Voici ma note de synthèse à partir de 15 articles dont je vous fais grâce. J'aimerais connaître votre avis dessus et m'aider un peu pour trouver une problématique parce que je ne suis pas très satisfait de la mienne... Merci d'avance
Synthèse
Depuis le 7 Novembre 2007, le Sénat et le Congrès sont tombés entre les mains des Démocrates mettant fin à 12 ans de suprématie républicaine et conservatrice. Le président Bush est donc dans une situation délicate car il se retrouve désormais en minorité. De plus, il ne bénéficie plus de l’état de grâce qui était le sien depuis le 11 Septembre 2001. On assiste à une remise en cause de sa politique et on s’inquiète des conséquences qu’elle a pu avoir autant sur le plan intérieur qu’extérieur. Pour quelles raisons les deux prochaines années seront-elles délicates pour George Bush ; quel bilan et quelles conséquences pourra-t-on tirer de ses deux mandats ? Un bilan controversé, cause de sa défaite électorale et de son impopularité grandissante, une marge de manœuvre, en théorie, réduite et une redistribution des cartes politiques et les conséquences de toutes ces années de pouvoir sont autant de réponses à cette question.
Les Américains ont sanctionné par les urnes le bilan controversé de l’administration et de la majorité en place. En effet, l’article de l’Express rend bien compte de cet état de fait. Depuis que George Bush est au pouvoir, les inégalités sociales ne cessent de s’accentuer. Cela est dû à la politique de laisser-faire, et aux carences du gouvernement, au fait que les baisses d’impôts ne profitent qu’à une population aisée au détriment des autres. De plus, le pouvoir d’achat stagne désespérément ce qui provoque l’inquiétude de la middle class qui a atteint des sommets.
Par ailleurs, l’électorat américain a aussi fait part de son mécontentement quant à la politique ultra-conservatrice des républicains. Marianne rappelle que cela a pu être vérifié par des mesures très sévères et exceptionnels, fruits du traumatisme du 11 Septembre comme le « patriot act » ou le refus de développer la recherche sur les cellules-souches (The Washington-Post). Les minorités aussi en ont pâti, comme les homosexuels, dont on a diabolisé le mariage pour unir et rallier à leur cause les forces républicaines (l’Express). En outre, les autres minorités, les Latinos et les Afro-américains ont voté pour les démocrates dans des proportions jamais encore vues. La gestion de la crise causée par l’ouragan Katrina et dont les victimes étaient principalement noires a provoqué le vote à hauteur de 91% de la population noire pour les démocrates, ce qui peut aussi être vu chez les latinos « qui ont lâché les républicains en masse en voyant un parti aux abois plonger dans la xénophobie » et de leur loi sévère sur l’immigration.
Enfin, la politique étrangère constitue la dernière explication du désaveu de Bush, de son bilan et de son camp. Les abus tels que ceux de la prison de Guantanamo comme nous le rappelle l’Humanité, les 300 milliards de dollars de dépenses pour la guerre en Irak, qui a causé la mort de 3 000 soldats US et de 50 000 Iraquiens et dont l’armée peine à s’extirper, ont provoqué la vindicte populaire (le Nouvel Observateur). De plus, selon le spécialiste et universitaire Francis Fukuyama interviewé dans le Monde, les attentats du 11 Septembre ont servi de prétexte pour la politique expansionniste des Etats-Unis détournant peu à peu ses alliés européens et l’isolant quelque peu sur l’échiquier mondial.
De ce fait, les Démocrates se sont emparés des deux chambres que sont le congrès et le Sénat, ce qui isole encore plus le président. Ce dernier voit sa marge de manœuvre réduite et doit faire face aux critiques de la nouvelle majorité qui, hostile à la guerre en Irak, tente de le dissuader d’envoyer des troupes supplémentaires ou tout du moins l’obliger à justifier les fonds qu’il réclame. Mais Bush doit aussi essuyer la volte-face de son camp pour qui il est devenu « un boulet » dans la perspective des élections présidentielles de 2008 et de ses anciens conseillers les néoconservateurs, grands artisans de l’expédition Iraquienne, et qui se défendent de l’échec de cette guerre en dénonçant l’incompétence de l’administration Bush. Enfin, le chef de l’exécutif est aussi désavoué par l’opinion publique qui ne lui crédite pas moins de 61% d’opinions défavorables.
En outre, les démocrates vont insuffler une nouvelle dynamique à la politique américaine, en parfaite contradiction avec ce qui a été fait par le camp de George Bush pendant toutes ces années. Ainsi, la majorité va voter une série de mesures populaires dans le cadre des 100 heures de travail telles que l’augmentation du salaire minimum fédéral de 5.15 à 7.25 dollars, la baisse du prix des médicaments pour les personnes âgées, la baisse du taux d’intérêts des prêts étudiants et l’autorisation de la recherche sur les cellules-souches. Pour ce faire, les démocrates vont utiliser des méthodes brutales afin de mettre fin à l’immobilisme législatif et annihiler l’opposition.
Cependant, le pouvoir et la domination démocrate sont à relativiser, à nuancer. En effet, ces derniers ne couperont pas les vivres comme ils le menacent car ils ne veulent pas se compromettre en vue des prochaines présidentielles et qu’on leur reproche d’abandonner à leur sort les soldats. De surcroît, Bush reste le chef des armées et il est le seul à décider de l’envoi ou non des troupes supplémentaires, ce qui rend inefficace toute mesure prise par les Démocrates.
Par ailleurs, toutes ces années de pouvoir de l’administration Bush auront pour conséquence d’avoir causé un déficit d’image des USA à travers le monde. L’invasion et l’occupation américaine en Irak provoquent l’antiaméricanisme et sa perte d’influence au Moyen-Orient. L’hebdomadaire The Economist affirme que 61 % des Iraquiens approuvent la guérilla et les attaques contre l’armée US. De même, l’unilatéralisme prôné par la diplomatie hautaine et arrogante états-unienne depuis que Bush est au pouvoir a mis à mal l’idée selon laquelle les Etats-Unis étaient les plus à même de régler les contentieux mondiaux. Son hégémonie est donc remise en cause. Enfin, les dégâts en terme d’image ne seront réparés que dans une génération, histoire que la communauté internationale oublie les dernières années passées.
Il faut ajouter à cela que les maladresses de l’administration Bush se répercuteront dans les années à venir. L’enlisement de l’armée en Irak devra être résolu par le successeur du président en exercice qui n’aura pas le temps en deux ans de régler le problème. Ensuite, les erreurs des USA en Irak auront pour conséquence de traumatiser encore plus un peuple qui l’était déjà par la dictature de Saddam Hussein et ce, pour bien des générations. Enfin, toujours pour les mêmes raisons, l’Irak aura du mal à se relever dans la mesure où l’intervention américaine a attisé les haines et affrontements multiconfessionnels entre les Sunnites et les Chiites. Le pays semble être désormais condamné à la violence.
Enfin, la politique de Bush comporte d’autres risques plus ou moins liés à la crise en Irak. L’invasion en Irak, sensée dissuader l’Iran et la Corée du Nord dans leur quête de l’arme atomique aura eu l’effet totalement inverse, puisque Pyongyang a fait ses premiers essais nucléaires fin 2006 et que l’Iran a accéléré ses recherches d’enrichissement de l’uranium. De plus, George Bush a clairement menacé Téhéran ce qui pourrait provoquer une escalade pouvant aboutir à une guerre, sorte de remake de celle qui se déroule chez le voisin Iraquien. On pourrait alors assister à l’embrasement de la région sachant que le Hamas et le Hezbollah sont contrôlés par l’Iran et peut être même à une nouvelle crise pétrolière.
Ainsi, depuis la perte de la majorité aux deux chambres des républicains, le président se retrouve isolé sur la scène politique. Par ailleurs, il doit désormais composer sans le soutien de la population qui commence à lui reprocher son bilan qui a accru les inégalités, prôné le retour au conservatisme religieux, déstabilisé le Moyen-Orient et exacerbé le sentiment antiaméricain à l’étranger. Pour toutes ces raisons, il a été désavoué lors des midterm elections mettant au pouvoir les démocrates qui tenteront de rectifier le tir. Cependant, les deux années qui arrivent ne seront vraisemblablement pas la révolution annoncée. Les démocrates ne désirent pas se compromettre en vue des élections présidentielles de 2008 et ne bloqueront pas les fonds pour l’armée en Irak. Les élections législatives marquent réellement un tournant dans la mesure où le président perd de son crédit mais les démocrates, bien qu’en position de force, ne bouleverseront pas la politique américaine. Il faudra donc attendre que George W. Bush rende les clés de la Maison Blanche pour cela.