fourcroy a écrit:meidhi, calabrais, sur la nécessité du contexte, +1. Sur l'insulte, l'écueil est entre la différence de perception de sa gravité. Pour un Occidental habitué à la caricature, représenter Mohammed avec une bombe sur la tête n'est pas offensant ; la grande majorité des Chrétiens français sont capables de rire des caricatures du Pape sans arrière pensée. S'ils ne la trouvent pas drôle, ils se contentent de hausser les épaules et ça ne va pas plus loin. Alors que les Musulmans, en tout cas une frange importante d'entre eux, perçoit le même dessin de manière profondément outrageante.
Les questions à se poser sont :
- dans quel esprit les caricatures ont-elles été faites ?
- à qui s'adressent-elles ?
On est en droit de penser que les dessinateurs du journal danois ont fait ces caricatures dans un état d'esprit de libre expression telle qu'elle existe en occident, sans volonté d'offenser et pour un public de lecteurs danois eux aussi habitués à la liberté d'expression y compris religieuse.
Il n'y a donc manifestement ni volonté d'offenser, ni entorse aux modes d'expression qui existent au danemark.
Par contre, si ce même journal avait réalisé ces caricatures dans le but de les diffuser dans un pays musulman où la représentation de mahomet est une offense, ils seraient alors condamnables de porter atteinte à la culture et aux croyances des gens.
Maintenant, la liberté d'expression est ce qu'elle est dans chaque pays, elle est temporelle et évolue avec le pays et ses habitants.
Le grand problème n'est donc pas tant celui de la liberté d'expression qu'il faut condamner à tout prix ou au contraire vouloir imposer partout et de force, mais celui de la mondialisation des échanges et des médias.
En effet, les médias ont relayé un message destiné à l'origine à un public suceptible de l'accepter normalement vers un public qui pour des raisons culturelles tout à fait compréhensibles en est à un autre stade. C'est la où il y a un gros soucis. Sous pretexte de droit à l'information, il faut rester prudent dans la diffusion des choses et ne pas faire n'importe quoi en méprisant la culture des gens (par exemple je porte en général du cuir mais quand je vais chez des amis hindouistes je fais en sorte de ne pas en porter. En restant le même, j'adapte donc mon expression au public que j'ai).