Le révérend Paisley face au choix le plus dûr de sa vie: dire "oui" à la paix
Par EuroNews
Il y a 9 ans et demi, bon gré mal gré, Ian Paisley s'était retrouvé à Stormont face à ses ennemis, discutant la formation d'un exécutif bi-confessionnel dont il avait toujours refusé l'eventualité
L'accord du Vendredi saint venait d'être signé. Il en était l'un de ses plus fervents adversaires... Le révérend n'a pas été surnommé "Dr No" par hasard. Son histoire politique, intimement liée à celle du conflit nord-irlandais est une litanie du refus... Quand le conflit éclate en 1968 après des manifestations pacifistes des catholiques pour leurs droits civiques et que la province s'enflamme, Paisley est déjà là pour marteler ses convictions: pas de négociation, l'appartenance à la grande bretagne et rien d'autre....
En 1973, l'accord de Sunningdale semble une ouverture vers la résolution du conflit, sorte de prémice du Vendredi saint, il préconise une large autonomie pour l'Ulster, et une assemblée et un gouvernement local. Mais les blocages de part et d'autre font échouer le projet. Parmi les unionistes radicaux, le révérend Paisley mène la fronde...
12 ans plus tard, autre refus. Celui des accords d'Hillsborough qui prévoyaient un droit de regard de la république d'Irlande sur les affaires nord irlandaises. Les unionistes qui redoutent la réunification de l'Irlande sont furieux et rejettent l'accord .. Paisley est encore là pour dénoncer cette tentative de conciliation : "Nous faisons partie de la grande famille britannique, et ni Dublin, ni l'IRA ne la feront éclater" Extrêmiste, radical dans ses convictions comme dans ces attitudes et ses propos, en 1986, il sera sorti manu militari de l'assemblée nord-irlandaise dissoute par Londres à l'issue de ce nouvel échec, mais plus vindicatif que jamais.
Aujourd'hui, "Dr No" est peut-être face au choix le plus douloureux de sa vie : accepter, oui, ou non, le partage de pouvoir, et la paix....
Selon les résultats finaux, sur 108 sièges de l'Assemblée, le DUP (parti démocratique unioniste) de Ian Paisley a obtenu 36 sièges.
Le Sinn Féin en a emporté 28, l'UUP (Parti unioniste d'Ulster, protestant modéré) 18, le SDLP (parti social-démocrate travailliste, catholique modéré) en aura 16. L'Alliance (interconfessionnelle) en a obtenu 7, les trois derniers sièges revenant au PUP (parti progressiste unioniste, petit parti protestant), au parti Vert et à un indépendant.
Les partis devront se partager, proportionnellement à leurs résultats, dix portefeuilles de ministres (finances, économie, éducation, santé, environnement, culture et sports, aménagement...).
Mais si d'ici au 26 mars, DUP et Sinn Féin ne se sont pas mis d'accord, l'Assemblée sera dissoute, ses élus ne seront plus payés, et la province restera administrée par Londres avec l'aide de Dublin pour une durée indéterminée, a répété vendredi M. Hain .le monde
26 mars ca vous dis rien comme date