On a connu George Romero moins précipité dans la construction progressive de son extraordinaire saga puisqu'il aura parfois fallu attendre entre 7 et 20 ans pour proposer un nouvel épisode de la "trilogie" des morts qui, comme chacun le sait, est désormais composée de quatre films. Quatre opus incontournables (on y croit, par la force des choses Land of The Dead le deviendra avec le temps) auquel viendra se joindre un cinquième film dès l'année prochaine puisque menant à terme sa pré production, le père fondateur de Zombie and co entamera le tournage de Diary of the Dead dès le mois d'octobre à Toronto.
S'il s'agira bien d'un vrai zombie movie, le cinquième film dans lequel le réalisateur mettra en scène des morts-vivants ne fonctionnera pourtant pas dans la continuité logique de sa série puisqu'il n'y aura ici rien d'apocalyptique. En effet, le George A. Romero's Diary of The Dead s'intéressera à l'histoire d'étudiants en cinéma partis réaliser à moindre frais leur propre film d'horreur dans les bois. Une riche idée qui tournera court lorsque les jeunes gens croiseront sur leur route de véritables zombies. Entre mort, dévastation, panique générale et l'amour du document vérité mené par un cinéaste en herbe sans scrupule, le tournage de ce film d'école prendra des proportions inattendues…
N'étant pas sans nous rappeler un certain Projet Blair Witch dans son concept, et ressassant la presque agaçante histoire du film dans le film, Diary of The Dead permettra néanmoins à George Romero de faire une œuvre peut-être moins singulière qu'à l'accoutumée, mais qui lui permettra sans doute de prouver un certain recul sur son propre travail et celui de toute une profession avec, espérons-le, la pointe de cynisme qui lui est propre. Car, et c'est peut-être là le plus beau, il en signe également l'intégralité du scénario…
Remémorons-nous ensemble. Peu de temps avant sa sortie, la relecture de Massacre à la Tronçonneuse s’annonçait comme un massacre sur bobine : entre la bande-annonce qui calquait les éléments du premier, l’utilisation opportuniste du bruit strident en guise de faible attraction, le Michael Bay crédité en producteur patenté et le casting option «poufs et rustauds en randonnée», il y avait franchement de quoi avoir très peur. Au bilan, que nenni : par la grâce d’une surenchère crapoteuse, le remake, habile, suffoquant, accumulait les séquences éprouvantes dérivées de l’original et livrait une dernière demi-heure d’une noirceur paroxystique, s’autorisant même quelques libertés bienvenues. On était pour le moins ravi, bien que le second visionnage fasse un tout petit moins d'effet.
La première bonne nouvelle de cette suite consistait en une bande annonce reprenant visiblement les mêmes artifices que le premier film (que le remake dirions-nous). Avec une fois encore son lot de poisseux et de poissards, de djeunz des années 70 qui ont une génération d'avance sur tout le monde question coupes de cheveux, de décors et d'ustensiles dont on ne voudrait pas s'approcher. La seconde, c'est que l'affiche du ci-dessus, non contente d'imposer rapidement quelque chose de malsain, n'est pas sans arborer un certain Ed Gein style dans ses tons sépias délavés et flous, renvoyant le film à ses toutes premières origines.
C'est Jordana Brewster, dont on n'avait plus vraiment de nouvelles depuis que des machins grouillaient sous sa peau dans The Faculty, qui remplacera Jessica Biel. Si le résultat s'avère à la hauteur que l'épisode précédent, à savoir pas transcendant mais divertissant, on sera contents de s'être déplacés.
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