par Fidel Cienaga » 24 Jan 2007, 14:10
Bon après ce petit aparté, je viens de lire les pages précédentes et hmm !
Je constaterais en essayant de rester courtois que nous avons un sévère problème d'apprentissage et de perception de l'histoire dans la patrie de l'école des Annales (rien à voir avec le stage de cet été).
Ce qui m'inquiète profondément ce sont les logiques à l'oeuvre dans la compréhension du passé et de son inscription dans le présent.
1) Pouvoir émettre une opinion sur la relativité de la destruction des juifs d'Europe en le comparant à des faits de guerre est déjà énorme de non sens. Il ne s'agit pas de la même chose. Ce n'est pas irrationnel, c'est au contraire l'aboutissement d'une logique et d'une pensée politique par essence. Il y a des mots pour le décrire, les historiens se cassent le cul tous les jours depuis 50 ans à les écrire sur du papier. Plus que ça il y a les survivants qui déjà au moment où la catastrophe se produisait écrivaient ces mots comme dans les terribles manuscrits des Sonderkommandos retrouvés enfouis à Auschwitz. Ranger cela dans la catégorie des choses incompréhensibles, aberrantes, c'est cracher à la gueule de toutes les victimes de tous les génocides, depuis l'Arménie jusqu'au Rwanda. Ce sont des hommes qui sont coupables et c'est notre fardeau que de se l'approprier.
2) Déréaliser le passé en le cantonnant à quelque chose de mort et de fini, cela permet de couper Le Pen et le FN de son histoire, de l'histoire de leurs idées qui précède les nazis, l'accompagne et leur succède. Cette histoire est commune. Dire le contraire est au mieux une bêtise, au pire un mensonge. Et c'est exactement cela qui est à l'oeuvre lorsque on euphémise l'histoire (comme dirait Pit "j'ai déjà donné") et qui permet de faire du Front quelque chose qui sera finalement acceptable.
Si on prend le Front, on prend son histoire avec.
Sarkozy doit faire très attention à cela lorsqu'il s'agit de récupérer les "brebis égarées", car nombre d'entre elles voudraient s'affranchir de ce passé et cette histoire à bon compte. Cela sera beaucoup plus facile quand les derniers témoins auront disparu, mais pas moins inacceptable.
Question : c'est quoi cette histoire de fusillade sur le gars du CDCA ?
Le moloch marseillais en engloutira un autre et les lueurs rougeoyantes de ce brasier distrairont les derniers fous qui croient soutenir un grand club.@Serguei