etienne92200 a écrit:« Ségolène est populaire et aussi populiste et elle flirte avec les idées de Sarko en voulant mettre les racailles à la caserne. »
C'est de qui ?
Fidel
mode etienne off
Le cas Battisti.
Je crois qu'il faut contextualiser l'histoire de Battisti, et plus largement celle des années de plomb, pour y comprendre quelque chose, et éventuellement en dire quelque chose de sensé.
Mis à part les les grands chevaux montés par les uns et les autres, on est face à la résurgence de faits qui se sont produits il y a maintenant 30 ans. La politique italienne, la vie sociale italienne des années 70 avait presque basculé dans la guerre civile : attentats aveugles qui font des dizaines de morts (exclusivement le fait de l'extrême droite soutenue par les services secrets cf. Gladio), les exécutions sommaires avec parodies de procès populaires (les brigades rouges, les PAC, Potere Operaio et j'en passe), les grèves dures, les braquages comme mode de financement de la lutte armée (c'est le monde d'avant, même phénomène en Espagne, Allemagne, Irlande et France dans une moindre mesure avec Action Directe).
Depuis le monde a changé, les modes d'action ont changé, la représentation politique a changé dans des proportions incroyables. Mais en Italie un problème demeure, c'est un passé qui ne passe pas. Seule la mouvance gauchiste est poursuivie en justice (qui a fait moins de victimes que la lutte armée fasciste et les services de police). Les faits sont complexes (moins dans l'affaire Battisti qui était un exécutant) mais il y a comme une asymétrie dérangeante dans le fait qu'on en juge certain et pas les autres.
Finalement, je ne sais pas si il très intéressant de savoir si Battisti est coupable, ce qui fait sens c'est la réactivation politique de cette période par Berlusconi et Finni dans un but bien compris, poursuivi depuis par Prodi. Il faut savoir qu'entre 1980 et 2000, l'Italie se désintéressait totalement de ses fugitifs, les Sofri, les Negri, les Batisti, les Persichetti. Pas une demande d'extradition n'est arrivée en France.
Ce qui fait sens, ce sont les choix politiques qu'on opère en effeuillant sélectivement la marguerite de la violence politique. Je retiendrai juste que tous ces gens refusent de demander leur grâce "parce qu'on ne gracie que les coupables", et que si tous les responsables devaient dormir à l'ombre, il y aurait du boulot dans le BTP en Italie.
edit: pour répondre aux questions de
Fourcroy, Battisti a depuis eu des enfants, une grande fille de 20 ans au Mexique, il était gardien d'immeuble dans le 9e, écrivain de polars et rangé de la politique (assez rares ches les italiens de la mouvance), la vie quoi ...
C'est marrant ce débat me fait penser aux échanges sur la privatisation comme n'étant pas un choix politique. Il n'y a que des victimes de la violence politique, par contre la petite histoire de EDF et GDF, services publics en France et sévices privés dans le Tiers Monde, qui ne font que des victimes silencieuses dans le tiers monde et en particulier en Argentine mais qui n'ont pas l'heur d'être visibles de ce côté ci du monde.
humpf
Pourtant cela aussi relève de choix collectifs qui devraient être assumés de tous ... Refuserez vous la grâce lorsque vous serez cités à comparaitre devant les tribunaux des miséreux des favelas ?