La Corée du Nord, nouvelle destination de vacancesSalaün, le voyagiste basé à Pont-de-Buis et Châteaulin veut proposer une nouvelle destination à ses clients : la Corée du Nord. Un pari osé pour un pays qui s'ouvre tout doucement au tourisme international organisé.
L'un des pays les plus fermés au monde bientôt dans la liste des destinations du voyagiste Michel Salaün ? L'affaire, qui n'était qu'une hypothèse il y a quelques mois, prend aujourd'hui de l'épaisseur.
Le PDG de Salaün Holidays dont le siège social est basé à Pont-de-Buis et les cars stationnés zone de Run ar Puñs à Châteaulin, revient tout juste d'un séjour de cinq jours dans la République populaire démocratique de Corée, le nom officiel de la Corée du Nord.
Printemps 2014 ?
« Avec la Géorgie, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan et l'Iran, c'est l'un des derniers pays asiatiques qui manquent à notre carte de tour-opérateur », affirme Michel Salaün.
En compagnie de cinq autres tours opérateurs français basés en région parisienne, l'homme d'affaires breton est allé constater les infrastructures touristiques du 178e pays (sur 179) au classement de la liberté de la presse, selon Reporters sans frontières.
« Les hôtels réservés aux étrangers sont l'équivalent de nos hôtels trois étoiles. Les restaurants, les guides touristiques et les infrastructures de transports sont de bonne qualité », témoigne Michel Salaün. Autant de critères qui l'ont convaincu d'ouvrir, vraisemblablement au printemps 2014, cette destination pour ses voyages organisés.
Ambiance guerre froide
Évidemment, les déplacements dans le pays restent sous contrôle de deux guides en permanence et le soir il faut faire une croix sur les sorties de l'hôtel après 20 h. « Il faut oublier les prestations, les services occidentaux et se montrer tolérant », annonce l'entrepreneur.Au programme des visites : parades géantes dans les rues, visite des monuments à la gloire du régime et en bonus, le droit de fréquenter le métro de la capitale le temps d'un voyage entre deux stations.
Une fois sur place, vous ne pouvez plus vous servir de votre téléphone portable. Éventuellement, vous pouvez en acheter un sur place pour joindre votre famille à l'étranger mais il faudra le restituer à votre départ. Inutile de vouloir utiliser Internet, la toile étant sûrement la chose la plus contrôlée du pays après les mouvements militaires de son voisin, la Corée du Sud. « Le marketing, ils ne connaissent pas »
« J'avoue que c'est un pays dans lequel j'allais à reculons mais j'en suis revenu presque enthousiasmé. Le temps y est presque figé, on a l'impression de déambuler dans un musée. » Ce type de tourisme s'adresse avant tout à un public adulte et plutôt aisé de préférence. « Le séjour de cinq jours coûte environ dans les 1 000 € et là-bas, il n'y a pas vraiment moyen de négocier. Le marketing, ils ne connaissent pas », regrette Michel Salaün.Michel Salaün n'est pas un précurseur dans ce domaine (les Américains et les Britanniques exploitent déjà ce filon depuis 1987, année où les touristes étrangers ont pu entrer dans le pays), mais il est sûrement l'un des premiers Français à vouloir organiser des voyages collectifs en Corée du Nord.
En 2012, environ 110 Français ont visité, en individuel, le régime de Pyongyang. Avec Salaün Holidays, ce chiffre pourrait considérablement augmenter.
Bruno BOUCHET.
http://www.caen.maville.com/actu/actude ... 2_actu.Htm