Foot - Bleus : Thuram «énervé» répond à Sarkozy
Le défenseur de l'équipe de France Lilian Thuram a indiqué être «énervé» par les discours entendus sur les banlieues et a répondu mardi au ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en affirmant ne «pas (être) une racaille».
«Moi aussi, j'ai grandi en banlieue, a-t-il expliqué devant les caméras de télévision lors d'une conférence de presse à la veille de France-Costa Rica. Quand quelqu'un dit il faut nettoyer au Kärcher... Il ne sait peut-être pas ce qu'il dit, Sarkozy. Moi, je le prends pour moi.».
«Moi aussi on me disait : tu es une racaille. Mais je ne suis pas une racaille. Ce que je voulais c'était travailler. Il n'a peut-être pas saisi cette subtilité», a poursuivi Lilian Thuram, déclarant être «énervé» et souhaitant qu'on re-situe ce débat sur la violence. «C'est assez délicat, on traverse une période difficile. On a mis le point sur l'insécurité. C'est quelque chose qui rassemble. Qui ne veut pas vivre en sécurité ? Le problème, c'est qu'il faut trouver des coupables. Et, derrière, on entend toujours les gens qui vivent dans les banlieues», a ajouté le défenseur de l'équipe de France, né à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe).
«Mais la violence n'est jamais gratuite. Il faut comprendre d'où arrive le malaise. Avant de parler d'insécurité, il faut peut-être parler de justice sociale. Les gens (en banlieue) n'ont peut-être pas de travail.». «C'est bien la rigueur, mais, avant ça, il faut intégrer les gens par le travail. Ils demandent du travail. Les plus rebelles le traduisent par l'agressivité», a-t-il continué. «Je suis triste pour eux (les jeunes des banlieues), mais il y a une réflexion à avoir. Souvent, les jeunes ont comme idoles les joueurs de foot, c'est bien, mais il faut d'autres idoles», a encore affirmé le défenseur des Bleus, qui a ensuite demandé à ce que le reste de la conférence de presse soit consacré au football et non aux émeutes des banlieues.
Source: L'equipe