Si j'ai ouvert ce topic, c'est parce que je suis interressé par la diversité des avis et que j'aime échanger. C'est ce qui e plaîty dans le principe même du forum. Pour moi, tout le monde peut répondre, il y a autant d'OMlivers que de philosophes. Vous pouvez intervenir sur le sujet en tant que tel et y apporter vos réponses, ou encore donner votre avis sur le devoir que je rendrai demain à mon professeur. Attention, je ne prétends pas détenir la vérité, je réponds juste à la question qui m'a été posée avec le peu de connaissance que j'ai acquis en un mois seulement.
La voici:
Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
Tout Homme a une conscience, dans la mesure où il sait qu’il existe. Or, la conscience, du latin cum scientia, c'est-à-dire accompagné du savoir, c’est justement avoir une connaissance intuitive de soi mais aussi savoir ce que l’on fait, pense ou ressent. Par ailleurs, le terme « être » signifie exister, demeurer et croître. Enfin, le « je » sous entend une réflexion personnelle. Chacun est persuadé de se connaître parfaitement puisque la conscience touche à l’intérieur de l’être, donc de sa propre personne, et c’est un domaine qu’on estime être le plus à même de juger puisqu’on est justement ce sujet de réflexion. Il se peut cependant que l’idée qu’on se fasse de soi puisse être en totale contradiction avec la réalité. Un adolescent amateur de « hip-hop », convaincu que la musique classique est incompatible avec ses goûts musicaux peut toutefois s’émouvoir en écoutant la neuvième symphonie de Beethoven. Il est donc difficile d’avoir le recul nécessaire pour s’examiner. Peut on avoir la faculté de se connaître soi même ?
En sachant qu’on existe, on a déjà conscience de soi. Pour se connaître, il faut déjà passer par cette étape. En effet, celui qui sait qu’il existe peut alors penser sur lui-même et s’examiner. Celui qui a déjà fait l’expérience de son existence peut alors en tirer des conclusions : un être qui se rend compte qu’il existe va utiliser et mettre à l’épreuve son corps et son esprit au contact du monde extérieur et en découvrira ses goûts et ses capacités. C’est par la découverte de soi qu’on peut avoir une idée précise de sa personnalité. Or, comme tout le monde a fait l’expérience de son existence, on peut se connaître.
Ensuite, il est tout à fait concevable qu’on puisse avoir une connaissance intuitive de soi, ce qui semble être totalement logique si l’on garde en tête que nul ne peut mieux se connaître que soi même. Qui est le mieux placé pour savoir ce que l’on est, ressent ou pense, si ce n’est nous ? Par exemple, quelqu’un sujet à l’arachnophobie sait pertinemment qu’il a une peur maladive des araignées quoi que peuvent en dire les autres. Donc sur ce point là, il se connaît puisqu’il en a pris conscience. Il en va de même pour toutes les répulsions mais aussi attirances. Chacun est donc le mieux placé pour connaître sa réaction par rapport au monde extérieur.
Enfin, si l’on considère pour vraie la thèse de Descartes, selon laquelle la conscience est une substance distincte du monde extérieur, alors on peut indubitablement se connaître. Il suffit pour cela de procéder à l’introspection et de pénétrer au plus profond de son « moi » intérieur pour se sonder, se connaître. On ne peut en aucun cas douter de la véracité de ce jugement puisqu’on traite encore une fois de soi et qu’il s’agit d’une « pure pensée ».
La connaissance de soi par soi est possible mais est limitée. En effet, dans certaines circonstances, on peut remarquer que l’idée qu’on se fait de soi est erronée ou incomplète.
Cependant, il convient d’ajouter qu’il est impossible de prendre du recul et d’être. On ne peut être juge et parti, sujet de réflexion et se réfléchir soi même. C’est pour cette raison qu’il est impossible d’être pleinement conscient de ses défauts. On a besoin d’un regard extérieur pour cela. Ainsi, quelqu’un ayant un tic ou un toc, ne peut pas toujours s’en apercevoir de lui-même. Il a besoin que quelqu’un d’autre le lui fasse remarquer. De même, un égoïste ou égocentriste ne dira jamais qu’il l’est car il n’est pas celui qui subit ce comportement. Donc, un individu n’est pas capable de s’extirper de soi et de se connaître, sa vision de lui-même et donc trop restreinte.
De plus, il est possible d’avoir des convictions qu’on reconnaît comme certaines, pourtant, il arrive qu’elles soient réfutées, ce qui influe sur notre conscience. Par exemple, un homme ayant vécu dans une société Chrétienne et pratiquant cette religion peut un jour être converti à une autre religion ou devenir athée, ce qui bouleversera sa manière de penser, de raisonner ainsi que son mode de fonctionnement. De même, quelqu’un qui est farouchement opposé à la peine de mort peut réviser son jugement dans le cas où son enfant ou un de ses proches et assassiné. Nos convictions pouvant être modifiées influent sur notre conscience, ce qui rend encore plus difficile la connaissance de soi.
Par ailleurs, il faut rendre compte de la difficulté de la connaissance de soi au travers de l’autobiographie. Le passé faisant partie intégrante de soi, le fait de l’oublier conduit à une perte de son identité. Dans son autobiographie les Confessions, Rousseau reconnaît avoir des pertes de mémoire, mais il se défend en disant qu’il racontera les évènements flous de sa mémoire en imaginant se qu’aurait été sa réaction. Sur le même principe, dans W ou le souvenir d’enfance, George Pérec a conscience de n’avoir presque aucun souvenir d’enfance. « L’histoire avec sa grande hache » s’est chargée de découper sa mémoire. En effet, son père est mort durant la seconde guerre mondiale alors que sa mère Juive a été déportée. Ce traumatisme lui a donc ôté ses souvenirs d’enfance mais il est parvenu à la reconstruire à la suite d’une analyse psychanalytique.
On a donc besoin d’un regard extérieur pour se connaître mais il est lui aussi insuffisant. Heureusement, il existe des possibilités pour avoir une connaissance de soi plus accrue.
Justement, la psychanalyse est un moyen de découvrir les raisons de notre comportement et les expliquer en faisant ressortir ce qui est enfoui en nous. Les analyses psychanalytiques permettent donc de se connaître. Certains événements parfois anodins peuvent avoir une incidence sur notre comportement. Ainsi, selon certaines thèses, les comportements alimentaires tels que la boulimie seraient dus à la relation avec la mère. Grâce à la psychanalyse, on peut donc avoir une connaissance plus pointue de soi.
Dans la même logique, l’inconscient peut devenir une solution quant à la connaissance de soi. Les rêves et les pensées non réfléchies, instinctives, peuvent nous renseigner sur notre personnalité. Ainsi, Freud procédait à l’auto-analyse de ses rêves et avait découvert par ce biais ses phobies, ses angoisses et les raisons de ses dépressions récurrentes. Sa doctrine a été adoptée par la psychanalyse moderne et aujourd’hui encore, elle permet de résoudre des problèmes comportementaux, d’en comprendre les raisons.
Ainsi nous avons vu que la connaissance de soi était possible mais incomplète. Il est impossible d’avoir le recul nécessaire pour se connaître parfaitement, donc on a besoin d’un avis extérieur pour se forger sa propre opinion sur soi. Mais il arrive parfois dans certains cas que cela ne suffise plus. Après un traumatisme, on peut être totalement déboussolé et ne plus avoir qu’une idée imprécise de soi. C’est là que la psychanalyse et l’inconscient rentrent en jeu et nous apporte des solutions.
J'attends impatiemment vos réponses en espérant ne pas vous ennuyer avec mes délires lycéens.