est plus verte en Irlande ?
Bonne nouvelle : elle l'est ! Réellement, au sens propre comme au sens figuré.
Je suis informaticien, j'adore l'anglais – (nobody's perfect !) et, comme vous allez le voir, je ne déteste pas l'Irlande. J'ai alors eu l'idée de créer ce site pour ceux qui, comme
moi, partagent ces trois passions, l'informatique, les langues et l'Irlande et ont envie d'aller les mettre en pratique. Comme par exemple dans un Centre d'Appels – l'idéal pour qui vise ces objectifs – ou cherchent seulement un « petit boulot ».
'ÉCONOMIE IRLANDAISE, PARTICULIEREMENT DANS LES HAUTES
technologies, est toujours en bonne forme malgré ses quelques récents hoquets.
Après le coup de frein du dernier trimestre 2001, comme partout ailleurs, l'économie irlandaise,
repartie en 2002,
s'en sort plutôt bien en 2003 – surtout si on la compare à la française –
et on prévoit de de bons résultats pour 2004 (encore supérieurs à ceux de la France, en tout cas).
On peut toujours y trouver un bon job et l'embauche continue.
J'ai aussi pensé à vous qui cherchez un « petit boulot » (ou même un stage) ; en fait, une occupation
qui permette de donner, à bon compte, un peu de relief à votre anglais scolaire grâce à un bain anglophone.
Je sais, pour avoir passé quatre mois en Écosse que, de ce point de vue, ça marche !
Que vous cherchiez un vrai job, un petit boulot ou un stage, vous allez découvrir vous-même, comme d'autres Français avant vous, les réelles opportunités qui existent actuellement en Irlande. Peut-
être partirez-vous un mois, un an ou – pourquoi pas – une vie ? Vous me raconterez, j'espère.
En attendant, venez donc faire un tour. Et « Bon voyage ! », comme on dit en anglais.
http://perso.wanadoo.fr/nicot/
Bonjour Philippe
Allez, tout de suite, le récit de mon aventure.
Je suis parti mercredi 7 août en TGV puis avion de Roissy à Dublin. En ce qui concerne les tarifs, c'est ce que j'avais trouvé de mieux (110 € pour l'avion).
Ma soeur m'avait aidé à réserver une Auberge de Jeunesse pour une durée de 15 jours (je pensais qu'en 15 jours, je pouvais aboutir à quelque chose !). Cette auberge propose des prix très intéressants (16,50 € la nuit en dortoir de 16 lits), ainsi que de bonnes prestations. Le nom de cette auberge : « Four Courts Hostel ». Elle se situe tout près de Temple Bar, peut-être la connaissez-vous ?
Ma soeur (encore elle) - commerciale export - m'avait aussi aidé pour la confection de mon CV et de la lettre de motivation. Elle les avait fait vérifier par un de ses contacts qui est DRH dans un aéroport, en Angleterre. Après corrections, je pense qu'ils doivent être pas mal !
J'ai logé comme prévu au Four Courts Hostel. Le Guide du Routard ne s'était pas trompé, c'est une bonne AJ (à recommander, pour les tarifs et les prestations).
Trois jours plus tard, j'ai eu un rendez-vous avec une personne d'Approach People. On a eu une discussion au téléphone, et ça me semblait bien parti. J'ai donc eu un entretien avec quelqu'un de chez eux. On a parlé un peu en anglais, elle s'est vite aperçue que j'étais rouillé sur ce plan et m'a alors suggéré de prendre deux semaines pour me le remémorer.
Histoire de m'occuper un peu et pour pouvoir parler anglais, j'ai essayé de trouver un job. Motivé, j'ai postulé dans plus de 70 pubs, restaurants et hôtels... en vain. En cette période, ils ont tous trop de demandes. Pour info, je ne disais pas que je voulais travailler pour seulement deux semaines, ça aurait été une difficulté supplémentaire pour trouver un job.
Ma motivation était telle que sur les 20 derniers pubs, restaurants et hôtels, je proposais ma candidature comme bénévole (l'argent n'étant pas ma priorité).
Donc, sans boulot, j'ai quand même pu parler anglais avec les étrangers qui venaient à l'auberge. Tous les soirs, je rencontrais du monde, et je parlais énormément. De plus, la bière est une excellente drogue pour apprendre à parler... En clair : on ne se retient pas et les mots s'enchaînent mieux ! C'est du moins ce que je pense...
Seulement une semaine après l'entretien, je me sentais prêt. J'ai donc téléphoné à Approach People et obtenu un rendez-vous le matin même. J'ai rencontré Laurent, le Directeur financier. Après avoir parlé en anglais, il me dit que ca irait. Je vous passe les détails de l'entretien et il a envoyé ma candidature à APPLE, à Cork. Selon Laurent, il y avait 91 % (c'est précisément ce qu'il avait dit !) de chances que je sois pris ! Autant vous dire que j'avais un sourire comme ça.
Quelques jours plus tard, un coup de fil à Approach People m'apprenait que j'avais rendez-vous le lundi suivant pour un entretien avec la DRH d'Apple. J'étais assez confiant, mais on ne sait jamais... D'autant que mon niveau d'anglais pouvant faire défaut, ce n'était pas gagné.
Je suis donc allé chez Apple, comme convenu. On m'a fait remplir un test comportant des questions assez simples sur les produits Mac, sur les composants des ordinateurs en général, sur des questions de math et d'orthographe anglaise... J'étais sùr d'avoir cartonné à ce test. Puis j'ai eu un entretien avec une Française, responsable d'une des cinq équipes rattachées à la France, la Belgique et la Suisse. Avec elle, ça a marché super... Je lui ait dit ce qu'elle voulait entendre (motivation, dynamisme, enthousiasme, fonceur, tout en un !) et j'ai évité les pièges (comme dire que je viens pour apprendre l'anglais... Ça, il faut absolument éviter). Avec elle, ça aurait été fait tout de suite. Nous avons même eu une discussion en anglais, et ça marchait du tonnerre !
Ensuite, je suis passé avec une autre dame, irlandaise et surtout DRH de cette grosse société de 2 000 personnes ! Avec elle, une horreur ! Elle parlait trop vite dans sa langue natale et je ne comprenais rien ! Ça ne lui a pas plu que je lui demande de répéter chaque question... Pour finir, cette dame m'a remercié et m'a dit qu'elle allait se concerter avec la première. Ensuite, elle donnerait sa réponse à Approach People.
Mardi, j'ai téléphoné à Laurent et il m'a confirmé la réponse positive... Je suis donc pris chez Apple... Je vous laisse deviner le large sourire que j'affiche depuis !
Les deux dames ont vraiment médité longtemps avant de rendre une réponse positive. Ce qui a primé, selon Laurent, c'est ma motivation. Pour ça, j'en ai a revendre ! L'anglais sera très important, vu que j'aurai une formation de 4 semaines toute en anglais.
Je commence jeudi prochain. Mon salaire fera dans les 1220 € net de sécu et d'impôts. En attendant, je m'étais mis à chercher un appart et je m'attendais à ce que ce ne soit pas tâche facile ! Cork, c'est un peu le fouilli pour ça ! En fait, je me faisais du souci pour rien : mercredi, après deux jours de recherches (seulement), j'ai trouvé mon appart. Je suis passé par une agence, à qui j'ai gentiment donné 23 € ! Le loyer est un peu cher (j'ai presque honte de le dévoiler... Allez, je l'avoue : 550 €), mais l'appart est bien équipé (lave-linge, sèche-linge, micro-ondes, TV...) et en plus, grand, propre, à 10 minutes du centre et surtout, près de la ligne de bus N° 2 (c'est la ligne directe pour aller à mon nouveau travail.
Allez, j'arrête avec mon roman. N'hésitez pas à me poser des questions et à me donner de vos nouvelles !
Cordialement,
Sylvain
PS: Je tiens simplement à souligner un détail : Vous connaissez mon niveau d'anglais. J'espère simplement que vos stagiaires qui vont aller en Irlande ont un niveau bien meilleur que le mien. Je dis cela parce que même si mon aventure paraît simple, je pense que sans la chance, votre aide et celle de ma soeur, elle aurait été beaucoup plus complexe !
Sa cest lexemple typique car on demande beaucoup de technicien en informatique et aussi des commerciaux
Lexemple moins interessant mais jai voulu etre pragmatique un bon et un mauvais exemple
Je suis installé depuis 10 mois à Dublin, avec mon épouse et mon fils de 4 ans. Nous travaillons l'un et l'autre.
Reflexions relatives au pays :
En termes professionnels, c'est l'Amérique :
Salaires intéressants
Progressions fulgurantes
Plein emploi
Par contre, au quotidien, c'est le Moyen-Âge :
Loyers énormes et affolement des prix à la hausse (de 1 150 à 2 300 € pour un appartement moyen)
Pénurie de logements
Pas de système scolaire suffisant, soit refus des enfants de moins de 6 ans lorsqu'ils sont étrangers. Il est extrêmement difficile pour les Européens et même pour les Franco-Irlandais de trouver des écoles acceptant les enfants n'ayant pas l'âge d'aller en primaire
École jusqu'a 12h uniquement pour les chanceux
Pénurie de crèches
Prix des crèches dans les 130 € par semaine, soit 550 € par mois
Agences immobilières dédaigneuses et malhonnêtes
Propriétaires des logements particulièrement peu scrupuleux et inattentifs aux problèmes inhérents à l'entretien
Racisme ambiant insupportable : Un couple d'ami franco-gallois peut confirmer que les Irlandais sont racistes jusque dans les villages les plus reculés. Cela va de violences verbales à agressions physiques
Prix supérieurs de 50% aux prix francais (1,5 € la bouteille de Volvic, environ 20 € une pizza)
Obligation d'immatriculer son véhicule en Irlande au-delà d'une année de résidence (entre 3 000 € et 6 900 € selon la cylindrée, puis 300 € de taxes, puis assurances au tiers entre 2 100 € et 5 500 € par an. Tarifs pour une Ford Ka et une Opel Vectra diesel). La magouille qui consistait à garder son immatriculation française fonctionne tant que les douanes ne viennent pas saisir le véhicule. Des cadres de ma société viennent d'en faire les frais... après 4 mois passés en Irlande seulement. 250 employés sont menacés de saisie du véhicule.
Soins médicaux payants ; franchise annuelle de 380 €. Soit vous payez constamment si vous êtes un individu normalement malade.
Mes réponses :
Après ce témoignage à charge, je voudrais jouer le rôle de l'avocat de la
défense et, en reprenant les arguments de Thibaut point par point, mettre ses critiques en perspective.
[ École ] [Frais médicaux ] [ Loyers ] [ Voitures ] [ Racisme ] [ Haut de la page ]
Sans perdre de vue que lorsqu'on s'installe à l'étranger, on peut
s'attendre à quelques changements dans ses habitudes. Ça s'appelle le « choc culturel ». Ça se prépare, et ça peut passer par le sevrage de la Volvic – j'essaie avec ce site de contribuer à l'effort général d'adaptation.
L'école. Les enfants irlandais vont rarement à l'école avant 4-5 ans. Et seulement jusqu'a midi parce que c'est comme ça que fonctionne le système scolaire irlandais. Rappelons-nous qu'en France, on parle de réduire les horaires... Pour les crèches, c'est vrai qu'il en manque et que l'Irlande est en retard de ce côté-là. C'est parce que jusqu'à très récemment, les femmes ne travaillaient pas à l'extérieur et pouvaient donc garder leurs enfants.
Les frais médicaux
Les 380 € de franchise peuvent s'expliquer par le fait que les retenues de sécurité sociale sont plus légères en Irlande qu'en France : 6,5 % en Irlande (retraite et sécu) ; plus de 25 % en France... 380 € annuels (pour un couple), cela fait moins de 16 € pour chacun par mois. Au total, c'est bien moins que les retenues françaises. Ceci compense cela. Évidemment, quand on sait que l'OMS, dans son rapport de juin 2000 (dernier paru, le prochain sera publié courant 2003), a placé le système de santé français à la première place mondiale, la comparaison peut être cruelle pour les autres : l'Irlande est classée 19e sur 191 pays par cette même OMS. Ce n'est certes pas mirifique, mais ce n'est pas dramatique non plus : un pays moderne comme l'Australie est en 32ème position et les États-Unis, qu'on pourrait croire placés dans les premiers, n'occupent en fait que la 37ème place – loin derrière.
Les loyers.
Retour
Dublin est une capitale. Comme dans toute capitale ou grande ville, se loger coûte plus cher que dans le reste du pays. À Dublin en particulier, l'afflux massif de « travailleuses et travailleurs », comme dirait Arlette, a déséquilibré le marché : la demande est supérieure à l'offre. Ajoutons le taux d'inflation Irlandais qui est sensiblement supérieur à celui de la France, et tout cela fait que, oui, se loger à Dublin coûte cher. Mais moins qu'à Londres, par exemple, qui est arrivée quand même à la troisième place mondiale pour le prix des loyers, après New-York et San Francisco. Par contre, Cork, la deuxième ville du pays, est moins chère et à Galway et sa région, les prix font environ 20 % de moins que Dublin.
Quant aux propriétaires, d'après les échos que j'en ai, ils ne sont pas plus affreux, sales et méchants en Irlande qu'en France.
À Paris – autre capitale, pour comparer ce qui est comparable – ce n'est pas mal non plus, question rareté et cherté (Je peux en parler savamment, je suis arrivé de Nîmes à Paris en septembre 2002). Mais pour plus d'objectivité et pour garder les choses en perspective, lisez donc cet article du « Parisien » de fin janvier 2003. « Les loyers parisiens en hausse de 15 % en 2002 » ou cet autre, de « Libération », de novembre 2002 : « Paris, l'inaccessible étoile ». Un article précédent du « Parisien », de mai 2001 – et ça n'a pas dû s'arranger entre temps – informe qu'à Paris, un studio – 14m2 – se loue 3 900 F par mois (vide, en plus, contrairement à Dublin)... Du coup, on se sent moins seul.
En ce qui concerne le prix de l'immobilier (l'achat de maisons, pour la majorité), les Irlandais commencent à redescendre sur terre. Après avoir atteint des sommets faramineux, le rythme de l'augmentation des prix se ralentit enfin. L'immobilier n'a augmenté « que » de 5,9 % de janvier à juillet 2001, contre 12,5 % pour la même période l'année précédente. Ce qui ne rend pas encore l'achat d'une maison très abordable : le prix payé par un « premier acheteur » (first-time buyer) tourne autour des 160 000 € en moyenne.
Les voitures
Leurs prix peuvent surprendre (parfois dans le bon sens !).
Mais les voitures sont de toute façon chères en taxes et chères à assurer, c'est certain. Cela fait d'ailleurs, comme le prix de l'immobilier, l'objet d'un débat en Irlande : un jeune doit-il forcément être locataire et piéton ?
Le Racisme
Retour
Quant au racisme, je donnerai trois réponses.
Il ne faut pas généraliser : personne parmi les gens que je connais à Dublin ne m'en a jamais parlé. Depuis plus de dix ans que je vais régulièment en Irlande, je n'ai jamais, au grand jamais, perçu le moindre soupçon de racisme (je ne peux pas en dire autant en France – et je suis « seulement » Provençal). On ne peut néanmoins pas cacher le fait que les demandeurs d'asile font l'objet d'ostracisme, quand ce ne sont pas, effectivement et malheureusement, « des violences verbales ou des agressions physiques ». Ce qui m'amène à la deuxième réponse :
Comme en France, plus une communauté d'accueil est petite, plus l'étranger se voit. Et « le village le plus reculé » n'est peut-être pas le laboratoire idéal du métissage racial, ethnique ou socio-culturel. On peut aussi légitimement penser que c'est à l'Étranger de faire l'effort de s'adapter au pays qui le reçoit – et non pas le contraire...
Enfin, l'Irlande s'est vue propulsée, en quelques années, du statut de petit pays agricole pauvre, terre d'émigration perdue au nord-ouest de l'Europe, en plate-forme high tech internationale à l'économie florissante, terre d'accueil et d'espoir pour de nombreux immigrés. Des Irlandais de souche, qui avaient quitté leur pays trop pauvre, sont revenus. Suivis, à califourchon sur le « tigre celtique », par beaucoup d'étrangers au moeurs – voire aux couleurs – très différentes. Les mentalités locales n'ont peut-être pas suivi le même rythme.
