Modérateur: Modérateurs
Sérieux, c'est du blabla tous ces concepts ! Pour des étudiants quoi !
Sinon un mec qui prone des mesures protectionnistes ne peut être qualifié de 100% libéral. A l'UMP, comme dans tous les partis, il y a une idéologie dominante autour de laquelle gravitent différents mouvements. Le problème c'est qu'on a un peu l'impression qu'ils naviguent à vue.
Des projets socialistes au choc des réalités
De Mai 1968 au référendum de 2005 sur l'Europe, le discours du Parti socialiste à l'épreuve de la réalité.
ON SE TROMPE sur Mai 1968. On en retient « Il est interdit d'interdire ». On a oublié qu'avant d'être libertaire, Mai 1968 fut d'abord une révolution ouvriériste et égalitaire. Mai 1968 refit du marxisme l'horizon indépassable de la gauche française. C'est dans ce contexte idéologique que fut rédigé le programme commun de la gauche de 1972. Cette « langue » marxiste qu'avec un cynisme consommé, Mitterrand entreprit de parler. Son souci tactique était avoué : ne pas laisser d'espace au Parti communiste. Ses discours étaient truffés de références à Jaurès et à Blum mais, c'est en vérité de Gaulle qu'il voulait imiter. Le de Gaulle de 1945. Du gouvernement avec les communistes, de la Sécurité sociale et des nationalisations. Comme en 1945, le keynésianisme et le dirigisme étaient les deux mamelles de la gauche des années 1970. Mais le contexte international avait changé. L'abandon de l'étalon or par les Américains, en 1971, avait sonné le glas de la stabilité monétaire de l'après-guerre. Les tensions inflationnistes n'avaient plus de limites. Margaret Thatcher était arrivée au pouvoir en 1979, Reagan en 1980. Ils liquidaient le pouvoir syndical et leurs industries traditionnelles. Les négociations commerciales du Gatt abaissaient les barrières douanières. C'étaient les débuts chaotiques de la mondialisation.
La politique économique de la gauche s'avéra une catastrophe. Les Français profitèrent de leur hausse de pouvoir d'achat pour acheter des voitures allemandes ; les réserves monétaires fondirent ; les dévaluations du franc s'accumulèrent. Le fameux « tournant » de 1983 fut une révision déchirante. On a dit que Mitterrand avait sacrifié le socialisme pour sauver l'Europe. Mais à l'époque, l'Europe était encore dominée par le « modèle rhénan » : industries puissantes, investissements à long terme financés par les banques, salaires élevés et cogestion. Ce modèle, méprisé naguère par les socialistes français, leur paraissait désormais désirable. C'est pour cette raison que Lionel Jospin, alors premier secrétaire du PS, parla de « parenthèse ». Les socialistes pliaient mais croyaient ne pas rompre. L'Europe était vue par les socialistes français comme le moyen de protéger ce modèle rhénan qui leur était désormais cher. En vérité, le modèle anglo-saxon, qui privilégie les financiers et les actionnaires sur les ingénieurs et les salariés, s'imposerait bientôt à Bruxelles. Le libre-échange et la concurrence deviendraient le credo des institutions européennes. Le grand marché unique de Jacques Delors serait le moyen d'imposer ses règles d'airain. Mitterrand et Delors crient victoire, mais c'est Thatcher qui gagne.
Mitterrand dissimule sa défaite en changeant de champ de bataille. À partir de 1984, l'antiracisme devient l'idéologie officielle du régime. Le lepénisme, son ennemi unique. Toutes les minorités, sexuelles et ethniques sont flattées. Le multiculturalisme détruit l'assimilation. Le sociétal remplace le social. Dans la sphère médiatique, l'opération est admirablement menée. Mitterrand dépolitise à tout-va. C'est l'heure de « l'ouverture ». Du « ni-ni ». En 1981, il avait l'ambition de mettre ses pas dans les bottes de De Gaulle ; il s'est résolu à les glisser dans les Weston de Giscard. Le PS est troublé, mais le goût des R 25 est le plus fort.
L'abandon des classes populaires.
Les socialistes ont l'habitude de cette schizophrénie entre idéologie et pratique du pouvoir. Entre discours marxiste et « gestion loyale du capitalisme ». Ils ont connu les conflits entre Jaurès et Guesde, Guy Mollet et Blum, Mitterrand et Rocard. Entre l'État et le marché. Mais, cette fois, c'est la possibilité du choix qui peu à peu leur échappe. Ils approuvent à Bruxelles des décisions qu'ils dénoncent à Paris. Privé de boussole intellectuelle, le PS devient l'otage des lobbys sociétaux, antiracistes, féministes, homosexuels.
Le coût électoral est terrible. Les classes populaires abandonnent la gauche en masse. En 2002, Lionel Jospin le paiera au prix fort. En 2005, lors du référendum sur la Constitution européenne, les socialistes se déchirent entre ceux qui veulent sauver l'Europe du naufrage de leurs illusions et ceux qui préfèrent jeter avec l'eau du bain ce bébé qui les a roulés dans la farine. Ces derniers l'emportent. La logique politique exigerait une scission du PS, comme en Allemagne. Mais le chef du non, Laurent Fabius, choisit de sauver la vieille maison. François Hollande, en Guy Mollet moderne, fait avaler à tous une potion indigeste. Sans frontières ni capitalisme rhénan, la social-démocratie européenne est paralytique. Les socialistes sont les aveugles volontaires de la fable. Ségolène Royal se distingue en jetant par-dessus bord les vieilles lunes libertaires du politiquement correct. Sa « démocratie participative » est le moyen de se rebrancher directement sur le peuple, sans l'intermédiaire des lobbys et des médias. C'est le retour de l'ordre, du travail, de la famille et du Poitou. La France provinciale et populaire l'acclame. Et l'impose. Drogués aux sondages, persuadés que seule la victoire est belle, les apparatchiks et les élus du parti suivent le mouvement, en mettant un mouchoir sur leur mépris.
Mais les gaffes de la candidate, caricaturée en Bécassine, effraient les notables socialistes. Ils la reprennent en mains. Font monter son niveau intellectuel avec l'académicien Erik Orsenna et le chevènementiste Jean-Yves Autexier. Au risque de lui faire perdre sa spécificité. Les socialistes n'en finissent pas de payer leur cynisme des années 1980, l'oeuvre de dépolitisation de Mitterrand, leurs impasses idéologiques. Ils craignent que Ségolène Royal se révèle le symptôme plus que la solution de leur crise existentielle.
et de l'autre côté une nouvelle gauche axée vers un regroupement avec le MoDem (quel nom et logo pourrave Laughing ), avec une gauche modernisée et qui voit bien que le contexte mondial est autre aujourd'hui. Fini le Mitterrandisme. Il va falloir changer et vite. Sinon comme le disent les Guignols, on sera tous morts avant qu'il y est un président socialiste au pouvoir. Et c'est pas faux.
Jester a écrit:Qu'ils acceptent le monde dans lequel on vit, l'économe actuelle, la loi du marché etc.
peops a écrit:Jester, le problème du PS est le positionnement centre-centre gauche du MoDem. C'est pourquoi je ne vois une scission du PS avant un affaiblissement significatif du MoDem.
To be continued.
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