L'Irlande, ancrée au nord-ouest de l'Union Européenne, est
une tête de pont idéale pour l'informatique américaine. Bien que l'Irlande ne représente que 1 % de la population européenne, elle reçoit 27 % des investissements américains en Europe. Les conditions avantageuses qu'offre le gouvernement irlandais aux entreprises y sont certainement pour quelque chose et ont conduit nombre de « mastodontes » à s'y installer. Avec des effets spectaculaires.
Comparaisons
n taux de chômage de 4,3 % en novembre 2003, c'est
un dixième de point de moins qu'en octobre. Cela se remarque d'autant plus que les autres pays gardent le même taux d'un mois sur l'autre.
Après être descendu en chute libre en moins de cinq ans, de 11,4 % en août 1996 à 3,6 % en décembre 2000, ce taux est remonté à nouveau en octobre 2001. Pourtant, d'avril à septembre 2001, il était imperturbablement resté collé à 3,7 % (CVS). Mais
il avait pris une gifle, comme partout, depuis les attentats du 11 septembre 2001 (voir le tableau 3, page 5, du document « pdf » du CSO, l'INSEE irlandaise). Le taux de ce mois-ci est à
Taux de chômage comparés
Pays % Date
France 9,6 nov 03
« Eurozone » 8,8 oct 03
Union Européenne 8,0 oct 03
États-Unis 5,9 déc 03
Grande-Bretagne 5,0 nov 03
Irlande 4,3 nov 03
comparer avec celui de la France qui fait quand-même largement plus du double avec ses 9,6 % (voir le tableau ci-dessus).
Bonnes nouvelles
Haut
Même si le chômage a légèrement augmenté (moins d'un point) depuis 2001, l'Irlande sort du tunnel et les bonnes nouvelles s'accumulent, au point que j'ai même créé une page rien que pour elles ! En voici trois, tirées (presque) au hasard...
Le salaire des Ingénieurs en logiciels :
http://www.irishjobs.ie, site de recrutement en ligne, annonce que les ingénieurs en logiciels irlandais figurent à la 4e place des pays de l’Euro-zone dans le hit-parade des salaires et gagnent en moyenne 69 000 €/an, derrière le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche. Leur salaire a bondi de 40 % en 2003 !
Toujours dans les bonnes nouvelles – enfin, de votre point de vue – la profession craint de manquer d'informaticiens qualifiés. ICS, The Irish Computer Society, s'alarme et se demande si les 14 000 nouveaux jobs prévus dans l'informatique d'ici 2005 pourront être pourvus.
Et celle-ci, pour les « petits boulot » : Tesco, N°1 du commerce de détail en Irlande, a annoncé un programme de 100 M € pour l’extension de son réseau, avec l’ouverture sur tout le territoire de la République, de magasins « dépanneurs » (Convenience stores) combinés à des stations-service (Forecourt filling stations), programme qui entraînera la création de 1 500 emplois, dont 750 à Dublin et 330 à Cork.
Source : Mission Économique de l'Ambassade de France à Dublin
Croissance
Haut
Quant à la croissance, elle avait été jusqu'à atteindre 10,5 % en Irlande en 2000 alors qu'on n'attendait « que » 7,5 %. En 2001, le taux a été de 6,8 % – contre les 8 % prévus mais non atteints à cause de la fièvre aphteuse du printemps 2001 et des attentats du 11 septembre. En 2002, l'Irlande a fait 5,1 %. Ce qui n'est quand même pas mal dans la conjoncture actuelle. Ces chiffres laissent rêveur quand on sait qu'une économie est considérée en bonne Taux de croissance
PIB Irlande France
2000 10,5 3,2
2001 5,9 1,8
2002 5,1 1,0
2003 * 3,2 1,2
* Prévisions
santé à partir d'un taux de croissance de 3 %.
Dans le même temps, la France a fait 3,2 % en 2000 contre les 3,4 % prévus et 1,8 % en 2001. Pour 2002, le Ministère des Finances français avait espéré que la croissance atteindrait 1,2 % mais l'INSEE l'a calculée à 1 % tout rond – loin, très loin des 2,5 % prévus initialement au budget... En résumé, l'Irlande a fait plus de trois fois plus que la France en 2000 et 2001, cinq fois plus en 2002 et fera quand même deux fois et demie plus en 2003 !
L'OCDE pronostique pour l'Irlande une croissance moyenne de 6,8 % chaque année de 2003 à 2006, alors que les « gros » pays européens que sont la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie devront se contenter de faire seulement 2,4 % (presque trois fois moins) et les USA, 3,6 %...
Cette croissance est le résultat d'une politique volontariste d'accueil de multinationales (tant pis pour José Bové !) qui passe par un traitement fiscal privilégié. Selon l'adage qui dit que trop d'impôt tue l'impôt, l'impôt sur les sociétés ne fait que 12,5 % en Irlande (presque trois fois moins qu'en France). L'effet ne s'est pas fait attendre : de grosses pointures internationales comme Intel, Dell, IBM, Compaq et Apple, entre autres, sont venues en courant et ont installé de très importants centres de production. De nombreuses sociétés satellites – et beaucoup d'entreprises de Pouvoir d'achat
L’Irlande au troisième rang dans l’UE en termes de pouvoir d’achat
Selon des statistiques publiées par Eurostat et la Commission européenne, l’Irlande arrive au troisième rang des pays de l’UE (après le Luxembourg et le Danemark) pour le PIB par habitant ajusté en fonction des normes de pouvoir d’achat. Elle était au douzième rang selon les mêmes critères en 1992. C’est la France qui, toujours d’après le même classement, est aujourd’hui au douzième rang, précédée immédiatement par la Suède et le Royaume-Uni, suivie de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce.
Source : DREE Irlande
sous-traitance – ont poussé comme des champignons dans les zones industrielles qui ceinturent Dublin et d'autres grandes villes (Cork, Galway, Limerick...).
On ne s'en doute pas – et en effet, qui le sait ? – l'Irlande est pourtant depuis 2000 le premier exportateur de logiciels mondial devant... les États-Unis !
Si l'Irlande a effectivement souffert du ralentissement de l'économie américaine (il y a déjà eu – et il risque d'y avoir encore – des fermetures d'entreprises, notamment dans le high tech), le Fonds Monétaire International, prévoit le début du réblissement de l'économie à fin 2003, début 2004.
vu que leconomie americaine vient de se retablir avec taux de croissance a 2chiffres