Sondage : Votre candidat UMP ?

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Qui à l'UMP pour 2007 ?

MAM
21
8%
Rachid KACI
18
7%
Sarkozy
121
46%
Villepin
33
13%
Chirac
40
15%
Autres ...
31
12%
 
Nombre total de votes : 264

Messagepar loursin » 06 Déc 2006, 00:20

Tu veux venir ? C'est à la défense. mp moi, sinon, ça va etre la galère pour toi pour rentrer, y'aura pas mal de monde.


je vis a Marseille et de toute façon je serais pas venu
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...et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main,
tournant la manivelle d'un petit sous-marin, plongeant au fond des mers pour chercher des oursins.
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Messagepar etienne » 06 Déc 2006, 00:22

loursin, j'ai une idée à 95% de ce qui va se passer samedi.
J'attends juste un peu, il peut y avoir un truc marrant, sympa, mais bon ...

L'ump a fait une révolution / rpr et au vote de ses militants pour désigner son candidat, et ce pour la première fois.
Le ps l'a fait en 95, par ex et avant. Pour nous, c'est neuf, récent.
Alors, bon 8) :mrgreen:
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Messagepar fukusan » 06 Déc 2006, 00:46

etienne92200, genre ils arrivent les mains dans les poches. :lol: et débattent cash. #-o
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Messagepar gob » 06 Déc 2006, 07:59

pour le moment , le programme de sarkosy, c'est assez pitoyable question rupture ...

On reste dans un pays d'assistés chroniques.
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Messagepar superolive » 06 Déc 2006, 10:21

gob, c'est cà la France :wink:
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Messagepar fukusan » 06 Déc 2006, 11:36

Assistés ? :idea:
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Messagepar Thorgal » 06 Déc 2006, 14:25

Me dites pas que vous avez cru les beaux discours de Sarkosy ? 8)
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Messagepar superolive » 06 Déc 2006, 14:27

Thorgal, nan t'inquietes pas , on prefere la franchise de Sego 8)
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Messagepar Thorgal » 06 Déc 2006, 14:53

T'as raison, les deux font la paire 8)
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Messagepar peezee » 06 Déc 2006, 15:12

Thorgal a écrit:T'as raison, les deux font la paire 8)

:non: Nico a moins de dents blanches que Ségo quand il sourit, ama il a aucune chance au 2nd tour... 8)


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Messagepar ideh » 06 Déc 2006, 15:20

peezee a écrit:
Thorgal a écrit:T'as raison, les deux font la paire 8)

:non: Nico a moins de dents blanches que Ségo quand il sourit, ama il a aucune chance au 2nd tour... 8)


Et en + le brushing de Sego claque + que celui de Sarko 8)
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Messagepar peezee » 06 Déc 2006, 15:32

Bon bah je crois que c'est clair:

sur la base de ces constatations obvies concernant les orientations politiques respectives des 2 candidats principaux à la Présidentielle nous pouvons d'ores et déjà annoncer la victoire de Marie-Ségolène Gaffe-Royale en 2007... 8)


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Messagepar Thorgal » 06 Déc 2006, 15:32

rhoo les vilains

vous critiquez Ségolène parce que vous êtes mysogines @
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Messagepar Papa mouyo » 06 Déc 2006, 17:49

édit: putain c long :shock: , mais ca se lit facilement n'ayez pas peur 8)

Philippe Cohen : «Sarkozy est une machine à scoops pour les journalistes»
Marianne2007.info publie ici l'intégralité d'un entretien accordé par le journaliste de Marianne Philippe Cohen au magazine Médias, avec leurs autorisations.


Vous consacrez la dernière partie de votre « BD-enquête » à décrire la façon dont Nicolas Sarkozy a construit son image publique, avec le concours plus ou moins volontaire des médias. Quelle nouveauté politique en tirez-vous ?
Philippe Cohen : Nicolas Sarkozy a inversé le rapport classique entre la communication et l'action. Avant on communiquait pour expliquer son action. Pour Sarkozy, l'action se résume à la communication. La communication devient l'action politique, totalement détachée du réel. Agir, c'est montrer : montrer Sarkozy à Sangatte, Sarkozy à Ajaccio, Sarkozy à La Courneuve, Sarkozy à New York, puis Sarkozy au congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). C'est d'ailleurs cette mise en scène perpétuelle qui m'a donné l'idée d'une BD à la Tintin. Quels ont été les résultats de ces soi-disant actions ? Pas grand chose : son bilan sur la sécurité est calamiteux, les Corses ont rejeté son référendum, les musulmans l'ont sifflé et j'ai l'impression que Bush a déjà oublié qui il était. En réalité, Nicolas Sarkozy a inventé ou plutôt adapté à notre pays une stratégie consistant à co-produire l'agenda médiatique.

Que voulez-vous dire par « co-produire » ?
Le candidat de l'UMP se met en permanence à la place des journalistes, au point de se demander lui-même quel est le sujet à proposer à la conférence de rédaction. Sarkozy s'efforce, semaine après semaine, d'avoir toujours de bonnes informations à proposer aux journalistes, de leur donner « du biscuit », comme on dit dans leur jargon. Il ne répète pas, comme souvent les hommes politiques par le passé, un prêchi-précha qui rase tout le monde. Il « file des infos », il est une machine à scoops. Voilà comment, par exemple, les médias ont été manipulés dans l'affaire Clearstream : les seules informations dont disposaient les journalistes d'investigation étaient celles dispensées par le cabinet Sarkozy. Reprenez les unes du Parisien et du Monde durant cette période ; vous verrez que ces deux rédactions ont travaillé sur la seule foi des infos de la Place Beauvau. En toute bonne conscience, puisque « le camp d'en face », Villepin-Chirac refusait de parler ! Résultat : pendant trois mois, tout le monde a présenté l'affaire Clearstream comme un coup tordu d'un cabinet noir dirigé par Villepin, comme le résume la « Une » du Parisien du 2 mai 2006 où l'on voit le ministre de l'Intérieur, affublé de Ray-Ban noires, qui occupe toute la page. La manchette ne laisse aucun doute : « Sarkozy sur tous les fronts ». Puis sur trois lignes, le développé : « Clearstream : il demande aux juges d'établir la vérité ; Matignon : il a le sort de Villepin entre ses mains ; UMP : il doit rassurer les députés inquiets ; Immigration : il défie la gauche unie contre son projet. »

De la manipulation directe, croyez-vous ?
Pas forcément, et c'est là que ça devient intéressant : je ne pense pas que Nicolas Sarkozy ait manipulé la rédaction du Parisien ou intrigué pour se rapprocher de son rédacteur en chef. L'imbrication s'effectue de façon « naturelle », parce que Sarkozy a « travaillé les médias » à trois niveaux. Premièrement, celui des journalistes politiques, qu'il entoure d'attentions. L'épisode de l'anniversaire d'Eric Zemmour, journaliste au Figaro, raconté dans la BD, est authentique (cf illustration). Confronté aux jeunes journalistes, Sarkozy se montre séducteur, voire flatteur. Il « adore » leur dernier papier, il pense forcément que chacun est le meilleur de son journal. S'asseyant près de l'un d'eux dans le Falcon qui les transporte à l'autre bout de la France, il déclare : « Elle est pas belle la vie ? » Les journalistes de la « caravane », ceux qui suivent Sarko au quotidien (envoyés par l'AFP, Le Monde, Le Figaro, Libération, RTL Europe, Paris-Match, France Inter, TF1, France 2...) ont droit à des égards particuliers. Ils bénéficient de tous les privilèges de la first class Sarkozy : invitations prioritaires, « afters » dans des restaurant ou boîtes après les événements, super réductions pour leurs médias dans des hôtels de luxe, cadeaux. N'oubliez pas que des lecteurs MP3 dernier cri ont été offert lors de la visite des laboratoires Sanofi en juin 2005 - seule la journaliste de Libé a refusé. Il se rend très disponible avec chacun d'entre eux, les prend tous au téléphone. Il les voit généralement tous ensemble lors de ses déplacements, au cours desquels il se montre très attentif. Il leur demande s'ils ont bien dormi, des nouvelles de leur famille, etc. Ce sont les « sarkologues ». Ils tutoient tous les membres du cabinet, connaissent toutes les intrigues au quotidien de la vie de la cour sarkozienne - intrigues qu'ils n'évoquent jamais dans leurs papiers. On leur réserve des chambres dans le même hôtel que Sarko, ils partagent la vie luxueuse qui est devenue la sienne : jets, chauffeurs et petits macarons. Sarkozy fonctionne à l'empathie. Il fait mine d'associer les membres de la caravane à sa réflexion. Ainsi, le soir des résultats du référendum sur la Corse, calamiteux pour lui, il s'interroge tout haut, devant les journalistes, sur les raisons de cet échec. Ceux-ci lui sont reconnaissants de sa « franchise », qui fournit la matière de leurs papiers.

Cela n'explique pas la proximité que vous lui prêtez avec les états-majors des rédactions...
J'y viens. À un deuxième niveau, Nicolas Sarkozy soigne les « décideurs », les « seigneurs » des médias, les rédacteurs en chef et les éditorialistes : voyez Jean-Pierre Elkabach, qui a aussi consulté son avis pour recruter le journaliste chargé de le suivre, et qui l'a laissé parlé vingt minutes de plus en 2005, lors d'une interview, ce qui a provoqué une protestation de Chirac. Ou encore Jean-Marie Colombani, auteur d'éditoriaux dithyrambiques sur lui. Mais aussi Franz-Olivier Giesbert, Karl Zéro, Christophe Barbier ( L'Express), Jérôme Bellay (Europe 1), Nicolas Beytout, avec qui il partage une vision « lucide » de la société française (en gros, les Français sont des ploucs paresseux et arrogant) et un souci de l'audience qui les conduit à mettre Sarko à la une le plus souvent possible puisqu'il est le meilleur vecteur d'audience. Combien de « Unes » du Point sur Sarkozy en 2005 et 2006 : vingt, trente ? Sarkozy est le meilleur VRP de Sarkozy : quand il passe à la télévision, il se renseigne sur sa « performance » et la popularise auprès des « décideurs ». Il sait aussi « jouer des coudes » : avant une émission animée par Michel Field, il lui dit : « Si tu m'emmerdes trop, je dis ton salaire à l'antenne ! » Ou lorsque l'un des hiérarques du Figaro Magazine se défend de jouer Chirac contre lui, il lui rétorque : « Je sais que le Fig-Mag m'a dans le nez, Untel de la rédaction m'appelle après toutes les conférences de rédaction pour me dire ce qui s'est passé ! »

Ce ne serait tout de même pas le premier qui pratiquerait la connivence avec des journalistes assez grands pour se défendre.
Bien sûr, mais n'oubliez pas le troisième étage de la fusée médiatique Sarkozy. On y retrouve à la fois Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Édouard de Rothschild, Bernard Arnault ou Serge Dassault. Pour eux, Sarkozy n'hésite pas à « mouiller la chemise ». Ainsi, a-t-il retiré une épine du pied d'Arnaud Lagardère après le décès de son père. Souvenez-vous : Arnaud était en conflit avec sa belle-mère Betty. Pour qu'elle sorte du groupe, il fallait payer cash ses parts dans la société. Le débouclage du dossier impliquait un accord avec Bercy que Jacques Chirac ne voulait pas valider. C'est Nicolas Sarkozy qui a trouvé le compromis : Arnaud Lagardère nomme le pote de Chirac, Noël Forgeard, à la tête d'Airbus (à la place de Philippe Camus) en échange de quoi Bercy se montre arrangeant pour la succession. Airbus a fait par la suite les frais de cet arrangement puisque la gestion de Forgeard s'est révélée désastreuse. De la même façon, le cabinet d'avocats Arnaut-Sarkozy a eu Serge Dassault comme client. Et Martin Bouygues est sans conteste le grand patron dont il est le plus proche : les deux hommes se téléphonent ou s'envoient des SMS tous les jours. Ils se soutiennent dans leurs entreprises respectives. Cela peut aller assez loin dans le mélange des genres, comme par le passé lorsque, en amont de la campagne Balladur, le groupe Bouygues a obtenu la troisième fréquence pour la téléphonie, ou la cession des studios des Buttes Chaumont. Pour l'avenir, on prête au groupe Bouygues l'intention de se désengager de la télévision pour s'orienter vers le nucléaire, secteur porteur dans le contexte de la crise énergétique. Qu'en disent en privé certains analystes boursiers ? Que si Nicolas Sarkozy était élu, il pourrait ainsi faciliter la vente de TF1 à Lagardère - dont il est un peu moins proche, mais néanmoins ami - et celle d'Areva à Bouygues. Pure fiction ? Je l'ignore : En tout cas, ce schéma n'a pas grand chose à voir avec les principes de « bonne gouvernance » dont on nous rebat les oreilles depuis des années.

En fait de gouverneur, vous le comparez surtout à Bonaparte. Devant son publicitaire, vous lui faîtes ainsi dire « Je veux que dans leur inconscient les Français m'associent à Napoléon ». D'où tenez-vous cette déclaration ?
La scène a été rapportée par des personnes présentes lors des « debriefings » avec l'agence de communication chargée de préparer le congrès de l'UMP qui l'a sacré président du parti. Cette opération avait d'ailleurs permis à Cécilia Sarkozy de rencontrer Richard Attias, l'un des dirigeants de cette agence. Nicolas Sarkozy suppose aux Français un imaginaire proche du sien : Bonaparte était un homme de petite taille enrobant un stratège de génie. Il cherche des consolations à sa petite taille, qui le désole, comme le montre l'épisode de sa rencontre en octobre dernier avec George Bush : il s'est « rehaussé » de façon à regarder son interlocuteur les yeux dans les yeux. Sa taille ne lui paraît acceptable que si elle est compensée par un grand génie de la stratégie. Comme Napoléon. Sarkozy se vit en effet comme un très bon stratège, et son entourage, ainsi que la totalité des éditorialistes français, le conforte chaque semaine dans cette idée. D'Alain Duhamel à Catherine Pégard, de Christophe Barbier à Philippe Val, tout le monde prête à Sarko une extrême habileté, confondant allègrement la stratégie et la tactique. Pourtant, quand on regarde la réalité en face, bien des palinodies du candidat de l'UMP témoignent davantage d'un infantilisme que d'une intelligence stratégique : affirmer que l'on aime l'Amérique en tant que puissance parce que l'on adore la musique ou les films américains ne démontre ni une hauteur de vue ni une intelligence tactique. Sarkozy joue « la politique pour les nuls » à l'un des peuples les plus politisés du monde. Il laisse croire qu'il faut bouger parce que le monde bouge, alors que les gens attendent justement l'inverse : dans un monde mouvant et inquiétant, on espère d'un homme politique qu'il reste calme et agisse en fonction de fondamentaux. Pas forcément un président pépère, mais au moins un président repère. Sarko incarne tout l'inverse, il change d'avis comme de chemise, il fonce sans réfléchir, il est la définition même de l'irresponsabilité en politique. Je ne suis même pas sûr qu'il pourra se qualifier pour le second tour.

Vous êtes en train de nous refaire l'analyse de Philippe Muray, qui déclarait dans nos colonnes fin 2005, que « Nicolas Sarkozy, à l'image de toutes les créatures aimées des médiatiques, semble avoir son destin tout tracé, celui des Rocard, Balladur, Barre ou Michel Jobert, qui tous, en leur temps, ont servi de structures gonflables - et dégonflables - aux médias ».
C'est une prédiction sérieuse, en tout cas souhaitable. Contrairement à ce que les grands médias ont laissé supposer depuis 2002, Sarkozy n'a pas encore gagné l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy a raté tous ses rendez-vous électoraux avec le peuple : la campagne d'Édouard Balladur pour la présidentielle en 1995, celle des Européennes de 1999, où il réussit avec le soutien de l'UDF et du RPR, à se faire devancer par le duo Pasqua-Villiers, le référendum en Corse, la campagne des régionales de 2004 et pour finir le référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005. Et c'est peut-être justement parce qu'il n'a guère confiance en son charisme que Nicolas Sarkozy s'efforce de verrouiller l'univers médiatique. À sa place, je serais modérément optimiste concernant 2007.

Ce n'est pas la conviction des médiacrates, semble-t-il. Dans votre enquête, vous vous nous apprenez que Jean-Marie Colombani le tutoie, Thierry Ardisson l'apprécie et Franz-Olivier Giesbert voit en lui le « nouveau Clemenceau ».
On peut définir le médiacrate comme un personnage qui adule le pouvoir, la puissance. Historiquement, c'est peut-être cette façon de se mettre au diapason des hommes et des femmes de pouvoir qui est en train de perdre le journalisme. Dans les années 1950, le journaliste était un type sympa, habillé d'une veste un peu élimée, souvent porté sur la bouteille, et qui vivait avec les classes moyennes inférieures. Le journaliste (« idéal », bien sûr, tous ne sont pas comme ça) d'aujourd'hui mange diététique, boit de l'Évian, porte des costumes de marque, possède une Carte Amex, et finalement ignore, comme les élites, ce qui se passe dans la société. Revenons à Sarkozy. Franz-Olivier Giesbert a été fort indulgent et admiratif de Jacques Chirac tant qu'il était une puissance montante. Il le lâche - avec une rare violence et sans aucune compassion - pour Sarkozy au moment où il lui apparaît que ce dernier a plus d'avenir que l'actuel président. Si Balzac vivait, il ferait de FOG le personnage principal de ses Illusions perdues d'aujourd'hui. Peu importe : FOG lâchera Sarkozy dès qu'il aura compris qu'il n'est peut-être pas aussi puissant qu'il le supposait.

Dans une vignette, vous le présentez sur un vélo d'appartement, en train de répéter ses petites phrases, telles que « Je vais vous le dire », sous l'oeil distrait de sa compagne Cécilia. Doit-on en déduire qu'il travaille sans coach médiatique ?
Ça fait longtemps que Nicolas Sarkozy n'a plus besoin de coach médiatique, même s'il consulte encore des gens comme Jean-Luc Mano, par exemple. C'est plutôt lui qui joue les coachs : après la parution de La Face cachée du Monde, il a organisé une séance de training avec les dirigeants du Monde pour préparer leur passage à l'émission de Guillaume Durand dans laquelle ils devaient répondre à notre livre, celui que j'ai signé avec Pierre Péan. L'anecdote a été mollement démentie dans Marianne par Edwy Plenel. Sur le plan technique, je ne crois pas que Nicolas Sarkozy ait besoin de trop travailler son expression : il est très peu cultivé et la pauvreté de son lexique colle bien avec le Smic langagier proposé par la télésphère.

Quel rôle reste-t-il aux membres de son cabinet ?
Ne sous-estimez pas leur action. Récemment, ce sont eux qui ont magnifiquement redressé la situation périlleuse dans laquelle s'était mis leur patron lors de son retour de Washington. La fuite sur le rapport Cordet, le préfet du 93, ainsi que les agressions contre deux CRS aux Tarterets posait objectivement la question du bilan de son action au ministère de l'Intérieur. Pour annihiler cette mauvaise conjoncture, Nicolas Sarkozy a dirigé son feu sur le supposé laxisme des juges, thème assez populaire - et problème réel par ailleurs. Deux sondages étaient commandés fissa pour Le Parisien et Le Figaro, permettant aux médias de faire leurs titres de fin de semaine sur le thème : « Les Français soutiennent les déclarations de Sarkozy sur les juges ! » Qui a payé ces sondages ? Pourquoi étaient-ils rédigés de façon à susciter l'approbation des répondants ? Nul ne s'est interrogé. Le lundi suivant, les médias ont zappé sur un autre sujet. Plus question de bilan en matière de sécurité. Le cabinet de Sarko a, en quelque sorte, détourné le missile qui risquait de l'atteindre.

Dans votre enquête, vous laissez aussi entendre que l'entourage de Nicolas Sarkozy aurait livré aux journalistes les informations sur l'appartement luxueux d'Hervé Gaymard, qui ont déclenché l'échafaud médiatique et brisé les ambitions du ministre de l'Économie. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Rappelez-vous : l'installation de Nicolas Sarkozy place Beauvau avait commencé par un mini scandale sur les écrans plats très onéreux commandés par Cécilia pour équiper leur appartement de fonction. À l'époque, la famille Sarkozy occupe plusieurs appartements, obligeant des ministres délégués à déménager en ville. Mais cela n'avait apparemment choqué personne, de même que le coût énorme des déplacements incessants de Sarko, avec Falcon, motos et bodyguards à l'américaine. Je ne souhaite pas excuser l'impair d'Hervé Gaymard. Mais aujourd'hui, un journaliste ne peut se contenter de faire un scoop avec une fuite. Il faut s'interroger sur son origine et sur ses motivations. Dans l'affaire Gaymard, plusieurs indices concordants indiquent que les amis de Nicolas ne sont pas restés inactifs. Comme Nicolas Sarkozy a refusé de me rencontrer, je ne dispose pas de sa version des faits.

Pour certaines déclarations, vous expliquez qu'il peut exiger le off de l'AFP sans imposer la même restriction aux autres journalistes. Pourquoi ?
Toujours dans l'optique de faire l'agenda médiatique. Lorsqu'il brocarde Chirac pour sa passion du sumo, en revenant d'Asie, il ne peut « signer » son attaque dans une dépêche AFP. Or, comme tous les journalistes des grands médias sont présents, ceux de la « caravane » répéteront la fameuse moquerie dans tous les journaux. Ce qui fait qu'il commet le péché - l'attaque sous la ceinture - sans la faute : un ministre ne saurait attaquer ouvertement le président. Lorsqu'il dit à FOG qu'il verrait bien pendus à un crochet ceux qui ont mis son nom sur le fichier Clearstream, il sait que ce dernier va le répéter et que la formule fera flores.

Cet exercice de connivence a ses limites. Face à un Nicolas Demorand qui le titillait sur France Inter, Nicolas Sarkozy en a appelé à la mémoire d'Anna Politskaïa pour rembarrer son interlocuteur sur le ton : « Vous êtes le contraire de cette journaliste russe courageuse qui voyait tout, donc vous ne voyez rien. »
Il a été tout aussi agressif dans une longue interview dans Libération en 2005. Ce registre est un élément de communication pour lui : il montre aux auditeurs que, à l'inverse des autres hommes politiques, les journalistes ne l'intimident pas. D'ailleurs, quand un journaliste l'attaque, il commence par lui dire : « Je ne t'en veux pas, tu fais ton boulot. » Excédé par les articles hostiles de mon patron Jean-François Kahn, il a tenté - sans succès - à de multiples reprises de le rencontrer, sans doute pour le séduire ou lui parler du pays.

Vous citez l'exemple de Ghislaine Ottenheimer, qui s'est étonnée de voir son mari subir un contrôle fiscal en 1995, après qu'elle eut écrit un article détaillé sur le fonctionnement du secrétariat au Budget sous Nicolas Sarkozy. Avez-vous subi des pressions pendant votre enquête ?
Non. Pour Nicolas Sarkozy et son cabinet, un journaliste comme moi, qui ne suis pas de la caravane, n'existe pas. J'ai pu ainsi rencontrer beaucoup de proches de Nicolas Sarkozy qui ont « négligé » de lui faire part de mon travail, ce qui m'a confirmé que Sarkozy est très peu aimé dans son camp. Tant mieux pour moi : je n'ai pas eu à subir les pressions de certains de mes confrères. Je pense aux journalistes du service société du Parisien qui avaient interviewé des jeunes d'Argenteuil trois mois après les violences. Ces derniers leur avaient déclaré qu'il ne s'était rien passé sur le terrain depuis. Le lendemain, le quotidien a dû publier une interview de l'un des jeunes qui était revenu sur sa déclaration de la veille, sur pression du cabinet de Sarko. Je pense aussi à Valérie Domain, l'auteur d'une biographie consacrée à Cécilia, à laquelle on a dit que la publication de son livre pouvait lui faire perdre sa maison. Je pense à Alain Génestar qui a perdu son job à Match. Je pense enfin à ce patron de média qui avait bénéficié d'un prêt d'un patron « ami » de Sarkozy. Le média en question est resté très critique avec le ministre de l'Intérieur. Ce dernier l'a appelé pour lui dire : « Si tu crois que tu vas me tuer avec « notre argent », tu te trompes ; je ne me laisserai pas faire. » Tous ces exemples indiquent bien que pour Sarkozy, la démocratie est une formalité publique qui n'a rien à voir avec la vraie vie faite de rapports de force et de violence.

Une formalité qui passe par la télévision. Selon vos décomptes, Nicolas Sarkozy battrait tous les records dans la catégorie « hommes politiques » depuis deux ans. Pensez-vous toutefois qu'il existe un seuil de saturation médiatique, au-delà duquel les électeurs finissent par tourner le dos aux personnages officiels ?
Une filiale de la société TNS-Sofres, l'Institut TNS/Media Intelligence a créé et développé un indice baptisé UBM, pour « Unité de bruit médiatique », concept qui fleure bon le monde orwellien dans lequel nous sommes entrés. C'est une mesure de l'impact médiatique d'une personnalité, qui prend en compte le nombre de personnes exposées, le nombre de pages ou de minutes qui lui sont consacrées et sa position dans la hiérarchie de l'actualité. Au total, quatre-vingts titres de presse sont analysés ainsi que les tranches d'information des radios et des chaînes de télévision. En général, les moyennes mensuelles des ministres oscillent entre 200 et 300. On considère 600 comme un très bon score. Nicolas Sarkozy, lui totalise une moyenne mensuelle de 1486 UBM de mai 2002 à novembre 2004, puis de 1967 UBM de juillet à novembre 2004, puis de 1223 UBM de novembre 2004 à mai 2005, et enfin de 2587 UBM de juin à septembre 2005. Dans les années 1970, Georges Marchais était devenu une bête de média. Cette percée annonçait l'effondrement électoral du PCF. Devenir l'empereur incontesté de l'UBM ne conduit pas forcément à l'Élysée ! Sauf si Houellebecq a raison et que nous sommes déjà dans la post-humanité.

A l'opposé, une journée sans image de Nicolas Sarkozy se termine inévitablement par une communication au journal télévisé sur les « fortes migraines » qui affectent le patron de l'UMP. Comment en est-on arrivé là ?
Sarkozy est devenu un produit addictif des journaux télévisés. Je veux dire par là qu'il a réussi à mettre dans la tête des journalistes télé qu'il était « un bon client », voire le « meilleur client ». Même Gérard Leclerc, journaliste de gauche de France 2, écarté par Arlette Chabot pour irrévérence envers le président de l'UMP, le pense. Un jour, Sarkozy s'est adressé à lui, en conférence de presse, sur le fait que la vie n'était pas rose pour lui et qu'il n'avait pas eu d'augmentation depuis longtemps. Cette marque de sympathie a beaucoup plu au journaliste. Elle a énervé Arlette Chabot qui lui a téléphoné. Mais, comme sa proximité avec un ministre lui donne la réputation d'être chiraquienne, Sarkozy n'en a cure. Quant à la mise en scène des migraines à répétition, elle procède d'une absence totale, chez Sarkozy, de sens du ridicule, vous savez ce truc sans lequel il n'y aurait pas de savoir-vivre, ni même de littérature. Terrassé par le cancer pendant près de vingt ans, François Mitterrand ne s'est jamais fait porté pâle. Nicolas Sarkozy a bien entendu le droit d'avoir des migraines. Mais il existe des médicaments pour les traiter, et surtout, il n'est pas obligé d'en faire étalage devant les journalistes.

Vous passez d'ailleurs rapidement sur la mise en scène de sa vie privée. Pas de noms, pas de révélations, juste une vignette sur son chien « Indy »...
C'est vrai ça : personne n'a pensé à l'interviewer sur le départ de Cécilia. Soutenait-il son maître ou sa maîtresse ? Je ne me prononcerai pas sur la présidentielle avant de savoir vers qui penchait le coeur d'Indy !

Vous remarquez finalement que les médias lui ont souvent rendu service après ses échecs aux élections. Ce sont les Échos qui lui avaient proposé un feuilleton en 1995 ou France 2 qui lui avait commandé un scénario sur Georges Mandel.
Les responsables de France 2 qui ont commandé ce scénario auraient mieux fait de s'adresser à l'universitaire qui a écrit le livre sur Mandel dont s'est inspiré Nicolas Sarkozy et auquel on a donné un prix pour qu'il ne porte pas plainte pour plagiat. Pour Les Échos en revanche, il faut reconnaître que c'était, dans le contexte un bon coup journalistique. Nicolas Sarkozy est un bon client pour les médias car il s'est forgé lui-même un personnage sur mesure pour les médias. Si Sarkozy n'existait pas, le monde des médias l'aurait inventé. Et d'ailleurs, au fond, c'est ce qu'il a fait.
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Messagepar loursin » 06 Déc 2006, 18:10

long, mais interessant !
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...et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main,
tournant la manivelle d'un petit sous-marin, plongeant au fond des mers pour chercher des oursins.
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Messagepar etienne » 06 Déc 2006, 21:30

Sarko et les médias, ça a été une grosse connerie. A trop vouloir jouer au con ...
J'aurais aimé aussi un passage sur Anne F ... quelle rigolade là aussi ...
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Messagepar fukusan » 07 Déc 2006, 01:56

Sarkovy va devoir rendre les comptes de 4 années au Ministère. On va voir comment il va défendre l'indéfendable pendant la présidentielle. :)
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Messagepar etienne » 07 Déc 2006, 11:05

fukusan a écrit:Sarkovy va devoir rendre les comptes de 4 années au Ministère. On va voir comment il va défendre l'indéfendable pendant la présidentielle. :)


Aux yeux des socialistes, Jospin avait un bon bilan, on a vu ce qui s'est passé ... lol
Aux yeux des socialistes, Sarko a un mauvais bilan, on peut en conclure que Sarko passera ... 8)
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Messagepar imperateur » 07 Déc 2006, 11:30

etienne92200 a écrit:
fukusan a écrit:Sarkovy va devoir rendre les comptes de 4 années au Ministère. On va voir comment il va défendre l'indéfendable pendant la présidentielle. :)


Aux yeux des socialistes, Jospin avait un bon bilan, on a vu ce qui s'est passé ... lol
Aux yeux des socialistes, Sarko a un mauvais bilan, on peut en conclure que Sarko passera ... 8)


C'est tout à fait l'exemple de la façon dont les politiques ont tendance à nous manipuler.

Il est clair que cette phrase de notre Etienne est une boutade, mais les politiques dans leurs argumentations aiment utiliser des réciproques. Hors toutes les réciproques ne sont pas vraies! Par exemple sur l'insécurité, Sarko dit de la police de proximité qu'elle ne servait à rien car en 2002 elle existait et pourtant le sentiment d'insécurité était plus grand et la police de proximité n'était présente que de jour. Or, pourtant, je pense qu'elle mettait un lien direct entre la population et l'état.

Et ce n'est pas en supprimant la police de proximité que la situation va s'amméliorer.

En politique, toutes les situations sont complexes et comprennent de nombreux paramètres et l'argumentaire des politiques ne touchent qu'un paramètre à chaque fois, la réciproque d'un seul paramètre ne suffit pas à changer l'orientation globale d'un probème.
Jean-Michel Aulas (lequipe.fr): "J'ai jubilé en seconde période". D'accord. On sera tous là pour te souhaiter une bonne retraite.
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Messagepar fukusan » 07 Déc 2006, 12:51

On verra pendant les débats, de partout ça va l'attaquer sur son bilan, et sur ses relations avec Georges Bush. Et perso, faudra qu'il explicite sa phrase : la France est arrogante
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