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AFP le 10/10/2008 10h07
Krach des marchés européen et asiatique avant le G7 de Washington
Les marchés financiers se sont effondrés vendredi en Asie puis en Europe, paniqués par la chute de Wall Street et mettant la pression sur les grands argentiers du G7 qui se réunissent à Washington.
Londres, Paris et Francfort perdaient toutes plus de 10% dès les premières minutes de transactions.
Une heure plus tôt, Tokyo avait perdu 9,62% dans le sillage de Wall Street où le Dow Jones avait cédé 7,33% jeudi, sa septième baisse consécutive, pour atteindre son plus bas niveau depuis cinq ans.
"C'est la panique totale, il n'y a pas d'autre mot", commentait à New York Gregori Volokhine, analyste chez Meeschaert. "On est au-delà de la panique", renchérissait à Tokyo Oh Hyun-Seok, de Samsung Securities.
Tokyo avait déjà enregistré mercredi un repli de 9,38%, sa pire perte en une séance depuis octobre 1987. La crise a fait une première victime de taille au Japon: l'assureur Yamato Life Insurance s'est déclarée en cessation de paiement.
La Banque du Japon a pourtant mis vendredi 4.500 milliards de yens (34 milliards d'euros) à la disposition des banques, sa plus forte injection de liquidités en une journée depuis le début de la crise financière. La Banque centrale européenne (BCE) avait mis sur le marché 100 milliards de dollars jeudi, doublant la somme habituelle.
Les autres marchés asiatiques vivaient également une séance cauchemardesque. En clôture, Sydney et Manille ont perdu tous les deux 8,3% et Séoul 4,1%. A mi-séance, Hong Kong perdait 7,0%, Bangkok 8,02%, Singapour 6,71% et Shanghai 3,81%.
"Après la chute de General Motors, les inquiétudes vis-à-vis de l'économie mondiale s'aggravent et il n'y a aucun signe d'une amélioration des conditions du crédit", a expliqué Oh Hyun-Seok, de Samsung Securities.
A New York, les colosses automobiles de Detroit ont particulièrement souffert: General Motors a perdu 31,11% et Ford 21,81% pour atteindre des niveaux plus vus depuis les années 50.
Autre victime collatérale de la crise financière, le pétrole. Le baril de Brent pour livraison en novembre est tombé sous les 80 dollars dans les échanges électroniques en Asie, plombé par la crise et les inquiétudes sur la demande de brut.
"Les Bourses régionales connaissent toutes un bain de sang et en réaction le pétrole tombe aussi", a expliqué Victor Shum, analyste chez Purvin and Gertz.
Avant une ouverture redoutée des Bourses européennes, les deux Bourses de Moscou, le RTS et le Micex, très chahutées ces derniers jours, ont annoncé qu'elles n'ouvriraient pas vendredi à 10H30 (06H30 GMT), sur ordre des autorités de régulation des marchés.
Ce nouvel effondrement des marchés met la pression sur la réunion des ministres de l'Economie et des Finances et des gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus industrialisés (G7) qui débute à Washington à 14H00 (18H00 GMT).
Ils devaient "discuter des démarches entreprises par chacun pour faire face à cette crise et des moyens de renforcer nos efforts collectifs", a déclaré le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson.
Alors que les Etats-Unis se retrouvent en position d'accusés face aux membres du club (Allemagne, Canada, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), le président George W. Bush devait faire une déclaration à 14H00 GMT pour "assurer aux Américains qu'ils peuvent avoir confiance" car "les responsables économiques agissent énergiquement pour stabiliser notre système financier", a déclaré sa porte-parole.
Selon la presse japonaise, Tokyo va proposer au G7 la création d'un fonds d'urgence d'environ 200 milliards de dollars (146 milliards d'euros) pour prêter de l'argent aux petits pays affectés par la crise financière mondiale.
Le Japon, qui préside cette année le G8 (G7 plus Russie), est également prêt à convoquer un sommet extraordinaire de ce club de grandes puissances si aucune solution pour faire face à la crise financière n'émerge lors de la réunion du G7 finances vendredi, a annoncé le Premier ministre japonais Taro Aso.
"Si aucune conclusion n'émerge, en tant que président, je convoquerai" un sommet, a déclaré M. Aso à des journalistes.
A Washington, les deux leaders démocrates du Congrès ont également demandé à George W. Bush de convoquer un sommet de crise du G8.
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a de son côté appelé vendredi les gouvernements du monde entier à suivre l'exemple du Royaume-Uni dans son initiative "révolutionnaire" de nationalisation partielle des banques pour secourir le système bancaire. Londres avait présenté mercredi un plan de nationalisation partielle visant huit grandes banques britanniques, qui n'avait pas convaincu les marchés boursiers qui avaient vécu mercredi une autre journée noire, malgré un électrochoc lancé par les banques centrales qui avaient baissé leur taux de manière concertée.