16 Nov 2005, 12:03
Les 4 ans pour cet incendiaire me derange pas. Je souhaite simplement que les memes sanctions pour les criminels professionnels notoires (pas la peine de les citer, on les connait) soient traités avec la même sévérité. Et la, on parle pas de qq 12M€...
Je propose meme de commencer par le plus illustre d'entre eux
16 Nov 2005, 12:04
dlb1664 a écrit:Aurelsaviola a écrit:la meuf qui a provoqué une alerte à la bombe à l'aéroport de Lyon pour retarder l'arrivée de sa mère et pas se faire chopper avec son gars chez elle.
Après c'est vrai que 4 mois ferme juste parce qu'elle est très conne ça fait beaucoup quand même
16 Nov 2005, 12:06
16 Nov 2005, 12:07
au moin elle se fera choper avec son mec mais peut etre avec sa meuf
16 Nov 2005, 12:08
16 Nov 2005, 12:10
Aurelsaviola, puisque tu cites carignon. Il etait pas mal du tout lui. Amha c'est bien plus qu'un lampiste. D'ailleurs les gens sont cons, la preuve: il a ete reelu.
16 Nov 2005, 12:15
j'ai pas tt lu mais il me semble que pers a part baioko pense "qu'il faut laisser passer les agissements de dégénérés mentaux de la "france d'en bas"superolive a écrit:je n'ai jamais défendu le principe du tout ou rien.
Ce n'est pas parce que des politiques ont détourné du pognon ( à des fins personnelles ou non - vous devriez le préciser dans vos posts ) sans être puni qu'il faut laisser passer les agissements de dégénérés mentaux de la "france d'en bas"
moi 4 ans cela me parait pas trop, les conséquences de son acte sont énormes, outre le préjudice financier
16 Nov 2005, 12:18
superolive a écrit:Ce n'est pas parce que des politiques ont détourné du pognon ( à des fins personnelles ou non - vous devriez le préciser dans vos posts ) sans être puni qu'il faut laisser passer les agissements de dégénérés mentaux de la "france d'en bas.
16 Nov 2005, 13:35
16 Nov 2005, 13:50
"Constamment contrôlés par la police." De tous les griefs mentionnés par les jeunes révoltés du peuple de ce pays, cette omniprésence du contrôle et de l'arrestation dans leur vie ordinaire, ce harcèlement sans trêve, est le plus constant, le plus partagé. Se rend-on vraiment compte de ce que signifie ce grief ? De la dose d'humiliation et de violence qu'il représente ?
J'ai un fils adoptif de 16 ans qui est noir. Appelons-le Gérard. Il ne relève pas des "explications" sociologiques et misérabilistes ordinaires. Son histoire se passe à Paris, tout bonnement.
Entre le 31 mars 2004 (Gérard n'avait pas 15 ans) et aujourd'hui, je n'ai pu dénombrer les contrôles dans la rue. Innombrables, il n'y a pas d'autre mot. Les arrestations : Six ! En dix-huit mois... J'appelle "arrestation" qu'on l'emmène menotté au commissariat, qu'on l'insulte, qu'on l'attache à un banc, qu'il reste là des heures, parfois une ou deux journées de garde à vue. Pour rien.
Le pire d'une persécution tient souvent aux détails. Je raconte donc, un peu minutieusement, la toute dernière arrestation. Gérard, accompagné de son ami Kemal (né en France, Français donc, de famille turque), est vers 16 h 30 devant un lycée privé (fréquenté par des jeunes filles). Pendant que Gérard fait assaut de galanterie, Kemal négocie avec un élève d'un autre lycée voisin l'achat d'un vélo. Vingt euros, le vélo, une affaire ! Suspecte, c'est certain. Notons cependant que Kemal a quelques euros, pas beaucoup, parce qu'il travaille : il est aide et marmiton dans une crêperie. Trois "petits jeunes" viennent à leur rencontre. Un d'entre eux, l'air désemparé : "Ce vélo est à moi, un grand l'a emprunté, il y a une heure et demie, et il ne me l'a pas rendu." Aïe ! Le vendeur était, semble-t-il, un "emprunteur". Discussion. Gérard ne voit qu'une solution : rendre le vélo. Bien mal acquis ne profite guère. Kemal s'y résout. Les "petits jeunes" partent avec l'engin.
C'est alors que se range le long du trottoir, tous freins crissants, une voiture de police. Deux de ses occupants bondissent sur Gérard et Kemal, les plaquent à terre, les menottent mains dans le dos, puis les alignent contre le mur. Insultes et menaces : "Enculés ! Connards !" Nos deux héros demandent ce qu'ils ont fait. "Vous savez très bien ! Du reste, tournez-vous – on les met, toujours menottés, face aux passants dans la rue –, que tout le monde voie bien qui vous êtes et ce que vous faites !" Réinvention du pilori médiéval (une demi-heure d'exposition), mais, nouveauté, avant tout jugement, et même toute accusation. Survient le fourgon. "Vous allez voir ce que vous prendrez dans la gueule, quand vous serez tout seuls." "Vous aimez les chiens ?" "Au commissariat, y aura personne pour vous aider."
Les petits jeunes disent : "Ils n'ont rien fait, ils nous ont rendu le vélo." Peu importe, on embarque tout le monde, Gérard, Kemal, les trois "petits jeunes", et le vélo. Serait-ce ce maudit vélo, le coupable ? Disons tout de suite que non, il n'en sera plus jamais question. Du reste, au commissariat, on sépare Gérard et Kemal des trois petits jeunes et du vélo, trois braves petits "blancs" qui sortiront libres dans la foulée. Le Noir et le Turc, c'est une autre affaire. C'est, nous raconteront-ils, le moment le plus "mauvais". Menottés au banc, petits coups dans les tibias chaque fois qu'un policier passe devant eux, insultes, spécialement pour Gérard : "gros porc", "crado"... On les monte et on les descend, ça dure une heure et demie sans qu'ils sachent de quoi ils sont accusés et pourquoi ils sont ainsi devenus du gibier. Finalement, on leur signifie qu'ils sont mis en garde à vue pour une agression en réunion commise il y a quinze jours. Ils sont vraiment dégoûtés, ne sachant de quoi il retourne. Signature de garde à vue, fouille, cellule. Il est 22 heures. A la maison, j'attends mon fils. Téléphone deux heures et demie plus tard : "Votre fils est en garde à vue pour probabilité de violences en réunion." J'adore cette "probabilité". Au passage, un policier moins complice a dit à Gérard : "Mais toi, il me semble que tu n'es dans aucune des affaires, qu'est-ce que tu fais encore là ?" Mystère, en effet.
S'agissant du Noir, mon fils, disons tout de suite qu'il n'a été reconnu par personne. C'est fini pour lui, dit une policière, un peu ennuyée. Tu as nos excuses. D'où venait toute cette histoire ? D'une dénonciation, encore et toujours. Un surveillant du lycée aux demoiselles l'aurait identifié comme celui qui aurait participé aux fameuses violences d'il y a deux semaines. Ce n'était aucunement lui ? Un Noir et un autre Noir, vous savez...
A propos des lycées, des surveillants et des délations : j'indique au passage que lors de la troisième des arrestations de Gérard, tout aussi vaine et brutale que les cinq autres, on a demandé à son lycée la photo et le dossier scolaire de tous les élèves noirs. Vous avez bien lu : les élèves noirs. Et comme le dossier en question était sur le bureau de l'inspecteur, je dois croire que le lycée, devenu succursale de la police, a opéré cette "sélection" intéressante.
On nous téléphone bien après 22 heures de venir récupérer notre fils, il n'a rien fait du tout, on s'excuse. Des excuses ? Qui peut s'en contenter ? Et j'imagine que ceux des "banlieues" n'y ont pas même droit, à de telles excuses. La marque d'infamie qu'on veut ainsi inscrire dans la vie quotidienne de ces gamins, qui peut croire qu'elle reste sans effets, sans effets dévastateurs ? Et s'ils entendent démontrer qu'après tout, puisqu'on les contrôle pour rien, il se pourrait qu'ils fassent savoir, un jour, et "en réunion", qu'on peut les contrôler pour quelque chose, qui leur en voudra ?
On a les émeutes qu'on mérite. Un Etat pour lequel ce qu'il appelle l'ordre public n'est que l'appariement de la protection de la richesse privée et des chiens lâchés sur les enfances ouvrières ou les provenances étrangères est purement et simplement méprisable.
16 Nov 2005, 13:54
16 Nov 2005, 14:12
lui il est trop baleze. Il milite depuis des années pour l'allongement de la durée de cotisation des fonctionnaires, au moins à quarante ans, vient de faire valoir ses droits à la retraite d'inspecteur des finances après... trente-huit ans et trois moisAurelsaviola a écrit:Aurelsaviola, puisque tu cites carignon. Il etait pas mal du tout lui. Amha c'est bien plus qu'un lampiste. D'ailleurs les gens sont cons, la preuve: il a ete reelu.
je te l'accorde, mais on va pas me dire qu'il était le seul impliqué dans cette histoire avec la Lyonnaise des Eaux (je suis sûr qu'Aulas était impliqué ).
Concernant sa réelection, je ne savais pas, mais ça m'étonne pas. A croire qu'en France, plus t'as de casseroles au cul en politique, plus t'es crédible: style Balkany (je me répète mais ce mec, je le déteste), Juppé va se faire réelire quand il reviendra!
Tu m'étonnes que les politiques ne soient plus crédibles aux yeux des "petites gens"!
16 Nov 2005, 14:13
lui il est trop baleze. Il milite depuis des années pour l'allongement de la durée de cotisation des fonctionnaires, au moins à quarante ans, vient de faire valoir ses droits à la retraite d'inspecteur des finances après... trente-huit ans et trois mois
Elle s'eleve a 3 654 euros et si on prend ses salaires d'elus, il tourne autour de 11K€/mois
16 Nov 2005, 14:20
Ce style d'histoire arrive trop souvent malheureusement. On ciomprends mieux que les jeunes coupables de rien du tout, s'echappe a la vue des flics. Moins on a affaire avec eux, mieux on se portefourcroy a écrit:Pour aller dans le sens de l'émission de Canal dont parle beenie, un article du monde d'Alain Badiou"Constamment contrôlés par la police." De tous les griefs mentionnés par les jeunes révoltés du peuple de ce pays, cette omniprésence du contrôle et de l'arrestation dans leur vie ordinaire, ce harcèlement sans trêve, est le plus constant, le plus partagé. Se rend-on vraiment compte de ce que signifie ce grief ? De la dose d'humiliation et de violence qu'il représente ?
J'ai un fils adoptif de 16 ans qui est noir. Appelons-le Gérard. Il ne relève pas des "explications" sociologiques et misérabilistes ordinaires. Son histoire se passe à Paris, tout bonnement.
Entre le 31 mars 2004 (Gérard n'avait pas 15 ans) et aujourd'hui, je n'ai pu dénombrer les contrôles dans la rue. Innombrables, il n'y a pas d'autre mot. Les arrestations : Six ! En dix-huit mois... J'appelle "arrestation" qu'on l'emmène menotté au commissariat, qu'on l'insulte, qu'on l'attache à un banc, qu'il reste là des heures, parfois une ou deux journées de garde à vue. Pour rien.
Le pire d'une persécution tient souvent aux détails. Je raconte donc, un peu minutieusement, la toute dernière arrestation. Gérard, accompagné de son ami Kemal (né en France, Français donc, de famille turque), est vers 16 h 30 devant un lycée privé (fréquenté par des jeunes filles). Pendant que Gérard fait assaut de galanterie, Kemal négocie avec un élève d'un autre lycée voisin l'achat d'un vélo. Vingt euros, le vélo, une affaire ! Suspecte, c'est certain. Notons cependant que Kemal a quelques euros, pas beaucoup, parce qu'il travaille : il est aide et marmiton dans une crêperie. Trois "petits jeunes" viennent à leur rencontre. Un d'entre eux, l'air désemparé : "Ce vélo est à moi, un grand l'a emprunté, il y a une heure et demie, et il ne me l'a pas rendu." Aïe ! Le vendeur était, semble-t-il, un "emprunteur". Discussion. Gérard ne voit qu'une solution : rendre le vélo. Bien mal acquis ne profite guère. Kemal s'y résout. Les "petits jeunes" partent avec l'engin.
C'est alors que se range le long du trottoir, tous freins crissants, une voiture de police. Deux de ses occupants bondissent sur Gérard et Kemal, les plaquent à terre, les menottent mains dans le dos, puis les alignent contre le mur. Insultes et menaces : "Enculés ! Connards !" Nos deux héros demandent ce qu'ils ont fait. "Vous savez très bien ! Du reste, tournez-vous – on les met, toujours menottés, face aux passants dans la rue –, que tout le monde voie bien qui vous êtes et ce que vous faites !" Réinvention du pilori médiéval (une demi-heure d'exposition), mais, nouveauté, avant tout jugement, et même toute accusation. Survient le fourgon. "Vous allez voir ce que vous prendrez dans la gueule, quand vous serez tout seuls." "Vous aimez les chiens ?" "Au commissariat, y aura personne pour vous aider."
Les petits jeunes disent : "Ils n'ont rien fait, ils nous ont rendu le vélo." Peu importe, on embarque tout le monde, Gérard, Kemal, les trois "petits jeunes", et le vélo. Serait-ce ce maudit vélo, le coupable ? Disons tout de suite que non, il n'en sera plus jamais question. Du reste, au commissariat, on sépare Gérard et Kemal des trois petits jeunes et du vélo, trois braves petits "blancs" qui sortiront libres dans la foulée. Le Noir et le Turc, c'est une autre affaire. C'est, nous raconteront-ils, le moment le plus "mauvais". Menottés au banc, petits coups dans les tibias chaque fois qu'un policier passe devant eux, insultes, spécialement pour Gérard : "gros porc", "crado"... On les monte et on les descend, ça dure une heure et demie sans qu'ils sachent de quoi ils sont accusés et pourquoi ils sont ainsi devenus du gibier. Finalement, on leur signifie qu'ils sont mis en garde à vue pour une agression en réunion commise il y a quinze jours. Ils sont vraiment dégoûtés, ne sachant de quoi il retourne. Signature de garde à vue, fouille, cellule. Il est 22 heures. A la maison, j'attends mon fils. Téléphone deux heures et demie plus tard : "Votre fils est en garde à vue pour probabilité de violences en réunion." J'adore cette "probabilité". Au passage, un policier moins complice a dit à Gérard : "Mais toi, il me semble que tu n'es dans aucune des affaires, qu'est-ce que tu fais encore là ?" Mystère, en effet.
S'agissant du Noir, mon fils, disons tout de suite qu'il n'a été reconnu par personne. C'est fini pour lui, dit une policière, un peu ennuyée. Tu as nos excuses. D'où venait toute cette histoire ? D'une dénonciation, encore et toujours. Un surveillant du lycée aux demoiselles l'aurait identifié comme celui qui aurait participé aux fameuses violences d'il y a deux semaines. Ce n'était aucunement lui ? Un Noir et un autre Noir, vous savez...
A propos des lycées, des surveillants et des délations : j'indique au passage que lors de la troisième des arrestations de Gérard, tout aussi vaine et brutale que les cinq autres, on a demandé à son lycée la photo et le dossier scolaire de tous les élèves noirs. Vous avez bien lu : les élèves noirs. Et comme le dossier en question était sur le bureau de l'inspecteur, je dois croire que le lycée, devenu succursale de la police, a opéré cette "sélection" intéressante.
On nous téléphone bien après 22 heures de venir récupérer notre fils, il n'a rien fait du tout, on s'excuse. Des excuses ? Qui peut s'en contenter ? Et j'imagine que ceux des "banlieues" n'y ont pas même droit, à de telles excuses. La marque d'infamie qu'on veut ainsi inscrire dans la vie quotidienne de ces gamins, qui peut croire qu'elle reste sans effets, sans effets dévastateurs ? Et s'ils entendent démontrer qu'après tout, puisqu'on les contrôle pour rien, il se pourrait qu'ils fassent savoir, un jour, et "en réunion", qu'on peut les contrôler pour quelque chose, qui leur en voudra ?
On a les émeutes qu'on mérite. Un Etat pour lequel ce qu'il appelle l'ordre public n'est que l'appariement de la protection de la richesse privée et des chiens lâchés sur les enfances ouvrières ou les provenances étrangères est purement et simplement méprisable.
L'url est la suivante, mais je pense que l'article ne va pas rester en accès libre, d'où le copier-coller
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-710389,0.html
crikkken il y a un malentendu : je suis d'accord avec toi, mais ce n'est pas ce que je disais. Je disais que l'absence d'enrichissement personnel n'était pas une circonstance atténuante.
16 Nov 2005, 14:46
16 Nov 2005, 14:51
16 Nov 2005, 15:12
16 Nov 2005, 15:26
Par ailleurs, à ton avis, qui gagne le plus de thunes, un ancien élève de Normale Sup ou de l'ESSEC ?
16 Nov 2005, 15:32
16 Nov 2005, 15:35
ca te choque pas que pendant qu'il demande aux gens de faire une effort sur les annees de cotisation, lui prenne une retraite a 38 an 1/2 etudes incluses? Tu vois pas la un pb au niveau de la symbolique?fourcroy a écrit:Un petit mot en faveur de l'ami Juppé... Oui, ses études sont prises en compte, comme celles de tous les Normaliens. Juppé a cotisé à partir de son entrée à Normale Sup, qui est une école recrutant sur concours des gens s'engageant à devenir fonctionnaires par la suite en échange d'un salaire pendant leurs études. Je ne sais pas si c'est normal ou pas, mais Juppé n'a rien inventé. Il profite d'un système existant, comme un millier d'ex Normaliens par an.
Pour la durée de cotisations, celui des fonctionnaires est en train de passer à 40, puis 42 ans. Ama, c'est une bonne chose - en tout cas, je ne vois pas pourquoi les fonctionnaires travailleraient moins longtemps que les gens du privé. Cela dit, il part, lui, à l'âge légal aujourd'hui, qui était encore de 37,5 ans il y a peu. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant. Evidemment, il y a d'autres choses choquantes dans le parcours de Juppé...
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