Fidel Cienaga a écrit:jod.ko, le prince de l'égalité mise entre parenthèses ou presque ?
jolie celle la
histoire de te faire (re)bondir, gaffe c'est bas de plafond
Article de François DARRAS dans Marianne n° 504 du 16 au 22 décembre 2006.
*CE GAUCHISME DESTRUCTEUR DE L'EXTREME GAUCHE*
Il y a eu des dissensions au sein du PS, il y en a au sein de l'UMP. Il est donc
normal qu'il y en ait aussi au sein de la gauche dite antilibérale. A ce détail
aggravant près que les ridicules questions de personnes et les sectarismes
partisans qui paralysent aujourd'hui la « gauche de la gauche » n'ont rien à voir
avec les véritables divergences qui, en réalité, la rongent.
En vérité, deux courants au moins cohabitent à la gauche du PS : la gauche
socialiste et l'extrême gauche d'un côté, et les gauchistes de l'autre. Or, ils sont
totalement inconciliables dans la mesure où le premier courant se réclame du
projet républicain, de l'idéologie démocratique et de la laïcité, alors que le second
a, pour l'essentiel, basculé dans le communautarisme, l'ethnicisme et le sectarisme
de posture et d'enfermement.
L'extrême gauche cherche à renouer avec le peuple perdu par la gauche
sociale-démocrate et à rassembler les victimes de la « barbarie » néolibérale,
alors que le « gauchisme » entend substituer au peuple méprisé et volontiers
abandonné au Front national la coalition des « sans », comme disent ses
idéologues (sans-papiers, sans domicile fixe, sans-travail... , et des identitarismes
ethnico- religieux. Ainsi est-ce « l'aile gauchiste » du mouvement qui a imposé,
contre l'aile républicaine, la présence du théoricien islamiste Tariq Ramadan aux
forums altermondialistes, qui a milité, dans le mouvement Une école pour toutes
et tous, en faveur de l'autorisation du port du voile islamique dans l'espace scolaire,
qui a toléré sinon appuyé l'appel « Nous sommes des indigènes de la République
» à la tonalité violemment antirépublicaine, francophobe, raciste et à la limite
fascisante (les oppositions de races remplaçant les solidarités de classes), et qui
s'est intégralement et sans aucun recul solidarisé avec les tout petits groupes
d'émeutiers ou de casseurs des banlieues, allant jusqu'à approuver leur hargne
dirigée contre les services publics, les organisations syndicales et l'action politique.
Ainsi, sous l'appellation de « gauche antilibérale », deux mouvances se font face
qui n'ont strictement rien à voir l'une avec l'autre : l'une, qui va de Mélenchon à
certains minoritaires de la LCR et inclut aussi bien des ex-chevènementistes et
des communistes que l'ancienne majorité d'Attac, poursuit (en rupture avec la
social-démocratie mais sans la considérer comme une ennemie malgré ses
trahisons) le combat qui, toujours, fut celui du républicanisme et de l'humanisme
socialiste depuis Jean Jaurès ; et l'autre, qui, en marge de cette tradition,
enfermée dans son sectarisme minoritaire, privilégie l'agitation pour l'agitation
(ou le mouvement pour le mouvement), se construit dans le rejet de la nation et du
républicanisme, tout en attendant de l'immigration qu'elle lui offre un peuple de
rechange...
C'est ce clivage qui a provoqué l'éclatement et, peut-être, la mort du mouvement
Attac. Traditionnellement - et les exemples abondent, en particulier en Amérique
latine -, alors que la gauche socialiste et l'extrême gauche participent des
mouvements de résistance démocratique, le gauchisme fait systématiquement,
par son maximalisme destructeur, parfois volontairement, le jeu de la droite dure
ou même (comme au Chili, au Brésil, en Argentine) celui de la dictature militaire.
On remarquera, d'ailleurs, qu'à l'occasion, par exemple, de la crise d'Attac,
les médias bien-pensants ont soutenu la tendance gauchiste contre la tendance
d'extrême gauche républicaine. Et pour cause...
"C’est un jeu qui n’a pas de vérité, qui n’a pas de loi, qui n’a rien. Et on essaie de l’expliquer. Mais personne n’arrive à l’expliquer. C’est pour ça qu’on peut toujours parler de football." Platini