par fukusan » 05 Juil 2007, 22:26
[info="AP"]"Ce n'est pas parce qu'on ne s'agite plus à un moment donné dans les médias qu'on disparaît!" a déclaré Ségolène Royal jeudi en expliquant qu'elle se préparait "à reprendre une parole politique" à la rentrée pour "contribuer à la rénovation de la pensée à gauche".
"Aujourd'hui, je maîtrise mon temps et je reprends la région bien en main", a affirmé la présidente (PS) de Poitou-Charentes en marge d'un déplacement à Nueil-Les-Aubiers (Deux-Sèvres).
"J'entends faire de la politique de façon moderne, simple et authentique. J'encourage en particulier les entreprises et l'emploi, ce qui me donne aussi la connaissance du concret et de la réalité de la vie économique et sociale", a ajouté Ségolène Royal.
Elle a précisé: "Je me suis remise sereinement et tranquillement au travail pour être prête à la rentrée à reprendre une parole politique et contribuer à la rénovation de la pensée à gauche".
L'ex-candidate socialiste à l'Elysée s'est défendue de tracer un chemin en solitaire: "Je suis déterminée à participer à la reconstitution d'une pensée politique claire qui sera utile dans les années qui viennent. Je pense notamment aux 17 millions de Français qui ont voté pour moi et qui attendent une suite dans le cadre d'un travail collectif en restant surtout à l'écart d'un travail d'appareil".
Ségolène Royal a aussi indiqué qu'elle prendrait de "longues vacances" cet été. "Elles seront studieuses. Je vais beaucoup lire, beaucoup écrire tout en profitant de mes enfants", a-t-elle indiqué. Sur le lieu, elle est restée évasive. "Je vais être en France mais loin de l'hexagone!"
La présidente de région a signé ce jeudi après-midi dans le département des Deux-Sèvres un contrat régional de développement durable, avant de visiter un commerce de proximité ayant bénéficié d'une "bourse emploi tremplin" de la région Poitou-Charentes et l'entreprise Body Nature, spécialisée dans la fabrication de produits écologiques et biologiques en vente à domicile[/info][info="Psychodrame au PS où Lang claque la porte du groupe parlementaire"]
Les tensions s'aiguisent au PS, déstabilisé par la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy, avec comme dernier psychodrame la décision qu'a prise jeudi Jack Lang de boycotter son groupe au Parlement, qui a fait pression pour qu'il ne siège pas dans une commission gouvernementale.
Le volonté réitérée du Premier ministre François Fillon d'inclure "des membres du Parti socialiste" dans une commission gouvernementale chargée de faire des propositions pour la réforme des institutions a mis le feu aux poudres.
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée, est monté au créneau pour interdire à Jack Lang, dont le nom circulait parmi les membres éventuels de cette commission, d'y prendre part.
Si le président de la République veut consulter sur la réforme des institutions ce serait "une bonne chose", mais dans ce cas il y a "une règle de base, le Parlement", a-t-il argué en plaidant pour une commission parlementaire dans laquelle le PS désignerait ses représentants.
M. Ayrault a prévenu le député du Pas-de-Calais que s'il se lançait dans "une aventure individuelle" en participant à une commission gouvernementale il ne serait "plus membre à part entière" du groupe PS.
Piqué au vif, l'ancien ministre de la Culture a claqué la porte de son groupe. "Les propos que tu as tenus à mon sujet ne sont pas dignes. J’ai pris la décision de ne plus participer aux réunions du groupe socialiste aussi longtemps que tu le présideras avec de telles méthodes", a-t-il écrit à M. Ayrault.
L'ancien ministre -qui dit n'avoir "donné aucun accord pour participer à une mission aux contours encore indéfinis"- laisse quand même planer le doute sur ses intentions. "La rénovation de la maison commune de la République -notre Constitution- réclame la contribution intellectuelle de tous les démocrates", dit-il en se "réjouissant" que le président de la République ouvre ce chantier.
Volant à son secours, Manuel Valls, député PS de l'Essonne, qui avait évoqué la "qualité" du discours de politique générale de François Fillon, a dénoncé "le climat de suspicion et la chasse aux sorcières" dans le parti et exigé que l'on se montre "respectueux" à l'égard de Jack Lang.
Mais la coupe est pleine au PS, après l'entrée de six personnalités de gauche au gouvernement, l'acceptation d'une mission sur la mondialisation par l'ancien ministre Hubert Védrine, les contacts pris par le président, selon la presse, avec des socialistes, dont Manuel Valls.
"Il faut mettre le holà et stopper l'hémorragie", a déclaré à l'AFP le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis. "Au nom de l'ouverture, Nicolas Sarkozy, comme tout Bonaparte, tente d'établir un lien direct avec l'opinion, indépendamment du Parlement, des corps intermédiaires et des partis politiques, en vue d'intégrer l'opposition à son système".
Ceux qui s'y prêtent "sont flattés" ou pensent qu'"il y en a pour dix ans" de Sarkozy, ajoute ce strauss-kahnien. Mais "il faut rétablir l'indépendance politique de l'opposition et même son intégrité physique", sinon, prévient-il, "un jour ou l'autre l'opposition s'exprimera soit par les extrêmes soit dans la rue".
Les "débauchages" de Nicolas Sarkozy sont d'autant plus efficaces qu'ils visent un PS déboussolé par sa défaite. "Le Parti socialiste est dans un grand désarroi, comme la droite l'a été après la victoire de Mitterrand en 1981", résume un responsable qui rappelle les luttes de clans déjà en cours pour la direction du parti.[/info]
Aimons nous les uns les autres