Dominique Strauss-Kahn, ancien candidat à l'investiture socialiste, a réagi sur l'antenne de TF1 au score de la candidate socialiste. "C'est un très grave défaite pour la gauche, a estimé "DSK", ajoutant que c'est la "troisième fois consécutive que [les socialistes] perdent l'élection présidentielle". Il a dit porter un jugement "sévère" sur "le fonctionnement du parti socialiste depuis cinq ans", sous la direction de François Hollande, en affirmant que le PS "n'avait pas su faire une gauche moderne"
Il a affirmé partager "l'inquiétude" de certains Français après l'élection de M. Sarkozy. Et a salué le "combat courageux" de Ségolène Royal. "Jamais la gauche n'a été aussi aussi faible au premier tour, a-t-il déclaré. Pourquoi ? Parce que la gauche française n'a toujours pas fait sa rénovation." "J'ai tenté une révolution sociale-démocrate, elle n'a pas abouti", a-t-il jugé. A la question de savoir si François Hollande devait être remplacé à la tête du PS, M. Strauss-Kahn a répondu : "peu importe (...) ce qui m'importe, c'est la refondation".
L'ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius a, lui, estimé que, dimanche soir, "le drapeau de la gauche était à terre" et qu'il "fallait le relever". Le député PS de Seine-Maritime a avancé des "raisons multiples" à la défaite. "Nous n'avons pas convaincu suffisamment que notre candidate pouvait être chef de l'Etat", a-t-il estimé. M. Fabius a jugé "indispensable qu'on ait une gauche qui se rassemble et qui redonne de l'espoir" et "qui n'hésite pas sur sa stratégie" lors des prochaines législatives dont la campagne devra être menée "collégialement", a-t-il insisté. "Demain matin, ce sera la douche froide", a mis en garde M. Fabius, ajoutant qu'il ne fallait "pas commencer des bisbilles internes au Parti socialiste".
Le porte-parole du Parti socialiste, Julien Dray, a assuré sur France 2 "que la gauche, et tous ceux qui sont attachés à son projet, ont désormais une grande dirigeante" avec Ségolène Royal, malgré les "chausse-trappes" qui lui ont été tendues durant sa campagne présidentielle. Revenant sur le climat interne au sein du PS, le député de l'Essonne a mis en cause "un certain nombre de responsables socialistes qui étaient toujours en train de se demander si [Ségolène Royal] n'allait pas chuter". M. Dray s'est dit "très fier" d'avoir mené campagne au côté de la candidate socialiste. "C'est elle qui maintenant va entraîner la gauche", notamment lors des prochaines législatives, a-t-il ajouté, estimant que "quelque chose de nouveau commence".
De son côté, Patrick Mennucci, directeur adjoint de la campagne de la candidate socialiste, a insisté sur "la ferveur qui ne se dément pas" autour de Mme Royal. "Ce qui est important, c'est de dire que dans l'avenir, il faut compter sur elle" pour "continuer la modernisation du Parti socialiste", a déclaré M. Mennucci.
Jean-Louis Bianco, l'autre directeur de la campagne de Ségolène Royal, a, lui aussi, estimé que l'ex-candidate socialiste à la présidentielle entendait jouer un "rôle central" dans la rénovation du PS et de la gauche. L'ancien secrétaire général de l'Elysée a affirmé que, dans l'intervalle, François Hollande, le premier secrétaire du PS, devait conduire la "bataille des législatives" en juin. "Premièrement gagner les législatives et ça c'est le parti rassemblé derrière François Hollande et deuxièmement rénover la politique, rénover la gauche et, là, Ségolène Royal - je n'en doute pas - aura un role central", a-t-il déclaré sur TF1.
Trois infos à retenir :
-DSK mitraille Hollande et se rapproche de Ségolène Royal
-Fabius mitraille Ségolène Royal et veut fédérer la Gauche pour nous emmener droit dans le mur
-Ségolène Royal se positionne pour rénover la Gauche
Conclusions :
-Hollande va se faire éjecter
-On se dirige vers un PS à deux tête : DSK/Royal
-Fabius et les autres minoritaires ont du souci à se faire