Tu sais,
Moi aussi j'ai pleuré,
En regardant ma vie
Inutile et ratée,
Et si jeune pourtant;
Je l'ai bien cru finie
Ma bête vie de seize ans!
Tu sais,
Je me suis révolté
Moi aussi, comme toi
En voyant mes projets
Ruinés en un instant,
En sentant piétinés
Mes plus chers sentiments!
Tu sais,
Je me suis dit aussi
Que ça ne vaut pas la peine
De vivre cette vie,
D'être là sur la terre,
Comme un clown sur la scène,
A jouer la comédie,
A cacher ses misères
Et à sourire aux gens
Pour qu'ils passent et nous laissent
Tout seul dans notre malheur,
Les sachant bien indifférents
A tout ce qui nous blesse
Et qui ravage notre coeur!
Tu sais,
Moi aussi quelquefois
J'en aurais bien crié:
Tout s'agitait en moi
Et tout était si obscur,
Et tu sais que c'est dur
Quand on en arrive là!
Et on se met bêtement
A en vouloir à tous les gens,
Et même aux choses et, même à Dieu;
Personne ne nous comprend
Et les jeunes pas plus que les vieux!
On dirait que pour eux
Tout marche bien peut-être
A moins qu'ils sachent paraître
Encore bien mieux que nous,
Oui peut-être après tout!
Ils parlent d'amour à toutes les sauces
Et l'amour on ne le voit jamais!
Toute la vie est archi-fausse
Et notre malheur seul est vrai!
Tu sais,
Moi aussi je me suis dit
A quoi ça sert
De n'avoir que de faux amis
Et n'être même pas sûr d'être sincère;
D'avoir un papa
Et une maman
Qui ne nous aiment pas plus qu'ils s'aiment
On aurait tant besoin parfois
De sentir que quelqu'un nous comprend
Pour lui parler de nos problèmes!
Tu sais,
J'ai eu envie de dire aussi:
J'en ai assez, je démissionne,
Qu'ai-je encore à faire ici
Puisque ma vie n'est à personne!
Même la mort, qui me fait peur
Quand je pense à l'éternité,
Me cache-t-elle plus d'horreurs
Que je n'en vois de ce côté?
Tu sais
J'ai pensé ça vraiment
Quand j'étais encore un enfant!
Mais tu sais,
Alors que je marchais
Dans mes sombres pensées,
Dieu me cherchait déjà
Comme il te cherche toi!
Je le croyais si loin,
Et surtout pas pour moi;
Je resserrais mes poings
Et étouffais mes sanglots,
Je me disais des fois
Que j'étais moins qu'un zéro;
Puis à d'autres moments
Je me croyais le plus fort,
Le plus intelligent
Mais j'en pleurais encore,
Parce que dans tous ces rêves
J'étais toujours seul avec moi!
Et quand le jour se lève
Et qu'on se dit « pourquoi »,
Alors on s'aperçoit
Que rien qu'avec son moi
On est bien moins que rien du tout!
Alors on dit: je m'en fous:
Puisque la vie c'est ça,
Puisqu'il n'y a pas de joie
Et puisque rien n'existe
De ce dont mon coeur a si faim,
Puisqu'il faut être tristes:
Soyons-le jusqu'au bout
Et n'attendons plus rien!
Tu sais,
J'ai dit au désespoir
Qu'il était mon ami,
Et j'ai vu tout en noir,
Et mon coeur s'en est noirci!
Parce que tu sais,
Le doute est un poison:
C'est le cancer du coeur,
Il nous vient du démon
Pour saper notre bonheur;
Car quand on doute du vrai,
On se met à croire au faux!
Et j'y ai cru, tu sais,
Et ce n'est pas bien beau!
Tu sais,
J'ai vraiment cru que la vie
C'était cette chose pourrie
Qu'on voit autour de nous,
Et je me suis couvert de boue;
Mais tu sais,
Malgré tout cela
Dieu m'aimait toujours.
Car tu sais, son Amour,
Ça ne s'explique pas!
Alors tu vois,
S'il a voulu sauver
Un pauvre type comme moi,
Sûr que tu peux lui demander
De te sauver aussi,
Parce que tu sais, c'est beau la vie
Quand Jésus est notre ami!
Tu sais, au milieu de ma nuit,
Il y avait dans mon coeur
Comme une faible lueur
Qui sûrement m'a conduit
Jusqu'au sauveur;
Tu sais,
Dans mes milles pensées,
Il y en avait une qui dominait;
Que si le bonheur existait,
C'est de Dieu qu'il devait venir,
Et qu'alors il me fallait lire
Le livre où il s'est révélé;
Et puis tu sais c'est passionnant
De découvrir dans le Saint Livre
Une autre manière de vivre,
Et de vivre vraiment;
Parce que tu sais, dans la Parole
Il y a tant de choses à apprendre,
Et quand on est à son école
On ne tarde pas à les comprendre:
Elle nous montre le coeur de Dieu
Saint, parfait, merveilleux,
Et puis elle montre notre coeur,
Et moi j'en ai frémi d'horreur!
Et puis j'ai lu un peu plus loin
Que je n'avais pas besoin
D'être ainsi effrayé
Puisque mon coeur si méchant,
Impur, orgueilleux, dégoûtant,
Dieu voulait le changer!
Parce que tu sais Dieu, il nous aime
(Je te l'ai déjà dit,
Mais si tu le comprends bien toi-même
Tu vas le répéter aussi!)
Et comme il m'aimait tant
Il a pris mes péchés sur lui
Il a donné son corps, son sang
Pour que je ne sois pas puni!
Alors, tu sais, quand j'ai su ça
Mon coeur était tout plein de joie!
Et puis tu sais ce n'est pas tout,
En fait, on n'est jamais au bout
Des richesses de Dieu;
Mais je voudrais, si tu le veux,
T'en dire quelques mystères,
Et de parler de la prière
Qui nous élève jusqu'aux cieux;
Et des amis que l'on rencontre
Sur le chemin du ciel,
Et des merveilles que Dieu nous montre,
Et de la joie qu'il renouvelle!
Tu sais,
Moi je ne sais pas bien te dire
Tout ce que Dieu m'a apporté,
Mais toi aussi, tu peux venir,
Et voir tout cela de plus près ! ...