par manuchao » 29 Déc 2005, 13:58
Une ptite interview du directeur de la course , Etienne Lavigne .
Dans quel esprit avez-vous tracé ce Dakar 2006 ?
Dans celui d'avoir un Dakar différent de ces dernières années, avec une vraie nouveauté en navigation puisque le GPS va être ramenée à une fonction de boussole. Ça va sincèrement compliquer la tâche pour nos amis co-pilotes et pilotes tout au long de l'épreuve. Et puis, ce Dakar va être musclé, avec deux très belles étapes de navigation en Mauritanie. Enfin, le Dakar opère un retour en Afrique noire, avec six spéciales. Ça veut dire des nouveautés en termes de difficultés de pilotage, des bourbiers, des franchissements de guets&hellip Ce sera différent des derniers Dakar, où il y avait beaucoup de sable. Là, on a essayé de panacher les difficultés, avec un départ très fort dès le Portugal, avec 200 kilomètres de spéciales en Europe.
L'instauration d'une vitesse maxi autorisée de 160 km/h pour les motos va-t-elle être efficace ?
Bien sûr. Il n'y a pas non plus beaucoup d'occasions de rouler très très vite. Le Dakar est une course de franchissement, de navigation. Rouler en pointe au delà de 160 km/h peut arriver, mais ce contrôle a été instauré un peu comme un garde-fou, pour rappeler aux pilotes qu'il c'est extrêmement dangereux au-delà de cette vitesse. Je pense à certaines spéciales extrêmement rapides au Maroc. En termes de sécurité, la mesure complémentaire et impactante est la réduction de l'autonomie des motos, qui passe de 350 à 250 km. Cela signifie des motos plus légères, plus faciles à manier. Cela offrira aussi plus de temps de repos pendant la course, puisque les pilotes motos auront un arrêt obligatoire de 15 minutes à chaque ravitaillement.
L'année dernière, le Dakar avait été absolument terrible, avec des pilotes, y compris des stars, perdus pendant plusieurs jours dans le désert. Vous ne voulez plus dégoûter les gens à ce point...
Au Dakar, il y a plusieurs courses dans la course : celle des pros, des amateurs, des autos, des motos, des camions. Tous les gens viennent sur le Dakar pour vivre une aventure humaine, en traversant une partie de l'Afrique. C'est difficile. L'épreuve va être cette année extrêmement 'raide', 'raide' avec ou sans 'e', et ce sera bien sûr difficile. La facilité n'est pas dans le vocabulaire du Dakar. On l'a souhaité à la hauteur de sa légende.
Il y a deux énormes équipes d'usine auto, avec presque une dizaine de vainqueurs potentiels. Mitsubishi contre Volkswagen, c'est l'affiche idéale...
C'est le duel que l'on attend tous. Volkswagen avait obtenu une très belle 3e place en 2005 avec Jutta Klienschmidt. Cette année, ils sont clairement venus pour la gagne, avec cinq voitures. Mitsubishi est prêt à les recevoir. Mais on a des outsiders de renom avec Jean-Louis Schlesser et Thierry Magnaldi chez Schlesser-Ford.
En moto, David Frétigné (Yamaha) ne sera-t-il qu'un trublion parmi toutes les KTM ?
Si c'est un trublion, c'est un trublion efficace ! En 2005, il avait gagné Zouerat-Tichit, l'étape la plus dure du Dakar, tout seul (seul dans son équipe). C'est un rival très sérieux pour Cyril Després, qui est dans une condition physique absolument exceptionnelle. Il a fait une très très belle saison. Le duel va exister à l'intérieur des teams KTM, et avec la Yamaha de Frétigné.