Modérateur: Modérateurs
les autorités allemandes ont alerté la direction de la SG sur sa forte exposition sur des produits tres instables , donc la direction n'a rien decouvert d'elle meme , ce sont les allemands qui les ont informés de ce qui se passe dans leur banque
les echos a écrit:
Le trader était autorisé à traiter des risques de « quelques centaines de milliers d'euros »
Dimanche, la banque a apporté quelques précisions sur le mode opératoire de la fraude, qui aura duré plus d'un an, et les raisons pour lesquelles elle est passée si longtemps inaperçue.
· Quelle était la position du trader ?
Le trader faisait des arbitrages sur des indices boursiers européens. Il n'était officiellement autorisé qu'à traiter des risques dans une limite de « quelques centaines de milliers d'euros », selon la banque. En tant qu'arbitragiste, afin de rester dans les limites de risques qui lui sont fixées, il doit normalement prendre deux positions : l'une vendeuse, l'autre acheteuse, sur des portefeuilles ayant des caractéristiques assez proches, mais de valeur différente. Il se rémunère sur les écarts de valeur entre ces deux positions. Dans le cas présent, le trader a constitué en quelques semaines une position « directionnelle » (sans couverture) de 50 milliards d'euros sur trois indices, constituée en réalité de trois positions : 30 milliards d'euros sur l'Eurostoxx, 18 milliards sur le DAX et 2 milliards sur le Footsie.
· Pourquoi sa position n'est-elle pas apparue plus tôt ?
Le trader passait des ordres fictifs pour couvrir ses positions. Les signaux qu'auraient dû provoquer ces positions fictives ne se sont pas allumés car le trader a fait en sorte de contourner les procédures de contrôle : il a choisi de passer des opérations très spécifiques sans mouvement de trésorerie ou sans appel de marges, et qui ne nécessitaient pas d'envoi de confirmation immédiat. Il s'est ainsi servi de « forward », qui sont des transactions de vente ou d'achat à terme, de gré à gré, ayant ces caractéristiques. Il usurpait en outre les codes d'accès informatiques appartenant à des opérateurs du middle ou du back- office pour annuler certaines opérations. Enfin, il faisait en sorte que les opérations fictives portent sur un instrument financier différent de celles qu'il venait d'annuler, pour accroître ses chances de ne pas être contrôlé. En apparence, ses positions étaient donc couvertes et faibles. Et les appels de marge sur les opérations réelles étaient honorés par la banque.
· Quand le trader a-t-il commencé à utiliser ces techniques ?
Selon les explications de la Société Générale, les pratiques frauduleuses du trader ont commencé à la fin de l'année 2006 et ont duré pendant toute l'année 2007, mais avec des montants beaucoup plus petits. Il est passé à la vitesse supérieure début janvier.
· Pourquoi les montants engagés par le trader n'ont-il pas alerté les systèmes de contrôle ?
Parce que la banque ne procède pas à des contrôles sur le « nominal » de positions, c'est-à-dire sur leur montant facial, mais seulement sur le niveau de risque lié à l'écart des deux positions normalement prises en même temps par un arbitragiste : l'une vendeuse, l'autre acheteuse. Le trader avait couvert le risque de sa position réelle par une position fictive, les contrôles sur le nominal ne se sont donc pas déclenchés.
· Comment la banque s'est-elle aperçue de la fraude ?
Le trader a fait, fin décembre, une erreur sur un risque de contrepartie, vis-à-vis de laquelle sa position est apparue anormalement élevée, et qui n'a pas confirmé les opérations.
· Quels moyens la banque va-t-elle mettre en place pour éviter un nouvel accident ?
La banque a commencé à travailler à des procédures de contrôle supplémentaires, avec des spécialistes des techniques de fraude. En outre, elle a affirmé hier qu'elle allait « mettre en place des contrôles systématiques sur la taille du nominal même quand il n'y a pas de risques ».
«La banque représentait le quart des contrats futurs sur indices boursiers échangés en Europe, explique ainsi un tradergenevois. Sur ces indices, le desk des dérivés appliquait depuis des années une stratégie appelée vente de volatilité par le biais option, c'était même le plus gros vendeur de volatilité en Europe.»
Selon plusieurs autres intervenants, la SG avait gagné énormément d'argent sur cette stratégie entre 2003 et 2006. La tendance s'est inversée et la stratégie «a commencé à occasionner des pertes cet été, lorsque la volatilité s'est envolée», poursuit le courtier genevois. Depuis août la volatilité, mesure de la «nervosité» des bourses, a ainsi triplé. «On était en présence d'une hausse structurelle, mais, au lieu de se repositionner, les spécialistes des dérivés de la banque se sont entêtés». Selon cette source, les pertes sont liées au fait que cette vente de volatilité était simultanément arbitrée par des positions longues sur futures d'indices. «Ils étaient négativement corrélés au marché, et quand celui-ci baissa, ils furent forcés de vendre des futures».
Sous-couverture
Selon le courtier, «ces équipes auraient sous-évalué le prix des options sur la volatilité, afin de réduire le nombre des futures qui doivent être vendus à la baisse». Il y a «une quinzaine de jours», un «audit» aurait souligné que ces évaluations n'étaient pas correctes, et la banque se serait retrouvée «en sous-couverture de 25 milliards d'euros», estime notre source. Et acculée à des ventes forcées sur un marché en baisse rapide. Ce qui aurait ainsi conduit à de telles pertes.
Ces ventes forcées, auraient-elles alors provoqué le krach de lundi sur les marchés européens? «Cela apparaît plausible» estime Frédéric Binggeli responsable d'une cellule de gestion à la banque privée Edmond de Rothschild (RLD.S). Une liquidation qui aurait duré jusqu'à «jeudi, jour de l'annonce de la «fraude», où l'on a observé la clôture de 20% des contrats de futures ouverts sur le marché», affirme ce dernier.
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