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Re: Etudes ou conseils d'orientation

04 Sep 2012, 23:43

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Modifié en dernier par Anonymous le 18 Déc 2018, 00:26, modifié 1 fois.

Re: Etudes ou conseils d'orientation

05 Sep 2012, 14:23

mika a écrit:Je me retire définitivement de la vie humoristique.

pretender a écrit:C'est moi qui avait pas capté ta blague.


On pourrait peut-être bannir les deux...

Re: Etudes ou conseils d'orientation

05 Sep 2012, 14:27

On pourrait bannir jeanfred aussi non ?

Re: Etudes ou conseils d'orientation

05 Sep 2012, 14:43

C'est à la mode la moustache ? :cretin:

Re: Etudes ou conseils d'orientation

06 Sep 2012, 10:09

Information
Cette année QS a affiné son classement mondial des universités en proposant une répartition par discipline.
Dans le domaine des Sciences sociales et Management, Sciences Po se positionne au 20ème rang en Politique et études internationales.
Ce classement prend en compte la réputation académique de l’institution, la réputation auprès des employeurs ainsi qu’un indicateur bibliométrique (Scopus).


http://www.sciencespo.fr/node/10019

Re: Etudes ou conseils d'orientation

18 Oct 2012, 10:17

Articles intéressant du Monde sur l'évolution d'HEC: http://www.lemonde.fr/orientation-scola ... 73696.html

J'ai trouvé cet extrait particulièrement parlant (même si je ne crois pas que l'échange et la plus faible sécurité du professeur soient typiquement anglo-saxons):

Des crocodiles, les étudiants français ? Kristine de Valck, professeure néerlandaise de marketing, enseigne à HEC depuis huit ans. "Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre la psychologie des étudiants, se souvient la jeune femme. Ils sont comme des crocodiles : ils ne disent rien et ils attendent." En classe, les Anglo-Saxons mettent l'accent sur l'échange : "Tout le monde veut parler, explique Kristine de Valck, et le professeur construit son cours avec le groupe. En France, la pression des pairs est forte : si un élève prend trop la parole, les autres le regardent de travers. Il y a la classe d'un côté, l'enseignant de l'autre. Et le groupe peut parfois se retourner contre le professeur. C'est ça l'effet crocodile... Les étrangers qui y sont confrontés sont surpris, et souvent malheureux. Il faut les accompagner."

Mais l'internationalisation produit, ici aussi, des changements. Les professeurs étrangers arrivent avec l'habitude du questionnement, de "la méthode socratique qui expose le professeur à la critique, surtout s'il se trouve face à des élèves brillants, indique Alberto Alemanno. La tradition française privilégie le cours magistral, où l'enseignant n'est pas menacé." Les étudiants, eux-mêmes de plus en plus internationalisés, y prennent goût. "Dans le système français, constate Amélie Pedersen, étudiante de 21 ans de père danois et de mère martiniquaise, les élèves ont pour seule mission d'absorber ce que dit un professeur qu'on ne conteste jamais. Avec un étranger, c'est différent. Comme il attend que ses étudiants contribuent au cours, cela nous oblige à nous adapter, à réfléchir aux thèmes du cours, à être moins passifs."

Re: Etudes ou conseils d'orientation

18 Oct 2012, 10:36

C'est très intéressant et très vrai. En France, cette vision très magistrale du cours est encore très présente, aussi bien chez les enseignants que les élèves et leurs parents. Et ça commence très tôt.

Les enseignants de primaire que je connais ont des méthodes beaucoup plus participatives, où les élèves sont invités à construire la leçon. L'enseignant est alors là pour servir de guide. C'est quand même plus intéressant que le bourrage de crâne.

Et pourtant, il faut voir le nombre de réactions méfiantes voire carrément hostiles que cela suscite. Beaucoup de parents ne comprennent pas qu'il n'y a pas de leçon écrite au tableau, recopiée puis apprise par cœur par les élèves. C'est très révélateur de cette vision persistante de l'école où l'enfant se rend pour "avaler" des connaissances plutôt qu'aiguiser son intelligence par le développement d'un esprit critique.

Finalement, ça rejoint quelque part le débat qu'on avait sur les objectifs de l'école. Je trouve qu'on a du mal à se départir de cette vision hyper-utilitariste de l'institution: capitaliser des connaissances, les bonnes notes pour enfin trouver un travail.

Re: Etudes ou conseils d'orientation

18 Oct 2012, 10:48

Gastibelza a écrit:Finalement, ça rejoint quelque part le débat qu'on avait sur les objectifs de l'école. Je trouve qu'on a du mal à se départir de cette vision hyper-utilitariste de l'institution: capitaliser des connaissances, les bonnes notes pour enfin trouver un travail.

Je ne vois pas vraiment en quoi les débats "cours magistral vs construction discursive" et "utilitarisme vs culture générale" se rejoignent. Si l'apprentissage par la discussion était plus performant, en quoi cela gènerait-il les adeptes de la vision utilitariste?

Dans les deux débats, je pense qu'il y a des aspects positifs dans chaque position. Pour avoir vécu le tout-magistral en France et le tout-discursif en Finlande, je trouve que la méthode magistrale est plus adaptée au début des études, lorsqu'il y a un socle de connaissances de bases à batir (les cours où un enseignant galère à faire émerger un truc irréfutable d'étudiants qui n'ont aucune connaissance sur le sujet, et donc peu susceptibles d'avoir un avis pertinent, sont pénibles et contre-productifs), mais la discussion bien plus propice lorsque les étudiants ont un niveau suffisant pour avoir des intuitions et des avis.

Ensuite, si le tout-utilitarisme est sans doute néfaste, je pense que l'une des raisons de la ruine de l'Université francaise est son rejet dogmatique de la vision utilitariste - mais j'imagine qu'on ne va pas être d'accord sur ce point.

Re: Etudes ou conseils d'orientation

18 Oct 2012, 11:12

Garm a écrit:
Gastibelza a écrit:Finalement, ça rejoint quelque part le débat qu'on avait sur les objectifs de l'école. Je trouve qu'on a du mal à se départir de cette vision hyper-utilitariste de l'institution: capitaliser des connaissances, les bonnes notes pour enfin trouver un travail.

Je ne vois pas vraiment en quoi les débats "cours magistral vs construction discursive" et "utilitarisme vs culture générale" se rejoignent. Si l'apprentissage par la discussion était plus performant, en quoi cela gènerait-il les adeptes de la vision utilitariste?


Ce n'est qu'une impression, d'après mon expérience de pion dans un collège et en écoutant les points de vue d'enseignants autour de moi, mais il me semble que dans les deux cas, il y a un manque de recul sur ce qu'on doit attendre de l'école.

Dans l'esprit de beaucoup de personnes, il se mêle une vision plutôt passéiste des choses (la leçon au tableau à apprendre par cœur) avec une attente tout aussi dépassée (recracher la leçon pour avoir de bonnes notes). Une vision qui relève, en mon sens, plus de la capitalisation (ce que j'obtiens) que de l'expérimentation (comment je l'obtiens). Et c'est ça que l'on retrouve dans les points de vue utilitaristes. L'école n'est plus avant tout une expérience de vie mais un moyen pour arriver à décrocher quelque chose (un emploi, une bonne rémunération, un statut social). Bien sûr, l'école est un moyen de réussir sa vie professionnelle mais je trouve que son rôle dans la construction intellectuelle, morale et surtout citoyenne de l'individu, est plus difficilement perceptible aujourd'hui.
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