgré son passé sulfureux de banquier d'affaires chez Goldman Sachs. "Il a agi en banquier et non en juriste".
Une terrible erreur, l'austérité

Voilà le temps du procès. Pour prix de l'argent prêté, la BCE, au sein de la troïka qu'elle compose avec la Commission européenne et le FMI, a pris le pourvoir sur l'économie des pays qu'elle avait sauvé. Elle leur a imposé une austérité mortifère, qui n'a fait que les engluer dans leur crise. Oubliant la leçon de l'économiste Irving Fisher, spécialiste de la crise de 1929, qui a démontré que la réduction des salaires faisait se contracter les revenus d'un pays: "Malgré son austérité de meurt-de-faim, la Grèce en est à la quatrième restructuration de sa dette et ne s'est pas desendettée d'un seul euro. Même chose pour le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne." En effet, en visant la compétitivité, la BCE a parié sur le chômage pour faire baisser les prix et les salaires. Sans que l'économie redémarre pour autant. Avec, pour conséquence en Grèce un taux de suicide qui a bondi de 26% en 2011, un record historique. Circonstance aggravante, la BCE n'a jamais reconnu son erreur, contrairement au FMI.

Pourquoi la BCE a-t-elle choisi cette méthode, qui avait la faveur de l'Allemagne, pour laquelle l'inflation reste le plus grand risque économique? Selon Jean-François Bouchard, c'est parce qu'elle a été fondée sur le principe de la Bundesbank, et que ses statuts lui fixent comme but principal la lutte contre l'inflation. Relancer la croissance et l'emploi, la BCE ne sait pas faire, contrairement à la Fed américaine.
Il faut élire l'Empereur

Il y a plus grave. Le peuple n'a jamais eu voix au chapitre dans les choix économiques qui ont été faits. Mais qui pourrait contrôler la BCE? Les gouvernements? Discrédités par leur manque d'engagement européen, ils ont leur part de responsabilité dans les crises qui ont frappé leurs pays. La Commission? Jean-François Bouchard la juge incompétente. Le Parlement européen? Il n'a pas de pouvoir. Il ne reste que la BCE, qui "est devenue le seul réceptable possible des espoirs des Européens pour extraire leur prospérité de la voie de garage sur laquelle elle stationne depuis 2008". A condition de mettre fin à son irresponsabilité en "soumettant périodiquement son bilan au jugement des citoyens." Jean-François Bouchard propose même "d'élire au suffrage universel son président et ses principaux responsables". Plus sérieusement, il remet en cause le dogme selon lequel "une banque centrale doit être une banque centrale, c'est à dire une institution indépendante des Etats, qui ne subit pas l'influence du peuple".

La BCE "responsable" de Jean-François Bouchard se verrait ainsi fixer "des objectifs citoyens en termes de croissance et de chômage", et pourrait même devenir officiellement "un centre de financement des dettes souveraines", rôle qu'elle n'a fait que jouer en corsaire jusqu'a présent. Elle confisquerait aussi à la Commission le contrôle du budget des Etats.

Sinon? L'Europe peut trembler. A grand renfort de parallèles historiques avec la Grande-Bretagne du 13e siècle ou l'Allemagne des années 30, Jean-François Bouchard prévoit une grande révolte populaire contre les institutions européennes, dont elles ne sortiraient pas indemnes. Des scénarios de sortie de l'euro sont échafaudés pour différents pays, la France ne s'en tirant pas si mal.

L'empereur, qu'il faut rendre démocratique, serait donc le seul recours de la construction européenne. On voit mal pourtant comment il pourrait rendre compte directement au peuple sans passer par une de ces institutions décriées: Commission ou Parlement.

En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... Y5OkwKU.99
Big brother is watching you
Bibpanda
Rédacteur
Rédacteur
 
Messages: 50933
Enregistré le: 24 Déc 2005, 19:11

Re: Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Bibpanda » 28 Mai 2014, 14:31

Le premier rapport du Collectif pour un audit citoyen de la dette, publié mardi 27 mai, révèle que « pas moins de 59 % de la dette publique est illégitime ». Ainsi, sur les 1 950 milliards d’euros de dette publique accumulées depuis trente ans, « près de 600 milliards sont dûs à des taux d’intérêts excessifs, et près de 500 milliards proviennent des cadeaux fiscaux consentis principalement aux riches et aux actionnaires ».
La suite ici :
http://www.politis.fr/Dette-publique-59 ... 27152.html
Big brother is watching you
Bibpanda
Rédacteur
Rédacteur
 
Messages: 50933
Enregistré le: 24 Déc 2005, 19:11

Re: Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Bibpanda » 29 Mai 2014, 00:30

Information
Plus qu'une crise de son économie, l'UE traverse une crise de la confiance placée dans ses institutions – une crise de la démocratie et du système politique dans son ensemble. Les recettes libérales appliquées depuis les années 1980 sans grand discernement, productrices d'inégalités structurelles, s'apparentent plus à un poison qu'à un remède et infirment tout le corpus théorique qui les fonde, rabâché aujourd'hui encore sur les bancs des universités françaises.

Quelle est la dynamique actuelle des inégalités ? Les inégalités extrêmes de revenus et de patrimoine s'accentuent, se cumulant et se transmettant entre générations. Dans le partage de la valeur ajoutée, les inégalités capital-travail progressent en faveur du premier. Sur le long terme, les inégalités économiques ont dépassé en 2009 leur pic historique des années 1930 ! Liberté, égalité, fraternité : renversez le pilier central et les autres suivent, réunissant tous les ingrédients pour la double crise mentionnée. Comme le souligne Robert Reich dans son documentaire « Inequality for all » (2014), le tournant libéral a causé une hausse tendancielle des inégalités, à travers un mécanisme externe - la mondialisation mal régulée - et interne - le capitalisme libéral lui-même.

La structure internationale des avantages comparatifs a incité les pays développés, dans la mondialisation, à se spécialiser dans les activités intensives en capital et en travail qualifié, ce qui a creusé les inégalités internes et régionales en redistribuant les revenus ; d'autant plus que l'augmentation du chômage des moins qualifiés a modifié rapports de force et institutions en leur défaveur. La globalisation financière fondée sur les « 3 D » (Déréglementation, Désintermédiation, Décloisonnement), qui accompagne la mondialisation, a constitué un autre facteur. La déréglementation financière crée des bulles spéculatives fondées sur des actifs toxiques et autorise la fuite des capitaux, ce qui accentue la divergence entre pays les plus riches et plus pauvres à l'échelle européenne comme mondiale. La déréglementation du marché du travail renforce le pouvoir de négociation des firmes multinationales délocalisées qui deviennent de véritables machines à profit, servant l'intérêt des actionnaires et non celui du travailleur moyen : les Etats endettés et même les partis politiques qu'elles financent ne se risquent pas à les contrarier.

Le capitalisme non régulé porte aux mêmes conséquences que la mondialisation libérale. La droitisation des politiques européennes – le pacte de responsabilité proposé par un gouvernement français de gauche en offre un bon exemple – et l'alignement des revenus des dirigeants sur les patrons des filiales américaines réaffirment la domination du capitalisme anglo-saxon, dont les failles empiriques se font pourtant de plus en plus sentir, sur les autres modèles.

La hausse des inégalités résultant de ces mécanismes combinés menace l'avenir européen. Commençons par briser le tabou subsistant autour de la théorie libérale qui ne convainc plus même ceux qu'elle sert, les millionnaires reconnaissant l'inutilité sociale d'une fortune qui ne peut ni être intégralement consommée ni créer de l'emploi. Non, des inégalités atteignant les sommets actuels ne sont en aucun cas efficaces !

Au contraire, en exacerbant les problèmes sociaux et les conflits, elles diminuent la productivité marginale des facteurs. Elles aggravent notamment les inégalités pesant sur les minorités, comme les Roms ou les homosexuels. Enfin, elles laissent gouverner les fameux « 1% » les plus riches à la tête des grandes firmes multinationales, qui constituent le groupe d'électeurs le plus puissant ; aussi les partis politiques négligent-ils l'intérêt des 99% restants, comme l'avaient prévu les théoriciens du Public Choice tels que Buchanan. Cette faiblesse de l'exécutif, outre le fait d'attiser la colère des électeurs, engendre une panne du consensus et du réformisme que confirme par exemple l'échec de l'écotaxe. Une sortie de la gouvernance actionnariale actuelle est indispensable pour soigner simultanément démocratie et économie, mais elle est d'autant plus difficile que le système a été perverti.

C'est pourquoi, même si des solutions existent, elles ne sont pas entendues et ne le seront peut-être jamais, tant que la dynamique des inégalités ne sera pas insupportable au point de provoquer un choc majeur, tel qu'une nouvelle guerre mondiale, qui déclencherait enfin prise de conscience et coordination nécessaires en renversant les structures les plus intolérables. C'est la crainte qu'expriment aujourd'hui nombre d'éminents économistes, dont Stiglitz. Je fais partie de cette génération sacrifiée qui paiera par le chômage le prix de l'austérité à marche forcée que nous impose la troïka européenne ; mais devrais-je aussi connaître la guerre ? Je ne le veux pas ; c'est pourquoi moi, 20 ans, étudiante en économie, je souhaite dire que des solutions ont été pensées par les plus grands experts, jusque dans leur application pratique.

Elles devront se centrer sur la redistribution, comme le martèle Thomas Piketty. En amont, cela peut prendre dans les pays développés la forme de politiques éducatives ou d'interventions directes sur le marché du travail, pour instaurer par exemple la flexicurité danoise dont le bien-fondé économique et social n'est plus à prouver. En aval, il s'agira de transformer le système fiscal : en France, c'est pour le décile le plus pauvre que les taux marginaux d'imposition sont les plus élevés ! Au niveau international, nos dirigeants devront instaurer un altermondialisme fondé sur la re-régulation et la diminution coordonnée des taux d'intérêt, mais aussi sur une hausse de la transparence politique et commerciale. Se détacher des lobbys leur permettrait en outre d'anticiper les mutations du capitalisme pour une croissance qui profite à tous, tournée vers les énergies renouvelables. Mais regagner la confiance des électeurs à travers des programmes qui se recentrent sur leurs intérêts ne se fera pas en un jour, et il est à craindre que le 25 mai sonne comme un nouvel avertissement qui approfondira encore les difficultés auxquelles sont confrontés les peuples européens aujourd'hui.

Anne-Sophie Dupuis (Etudiante en L3 économie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
Big brother is watching you
Bibpanda
Rédacteur
Rédacteur
 
Messages: 50933
Enregistré le: 24 Déc 2005, 19:11

Re: Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Thor » 29 Mai 2014, 15:30

Bibpanda a écrit:Le premier rapport du Collectif pour un audit citoyen de la dette, publié mardi 27 mai, révèle que « pas moins de 59 % de la dette publique est illégitime ». Ainsi, sur les 1 950 milliards d’euros de dette publique accumulées depuis trente ans, « près de 600 milliards sont dûs à des taux d’intérêts excessifs, et près de 500 milliards proviennent des cadeaux fiscaux consentis principalement aux riches et aux actionnaires ».
La suite ici :
http://www.politis.fr/Dette-publique-59 ... 27152.html

Je veux bien que tu m'expliques le raisonnement. L'article précise qu'en s'ayant financé auprès des banques les taux auraient été plus faible. Je ne vois pas comment vu que la base du calcul des taux d'emprunts bancaires provient du niveau de l'emprunt de l'Etat..... Elles ne prêtent pas à un taux moindre vu que l'emprunteur le plus sur est censé être l'Etat
Avatar de l’utilisateur
Thor
Assidu
Assidu
 
Messages: 3515
Enregistré le: 22 Nov 2005, 16:51
Localisation: Qu'est-ce que ça peut te foutre?

Re: Bourse / Économie / Finance / Immobilier

Messagepar Bibpanda » 29 Mai 2014, 16:13

Tu as regardé le pdf et vu les différents tableaux ?
Big brother is watching you
Bibpanda
Rédacteur
Rédacteur
 
Messages: 50933
Enregistré le: 24 Déc 2005, 19:11

PrécédenteSuivante

Retourner vers Le Café

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Bing [Bot] et 151 invités