BARBER, LES PHOTOS DE L’INTERPELLATION« L’Équipe » publie des documents exclusifs de l’interpellation d’Eunice Barber, samedi dernier, à Saint-Denis.
Quatre policiers plaquant Eunice Barber au sol. Les photos ci-dessous
ont été prises samedi, aux abords du Stade de France, par un témoin
de l’interpellation de la championne.
Très choquée selon ses proches, elle parlera pour la première fois
cet après-midi.
ALORS QU’EUNICE BARBER doit tenir une conférence de
presse aujourd’hui, à 15 heures, au cabinet de son avocat,
Me Emmanuel Daoud, un témoin nous a fait parvenir, hier
soir, deux photos illustrant l’interpellation musclée de la
championne, samedi dernier à 16 heures, à Saint-Denis. Ce
témoin, qui tient à rester anonyme et réserve son récit aux
enquêteurs, a réagi à l’appel lancé, lundi, par le défenseur de
la double médaillée des Mondiaux d’Helsinki. Les deux
photos que nous publions en exclusivité apportent un nouvel
éclairage dans une affaire qui comporte encore de nombreuses
zones d’ombre. Cette interpellation précède-t-elle
une réaction agressive de Barber ou en est-elle la conséquence ?
Les deux versions, celle de la police et celle de l’athlète, sont
totalement contradictoires. Tout part d’une banale déviation
routière aux alentours du Stade de France. Eunice Barber, accompagnée
de sa mère et de son neveu, ne prend pas la route qui lui est indiquée
par un agent de la paix. Le résultat d’un quiproquo selon elle,
un acte délibéré selon les sources policières. À partir de ce moment, les versions divergent totalement.
D’après la police, c’est l’athlète qui s’en serait prise à deux
agents de la paix, mordant le premier à l’épaule et le deuxième
à la jambe, dans le fourgon qui l’emmenait au commissariat
de Saint-Denis. Selon Barber au contraire, qui s’est
exprimée lundi par l’intermédiaire de son avocat,Me Daoud, un premier
policier l’aurait d’emblée giflée. La championne aurait été ensuite frappée
par plusieurs policiers. Déterminée, Barber a déposé plainte mercredi
à la police des polices, l’IGS, à l’encontre des gardiens de la paix qui l’auraient brutalisée.
D’après ceux qui l’ont rencontrée depuis les faits, Bernard
Amsalem, le président de la FFA, et Franck Chevallier, le DTN
notamment, Barber est en effet moralement et physiquement
très touchée : elle porte une minerve, a des traces de coups sur
le visage, la main droite tuméfiée et des douleurs à l’épaule.
Selon son avocat,Me Daoud, l’athlète s’est rendue, immédiatement
après la fin de sa garde à vue, dimanche soir, aux
urgences de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. Le médecin lui
aurait alors remis un certificat médical comportant un arrêt de
travail de sept jours. Et mercredi, après avoir porté plainte
auprès de l’IGS, Barber a vu, à la demande de la police des
polices, un autre médecin, qui lui aurait, quatre jours après
les faits, notifié trois jours d’interruption temporaire de travail
(ITT).
CLÉMENTINE BLONDET
Elle doit porter une minerve et souffre de douleurs à l’épaule
et à la main droites.
Samedi, 16 heures, aux abords du Stade de France.
Eunice Barber est jetée au sol par quatre policiers (photo de gauche).
Ci-dessus, on reconnaît sa voiture.
La championne a été interpellée après avoir tenté de s’engager sur une route barrée.