peops a écrit: je ne suis pas un libéral aveuglé par l'idéologie à l'instar du communiste, je me sens proche de ce système pour son efficacité, malgré les crises, et pour son respect des libertés individuelles mais je n'ai jamais nié les dérives inhérentes au système puisque je souhaite un minimum de régulation pour stabiliser le système.
Je ne pense pas que beaucoup mettent en question l'efficacité du système libéral, qu'il a prouvée. En revanche, le système de groupes de pression, ouvert aux EU, plus discret mais tout aussi efficace en Europe, conduit à un mélange des genres contre lequel Montesquieu nous a prévenus. Ceux qui détiennent le pouvoir économique sont des prédateurs dont l'unique but est leur enrichissement, au mépris du reste de la population, qui peut y perdre, comme y gagner. Le pouvoir politique est incapable d'arbitrer de manière indépendante. Tout comme le pouvoir ecclésiastique défendait autrefois systématiquement le pouvoir officiel contre le peuple qu'il aurait du prémunir contre les excès du premier.
Ce que tu ne dis pas non plus, c'est toute l'ambiguïté de la notion de liberté individuelle. S'agit-il de la liberté du commerce, ou de la liberté de ne pas être importuné quotidiennement par des démarches commerciales ? Monsanto argue de la liberté d'entreprendre et de la propriété industrielle et intellectuelle pour spolier contre toute équité les agriculteurs. La loi américaine sur les biotechnoligies les rend en effet automatiquement propriétaires de la totalité de la récolte de quiconque sur le champ de qui on trouve des plants transgéniques leur appartenant. Même si ces plants ne sont que marginaux en quantité et viennent du la pollinisation naturelle par le vent ou les insectes. Ils ruinent ainsi des agriculteurs bios. Je discutai récemment avec un spécialiste des questions relatives aux eaux, qui me confirmait le coût démentiel de la privatisation des eaux. Qualité pas meilleure, prix triplé, pots de vin systématiques, copinages politiques, etc. Un résultat théorique de la liberté du commerce, en réalité une manipulation doublée d'une escroquerie.
Le libéralisme n'est pas le système ultime, tout le monde est d'accord, mais on a pas trouvé mieux aujourd'hui et je ne vois pas beaucoup de propositions valables pour le remplacer.
Ben il va peut-être falloir s'y mettre... Etienne et Pascalouch parlaient de la logique des coopératives il y a peu, une sorte de troisième voie. A creuser.
Dans le cas des organismes de crédit, le problème n'est pas l'octroi de prêt mais les conditions de remboursement en cas de retard et surtout le cercle vicieux des frais bancaires qui t'enferment dans le sur endettement.
Pas seulement. Quand la capacité de remboursement dépend d'une spéculation sur l'évolution des prix... Il faut aussi que les gens soient conscients que tout le monde ne peut pas tout acheter tout le temps. Si tu as les moyens, tu peux acheter, sinon, tu attends. La généralisation des crédits n'a d'autre conséquence que d'appauvrir encore un peu plus les pauvres. Car un crédit, cela revient toujours à acheter plus cher. Passe encore pour un bien immobilier ou une voiture. Ou encore de manière conjoncturelle. Mais de manière générale, c'est de l'exploitation pure et simple de la naïveté et de la pauvreté.
Enfin, la conclusion est simple : faut il sauver des enculés qui ont un grand pouvoir de nuisance en cas de faillite ou des abrutis qui ferment de toute façon leurs gueules ?
Il est concevable qu'il vaille mieux sauver les premiers... Qui n'auront de cesse d'exiger ensuite que rien ne change. La seule chose en laquelle j'aie confiance sur le sujet, c'est en la capacité des autorités à ne rien réformer quand la crise sera passée.