Coucou !
Bon comme je suis sociologue apparemment je dois m'y coller
Tu as deux bouquins d'Alain Touraine sur le sujet, "La conscience ouvrière" et "La société post-industrielle"
Le débat actuel sur la fin de la classe ouvrière n'est pas fini, tu peux tout à fait défendre un avis original.
Tu peux faire un historique avec les trois phases A B C tourainiennes :
A ) Séparation entre atelier et direction de l'entreprise. Dans cette premiere phase historique, les ouvriers ne sont pas encore déprofessionnalisés, ils sont encore autonomes et sont maîtres de leur savoir-faire, ce qui les rend encore indépendants et puissants. Ils se construisent une image de la société dans laquelle ils sont au centre de la production de richesse, le reflet de leur propre image est donc encore flatteur.
B ) Décomposition progressive du système antérieur. Les ouvriers qualifiés subsistent mais sont laissés en dehors de la fabrication, écartés plus ou moin volonairement pour devenir de simples exécutants de la maintenance des machines... Le système est contrôlé par les ingénieurs et ils perdent leur pouvoir car ne connaissent plus les machines devenues complexes (on parle de déprofessionalisation) Fin de l'autonomie
C ) Phase où l'ouvrier n'a plus du tout de contrôle direct sur la matière produite, simple surveillance de systèmes auto régulés... Rôle, intervenir quand panne du système, se rapprochent des techniciens.
La situyation de travail fait naître sous certaines conditions, un certain type de conscience de classe.
PArle de Marx: il évoque deux notions capitales, classe pour soi et classe en soi
Classe en soi = la classe sociale en elle-même, des individus ayant une situation objectivement similaire (métier, habitus..)
Classe pour soi = classe qui prend conscience de son existence
La classe ouvrière était les deux auparavant, du temps de la syndicalisation. La peur de la banlieue rouge autour de paris (cf Henri Rey je crois)
Auteurs à voir : Olivier Schwartz, François Dubet, Claude Durand (un collègue à moi ^^) qui a écrit "Le travail enchaîné, Jean-Pierre Durand et la chaîne de production
Petit point de vue de Olivier S. :
Olivier Schwartz. Si on entend par classe ouvrière un groupe cohérent d’ouvriers mobilisés, ayant ce qu’on appelait autre fois une certaine conscience de classe, revendiquant une certaine identité ouvrière, dotés d’organisations qui les représentent, il faut constater que, depuis quinze ou vingt ans, on assiste à sa déconstruction. Les raisons en sont diverses, mais l’une d’entre elles réside dans la liquidation, au cours des dernières décennies, de pans entiers de l’industrie lourde où s’étaient constitués les gros bataillons ouvriers ayant une vraie force de frappe collective et porteurs d’une vraie identité ouvrière : les mines, la sidérurgie, la métallurgie.
Cependant, on a souvent tendance à déduire de ce constat qu’il n’y aurait plus d’ouvriers. Or, il y a encore en France une très vaste population ouvrière. Selon la dernière enquête " Emploi 2000 ", on décompte quelque 6,3 millions d’ouvriers ; 27 % de la population active. Cette part, c’est vrai, ne cesse de reculer depuis trente ans, mais plus de six millions c’est encore beaucoup...
Hésite pas avec des questions.
NB : O.marchand et C Thélot ont écrit Le travail en France 1800-2000, avec des chiffres et bcp de choses très bien! !: