Fidel Cienaga a écrit:gob, le capital cognitif n'est pas en Chine loin s'en faut. Ils peuvent se foutre de la propriété intellectuelle sur des produits de masse comme les dvd, les brosses à dent, les ampoules, les chaussettes ... Mais sur la question du capital cognitif (recherche + développement + financement) les chinois sont loin, voire à des années lumière, de combler leur déficit sur les US et l'Europe dans une moindre mesure.
Particulièrement sur ce qui fera la superpuissance de demain : énergie intelligente, nanotech, gestion de l'eau.
Le scénar le plus admis pour les chinois, c'est quand même plutôt une explosion sociale due à l'accroissement de l'échelle des richesses et à un paysannat biberonné au maoïsme qui s'enfonce dans la misère noire.
C'était peut-être le cas il y a encore quelques années, mais ça ne l'est plus aujourd'hui. La Chine est aujourd'hui devenue la deuxième puissance mondiale en termes de production scientifique. Entre 1995 et 2009, les dépenses de R&D de la Chine ont plus que doublé, le nombre de chercheurs a augmenté de plus de 77% et le budget recherche Chinois se place aujourd'hui en deuxième position derrière celui des Etats-Unis. Au rythme frénétique qu'elle mène, elle devrait dépasser les Etats-Unis d'ici 2020.
La dépense intérieure brute de recherche et développement de la Chine a augmenté de 18% par an entre 1995 et 2006. Quant au nombre d'étudiants, il est passé de 5 à 25 millions en neuf ans.
Histoire d'accélérer encore un peu plus le rythme, aujourd'hui, quand tu es une entreprise occidentale et que tu vends un produit technologique à la Chine, du type réacteur par exemple, tu lui vends impérativement la technologie, sinon tu ne conclus pas le contrat.
Dans le domaine des nanotechnologies et de la chimie, le nombre de publications scientifiques chinoises a par ailleurs dépassé celui des Etats-Unis depuis plusieurs années. Au cas où nous nous inquiéterons d'un éventuel isolement et d'une inefficacité de la recherche Chinoise, le nombre de collaborations internationales est en progression constante. Près de 9% des articles publiés par les instituts chinois sont ainsi cosignés par des chercheurs américains.
Loin de la vision un peu rouillée d'une Chine se concentrant sur l'industrie lourde, la Chine diversifie ses domaines de recherche depuis une dizaine d'années... Les jaunes produisent aujourd'hui 10% des publications mondiales en ingénierie, en informatique, en agronomie et en sciences de la Terre (sciences minérales comprises).
Autre petit phénomène qui passe pour l'heure inaperçu, mais qui va très bientôt nous plonger dans une crise énergétique mondiale, la quasi totalité des bons gisements de terres rares se trouvent en Mongolie chinoise, et le gouvernement chinois envisage de limiter strictement l'exportation de ces terres rares, pour favoriser l'exportation de produits finis.
Jusqu'à présent, on s'en foutait un peu de ces terres rares, sauf qu'aujourd'hui ces métaux sont indispensables à la fabrication d'éoliennes, de véhicules hybrides, de panneaux photovoltaïque et des voitures électriques, bref, toute l'économie du développement durable, business vaguement porteur actuellement.
Pourquoi ces cons de Chinois, incapables d'assembler un panneau photovoltaïque ou de construire une autoroute ont ils fait ça ? Tout simplement parce qu'en faisant ça, la Chine garantit une utilisation de ces terres rares dans un cadre purement national, afin de vendre aux occidentaux un produit fini : éolienne, véhicule, téléviseur etc, sur lesquels les industries Chinoises concurrencent les occidentaux, et l'Europe en particulier, depuis plusieurs années, avec des produits plus économiques, bien que moins performants.
Quand on connaît le développement COLOSSAL de l'industrie photovoltaïque chinoise et de leur secteur développement durable, on peut serrer les fesses et se retrousser les manches pour conserver nos parts de marché à l'avenir.
Non vraiment, on peut être optimiste et regarder l'avenir sereinement en se disant que ces gogols bouffeurs de riz sont incapables de produire une ampoule et qu'ils continueront longtemps à coudre nos chaussures. C'est un point de vue qui se défend, si l'on pense que le père Noël existe.
Dans le cas contraire et loin de tout catastrophisme, j'encourage fortement les industries occidentales, et françaises en particulier, à se concentrer sur des niches technologiques et à investir massivement dans la recherche sur ces quelques niches, au lieu de s'acharner à protéger notre modèle industriel traditionnel, qui va (quand ce n'est pas déjà le cas) se faire littéralement exploser par la Chine.
Pour ce qui est du modèle social, et qui n'a rien à voir, ça peut éventuellement péter oui, mais je ne suis pas certain que le paysan ruiné renverse l'économie chinoise. Du moins pour les 20 années à venir.