mes amis, un bon conseil: en cas de début de semaine grincheux, ou de morosité excessive, pour sourire de vos plus belles dents, allez donc ici:
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Rencontre avec Rachida Dati mardi soir. Beau et grand bureau. Lambris de la République. Nous l'attendons à un bout, elle arrive de l'autre, et c'est comme au cinéma : quand on voit quelqu'un qui avance, mais avec le fonds qui recule. Comme si quelqu'un tirait le tapis sous ses pieds ,pour qu'elle mette plus de temps à arriver !
Energie. Pourtant, elle a beaucoup bossé, aujourd'hui. Je le sais,je l'ai vue tout-à-l'heure sur ma télé à l'Assemblée. Elle n'a pas eu le temps de se changer. Moi si. Elle a bien fait, d'ailleurs. Rien à changer au col roulé noir.
Elle explique sa réforme, qui dans sa bouche coule comme une évidence (grâce à la réforme... ou à la bouche ? Les deux, les deux...) Elle a manifestement beaucoup travaillé ses dossiers. Elle explique que ses interlocuteurs l'attendaient au coin de la rue de l'incompétence. Alors elle a passé des nuits entières, nous dit-elle, à tout apprendre, tout verrouiller. Et elle nous écrase sous une telle loghorrée judiciaire, qu'il est pratiquement impossible de lui apporter la moindre contradiction technique.
Ses interlocuteurs ce soir-là (je ne suis pas seul, il y a avec moi tout un petit groupe de LCI) opinent docilement du chef en prenant l'air entendu de ceux qui savent, à la virgule près (et en droit, une virgule, ça n'a rien d'anodin!) faire la différence entre un TI, unTGI, une tutelle, un greffe, 2 greffes, un appel (tiens, ça sonne!) et tout le reste.
Evidemment, vous, vous le lisez comme ça. C'est facile! Mais si un Garde des sceaux vous l'assènait dans son bureau, à la mitraillette de sa conviction, vous feriez comme tout le monde: vous opineriez du chef,de l'air entendu, mais énigmatique,de celui-qui-veut-pas-trop-se-prononcer-vouscomprenez-même-si-c'est-sûr-on-se-comprend.
Elle se demande si elle parlera de la carte judiciaire dans son discours de 2 jours plus tard, sur son budget à l'Assemblée. Elle n'en est pas sûre. Là-dessus, en revanche, nous avons tous un avis. Le même:bien sûr qu'il faut en parler ! Elle le fera finalement. En fin de discours. Après 20 minutes trop solennelles. Elle aura déclamé plus que plaidé. Rien à voir avec le face-à-face, qu'elle maîtrisait si parfaitement 2 jours avant, aisance dont elle avait déjà fait largement preuve pendant la campagne.
Bêtement, je pensais que cet exercice-là, improvisé, combattif, était autrement plus coriace que la simple lecture d'un discours déjà écrit, devant des députés en rangs clairsemés. J'avais tort. Les symboles de la République, ça continue d'en imposer. Et c'est tant mieux.
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"C’est un jeu qui n’a pas de vérité, qui n’a pas de loi, qui n’a rien. Et on essaie de l’expliquer. Mais personne n’arrive à l’expliquer. C’est pour ça qu’on peut toujours parler de football." Platini