"Est-il, en revanche, fondé à se proclamer seul défenseur de l'"identité nationale". Mais qui se déclarait "fier d'être surnommé Sarkozy l'américain"?
Qui affirma, aux Etats-Unis, qu'il se sentait souvent "un étranger dans son propre pays"?
Qui regretta que la France ait brandi son droit de véto pour s'opposer à la guerre d'Irak?
Qui stigmatisa depuis l'Amérique "l'arrogance" dont aurait fait preuve Dominique de Villepin lors de son fameux discours devant le conseil de sécurité de l'ONU?
Qui, avant de confier au chiraco-séguiniste Henri Guaino le soin de rédiger ses interventions, opposa sans cesse le ringardisme du "modèle français" à la modernité du modèle anglo-saxon?
[...]
"Il y en a combien qui peuvent se permettre d'aller à la courneuve? Je suis le seul à être toléré dans ces quartiers. Je suis le seul!" "J'irai systématiquement toutes les semaines, dans les quartiers les plus difficiles et j'y resterai le temps nécessaire". (2005)
[...]
"Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres."
[...]
"Le rôle du politique est de tout faire pour ne pas exacerber les tensions. Plus la société est fragile, moins le discours doit être brutal. La meilleure façon de faire avancer la société, c'est de la rassurer, non de l'inquiéter. La réforme doit être comprise comme u ciment, non comme une rupture." (juillet 2006 dans Témoignanges)
"Je n'aime pas étaler ce qui, finalement, appartiens à ma vie privée."
"Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d'afficher, de manière peut-être provocante, ma loyauté envers Jacques Chirac (juin 1992)
"Je refuse tout ce qui est artifice pour façonner à tout prix une image, les photos avec femme et enfants, la success-story, vouloir se faire aimer, poser en tenue décontractée."
Je sais, le procédé est déplorable. Faire le résumé d'un résumé de citations de Nicolas Sarkozy. Pourtant, il y a quelques points sur lesquels je voudrais insister, des points fondamentaux que j'avais fini par oublier...
1) L'Atlantisme. La tradition gaulliste veut que la France ait une indépendance vis-à-vis de son allié américain. Je ne pense pas me tromper en disant que cette avis est partagé par la grande majorité des français. De plus, on a tendance à oublier que Sarkozy était favorable à l'envoi des troupes françaises en Irak, dans une guerre illégale et honteuse. Or, le mouvement contre cette guerre, en France, et dans le monde était impressionant. Je n'aime pas savoir que mon président va contre l'avis de la majorité de sa population et met le pays en danger. Imaginez notre embarras, désavoués par la communauté musulmane de notre pays, par le monde arabe et cherchant à tout prix de retirer nos troupes dans le bourbier Irakien... ou pas!
2) Le bilan au ministère de l'intérieur de Nicolas Sarkozy et les conséquences de sa politique sont également effrayants. La répression qu'il a prônée pendant des années s'est révélée être improductive et a fini d'opposer les forces de l'ordre avec la population.
Par ailleurs, jamais la jeunesse et les communautés noires et arabes, pour ne citer qu'elles, n'ont été si stigmatisées et se sentent menacer. Selon moi, la politique c'est comme il le dit dans son livre, de faire vivre tout le monde ensemble, c'est-à-dire, de ne pas opposer les différentes communautés entre elles. La stigmatisation des minorités, c'est tout sauf ça.
J'arrête le portrait à charge. Il y a encore beaucoup de choses à dire sur le personnage et son programme. Une chose est sure, mon vote blanc ou Bayrou (donc nul) s'affirme de plus en plus...