Alors que le quatrième volet des aventures d'Harry Potter s'apprête à envahir les bacs DVD, et que dans tout juste un an le cinquième, Harry Potter et l'ordre du Phoenix mis en chantier par David Yates, fera sa traditionnelle razzia dans les salles, c'est déjà le tour de la sixième adaptation sur grand écran qui fait parler d'elle. En effet, alors que Warner Bros cherche activement celui donnera forme à Happy Potter et le prince de Sang mêlé, les premières rumeurs annoncent un certain Terry Gilliam...
Un choix loin d'être inapproprié puisque au-delà de son récent Frères Grimm dont l'univers visuel surfe savoureusement sur l'Heroic Fantasy et Bandits Bandits - l'un des films pour enfants les moins crétins qui aient été proposés ces trente dernières années - le sixième roman de JK Rowling et sa folie morbide à peine plus soft qu'un récit horrifique (surtout dans son troisième tiers) pourraient très bien s'accommoder du travail de Gilliam. Une décision qui, si elle était confirmée – ce sera chose faite dans les prochaines semaines – symboliserait on ne peut mieux la carrière en yoyo actuelle du cinéaste se perdant entre succès et échecs artistiques comme public et critique. A l'heure où le bonhomme se cherche, succomber aux chants des sirènes de gros producteurs pourrait être un habile tremplin. Surtout lorsqu'il s'agit d'une franchise comme Harry Potter.
Dans une récente interview à E ! Entertainment, Terry Gilliam ne cache en effet pas son enthousiasme, et admet avoir été vraiment emballé par son meeting avec les dirigeants de la Warner, tout comme par la première ébauche du script qui lui a été confiée. Entre deux excès de joie, il admit également que les deux films de Columbus sont relativement mauvais, mais que celui de Alfonso Cuaron (Le Prisonnier d'Azkaban) est assurément proche du film qu'il aurait lui-même conçu. Si l'homme semble avoir gardé son bon sens et sa franchise légendaire, gageons que la nature des propos ne lui fera pas glisser le projet entre les doigts. Dans certains univers féeriques, la brosse à reluire reste plus efficace qu'une baguette magique.
L'été approche à grand pas et les réunions de rédaction deviennent de plus en plus sportives. Deux rédacteurs (l'auteur de ces lignes et Romain Le Vern pour ne pas les citer) se tapent dessus comme des chiffonniers puisque l'un pense avoir raison, et l'autre aussi, mais sont en désaccord total sur un certain cinéaste : M Night Shyamalan. D'un côté on crie à l'imposteur, et de l'autre au génie, mais c'est finalement cette dernière appellation que nous conserverons puisque Arnaud Mangin signent ces lignes et se paye même le luxe jouissif de parler de lui à la troisième personne. Tout ça pour La Jeune fille de l'eau (Lady In The Water), peut-être le plus beau film des prochaines semaines, et qui dévoile aujourd'hui sa nouvelle bande annonce.
Pour rappel, le film était encore annoncé il y a quelques semaines comme une "bedtime story", soit littéralement une histoire pour aider les enfants à s'endormir. Et pourtant, son histoire de sirène qui n'a apparemment pas de queue de poisson, mais interprétée par la fille du réalisateur de Splash (ça ne s'invente pas) dévoile un aspect bien plus sombre que le mélo fantastique encore suggéré aux débuts du projet. Et de suggestion, soit la grosse spécialité du bonhomme, Shyamalan semble en avoir fait abstraction puisque pour sa première collaboration avec Warner il semble définitivement proposer un vrai film de monstres. Une surprenante bande annonce qui confirme les rumeurs parvenues jusqu'à nos oreilles depuis quelques semaines mais que, méfiants, nous nous étions gardé de divulguer. Quand le réalisateur annonce un film de créatures, on se retrouve avec un film mou, et lorsqu'il nous promet une romance, des loups en images de synthèses surgissent de toutes part ! C'est ça l'effet Shyamalan.
Se confronteront donc l'univers des contes de fée et le nôtre dans cette (fausse ?) bluette fantastique où un petit groupe de gens sans histoire va devoir aider la jeune Bryce Dallas Howard à retourner chez elle avant que d'autres créatures (aigles, fauves, et autres machins tentaculaires) ne s'en emparent en passant par la piscine d'une résidence tranquille. Un pitch sans surprise lorsque l'on connaît le don du réalisateur à caser dans les mêmes rang le probable et son contraire et un programme qui s'annonce on ne peut plus Shyamalanesque (comprendre inattendu). Le fossé entre les pros et les anti risque de s'offrir quelques mètres supplémentaires. On espère grandement que le réalisateur se soit enfin débarrassé d'un énième twist final pour que l'on ne s'intéresse enfin qu'à l'essentiel - les 100 premières minutes – à l'instar de Signes, son second meilleur film à ce jour.
bande annonce:
http://movies.yahoo.com/feature/ladyinthewater.html
http://www.dvdrama.com/news.php?15254