par JPP REVIENS » 04 Jan 2010, 19:11
N'empêche que Bienvenue chez les chtis, c'est un chef d'oeuvre.
Prenez un film minable, ou disons plutôt sans prétention, qui arrache deux ou trois sourires lors du visionnage.
Un casting plutôt moyen, et sans véritable vedette. Un accent du nord mal imité par la plupart de ces acteurs, un scénario qui tiendrait sur un ticket de métro.
A l'arrivée, Dany Boon, grand ami d'Arthur, exploite un créneau peu ou plus utilisé en France depuis le dîner de cons (film bien meilleur et plus riche) : la grosse comédie franchouillarde.
Prenez également le "phénomène chtis", qui est finalement une apologie de la connerie humaine, du chômage, du tuning et d'un accent à dormir dehors par la caricature qu'en font des émissions minables comme l'île de la tentation ou confessions intimes.
Et la machine médiatique s'emballe. Les grands médias (TF1 en tête) vantent le génie de Dany Boon et de la sincérité touchante d'un récit qui sent bon le terroir, thème largement utilisé par le 13h de Pernaud ou le journal Aujourd'hui en France, et qui fait recette.
Et à l'arrivée, ce même film sans prétention, fait 20 millions d'entrées.
Les petits gens s'identifient à ces connards abrutis par l'alcool qui ne pensent qu'à bouffer leurs frites devant leur bureau de poste sans y voir une once de caricature.
Pire, les professionnels du cinéma ferment leur gueule et ne comprennent pas que Dany Boon ne reçoivent pas de César pour son film.
Et vous, petit téléspectateur ou cinéphile moyen, vous allez voir ce film, et vous êtes tellement conditionné, que vous le trouvez formidable, même si comme moi, il vous a fait sourire à quelques rares moments, mais sans jamais provoquer une hilarité insoutenable ou avoir chamboulé votre être.
Qu'est-ce qu'on est cons.
La vie c'est long, surtout vers la fin.