Modérateur: Modérateurs
Attendez en quoi l' avatar de dadoo est il de mauvais goût si je vous comprend bien les américains on méritée ceux qu' ils leurs et arrivés désolé je ne suis pas d' accord avec sa.
DiMéco63 a écrit:r du grand satan plûtot que de leur incuries et de leurs innéficacitée ..." @ Salman Rushdie
ce n' est pas moi qui le dit mais un grand intellectuel musulman.
jod.ko a écrit:DiMéco63, t'es con ou quoi ?
Je te demande le rapport entre neotre debat et l'avatar et toi tu me sors ca :Attendez en quoi l' avatar de dadoo est il de mauvais goût si je vous comprend bien les américains on méritée ceux qu' ils leurs et arrivés désolé je ne suis pas d' accord avec sa.
putain mais 9 fautes en 15 mots, tu t'es pas étranglé au moins ? pete un coup, et arrete de dire n'importe quoi. J'ai jamais dit que les américains méritaient le 11 Septembre, je dis juste que c'est vraiment minable de sortir cet avatar au moment ou ce topic commence à chauffer et comme par hazard qd Al Mouj s'exprime.
Dadoo est un provocateur minable. Maintenant si tu veux t'embaler pour une noble cause libre à toi, mais NE VIENS PAS POURRIR CE DEBAT AVEC TES AFFOLEMENT PREPUBERES...
Jodko.
Sentenza-38 a écrit:jod.ko a écrit:DiMéco63, t'es con ou quoi ?
Je te demande le rapport entre neotre debat et l'avatar et toi tu me sors ca :Attendez en quoi l' avatar de dadoo est il de mauvais goût si je vous comprend bien les américains on méritée ceux qu' ils leurs et arrivés désolé je ne suis pas d' accord avec sa.
putain mais 9 fautes en 15 mots, tu t'es pas étranglé au moins ? pete un coup, et arrete de dire n'importe quoi. J'ai jamais dit que les américains méritaient le 11 Septembre, je dis juste que c'est vraiment minable de sortir cet avatar au moment ou ce topic commence à chauffer et comme par hazard qd Al Mouj s'exprime.
Dadoo est un provocateur minable. Maintenant si tu veux t'embaler pour une noble cause libre à toi, mais NE VIENS PAS POURRIR CE DEBAT AVEC TES AFFOLEMENT PREPUBERES...
Jodko.
jod.ko lâche l' affaire il ne veut pas comprendre,
le truc c'est qu' ils arrivent vite à faire déraper le sujet qui à la base traite de dieudonné et ses soit-disant propos antisémites vers le 11 septembre, le CRIF et Rushdie.
c'est toujours pareil
dadoo a écrit:
l'hopital qui ce moque de la charitée
mafoi
Sentenza-38 a écrit:DiMéco63 a écrit:r du grand satan plûtot que de leur incuries et de leurs innéficacitée ..." @ Salman Rushdie
ce n' est pas moi qui le dit mais un grand intellectuel musulman.
à la base tu devrais te renseigner avant de parler pour ne rien dire, rushdie est tout sauf Musulman c' est un apostat qui a blasphémé et une fatwa est émise sur lui si jamais il rentre dans un pays Musulman il sera exécuté
o30 a écrit:je m'intéresse de loin a cette histoire.
J'ai trouvé ca sur un autre forum. c'est très long, courage !
Dieudonné chez Ardisson :
D. Bonsoir, bonsoir Thierry.
TA. Alors Dieudonné vous serez le 29 décembre sur la scène du Zénith de Paris avec votre nouveau spectacle intitulé "Mes excuses", et ensuite en tournée dans toute la France. Voila. Alors "Mes excuses" pourquoi ? C’est suite au sketch que vous aviez fait dans une émission qui s’appelle "On ne peut pas plaire à tout le monde", c’est le cas de le dire, [ D. C’était réussi... ], où vous êtes apparu déguisé en juif orthodoxe avec une cagoule en disant "J’encourage les jeunes gens aujourd’hui dans les cités pour leur dire "Convertissez-vous comme moi, essayez de vous ressaisir. Rejoignez l’axe du bien, l’axe américano-sioniste"", et vous aviez conclu par un "Isra Heil".
D. Par "Israël", oui oui c’était un sketch que j’ai fait qui a bien fonctionné... de notoriété internationale, j’ai même eu ma face dans le "Herald Tribune". J’ai eu Dieudonné.. (gestes) en anglais et tout. Bon, j’étais une merde internationale. Il a fallu s’y faire. Ma mère était assez fière quand même.
TA. Vous reconnaissez que vous avez fait des sketchs plus marrants quand même...
D. Ouiii mais je trouve que c’était un sketch qui était important. Il a ouvert en tout cas un vrai débat, en tout cas dans les tribunaux...
TA. Ouais. Est-ce que ça vous a convaincu de mieux préparer vos sketchs à l’avenir ?
D. Euh ouii, mais en même temps, vous savez je n’ai rien à me reprocher. La justice m’a donné raison. J’avais le droit de le faire. On est dans un état de droit. C’est la justice qui décide et qui détermine les limites.
TA. Alors Dieudo, c’était il y a un an. En un an combien de procès perdus ?
D. Aucun. Pour dire que, vraiment, encore une fois, c’était un malentendu. Regrettable malentendu.
TA. On va voir. Combien de lettres d’insultes ?
D. Pas mal. Mais ça, j’étais un habitué. J’avais déjà sorti un premier bouquin où je commentais ces... ces oeuvres et là j’en ai au moins de quoi en faire 3 ou 4 volumes.
TA. Combien de lettres de soutien ?
D. Beaucoup ! Merci ! [le regard vers la camera]. Merci beaucoup.
TA. Plus ou moins ?
D. Beaucoup plus. Beaucoup plus. C’était d’ailleurs la grande surprise de voir que en fait, il y a la rumeur médiatique, les médias qui vivent un peu repliés sur eux-mêmes, et puis la réalité du terrain que je voyais sur scène un peu partout. Et puis j’ai vu qu’il y avait un soutien vraiment très très chaleureux. Je remercie encore une fois tout le public qui m’a permis de continuer à faire le métier que j’aime. C’était le plus important.
TA. Combien de spectacles annulés ?
D. Une quinzaine. Ce qui est pas mal, en province, alors que la justice était favorable à ce que ces spectacles... donc c’était vraiment sous la pression, la menace, menaces de violences, trouble à l’ordre public. On a blessé une petite fille de 13 ans, que je salue là, à Lyon, qui était venue voir mon spectacle. Un certain Monsieur "bii...ppp de censure" [NDLR : Bensoussan] du BETAR qui l’a violentée. Arrêté, l’homme a été relâché immédiatement. J’ai expliqué aux parents qu’ils avaient le tort d’être marocains... On n’y peut rien...
TA. Combien d’amis perdus ?
D. Pas beaucoup. Non, non, pas beaucoup.
TA. Beaucoup d’amis gagnés ?
D. Pas beaucoup non plus.
TA. Ouais. Combien d’excuses ?
D. Euh... Pour l’instant personne ne s’est excusé alors que la justice m’a donné raison. Je trouve cela un petit peu regrettable parce que il y a pas mal de gens qui sont montés au créneau. A un moment donné, j’étais devenu l’axe du mal à moi tout seul...
TA. Vous pensez pas que c’était à vous de vous excuser , non ? En disant "le sketch n’était pas très bon, très drôle. Je suis désolé si j’ai blessé des gens. Voila. Excusez-moi. Voila, c’est une connerie, un dérapage ?
D. Mais, en sortant de ce sketch, c’est ce que j’ai dit immédiatement.
[ Faisant l’impasse sur la relaxe de la justice, ne reconnaissant pas les torts de ceux qui ont lynché injustement, Ardisson l’interrompt... ]
TA. Quand je vous parle d’excuses, vous pensez aux autres, vous pensez pas à vous !
D. Ah ben non. Je pense à l’injustice dont j’ai été victime puisque la justice m’a donné raison. J’ai vécu, avant, une injustice. C’était pas juste de me condamner comme on l’avait fait. Donc, je n’ai pour l’instant pas eu les excuses de Monsieur Perben, de Monsieur Bernard-Henri Lévy, de Monsieur Benichou, de tout ce groupe de gens qui...
TA. Mais vous, vous n’avez pas eu envie de vous excuser ?
D. Spontanément, à la sortie de ce sketch c’est-ce que j’ai fait. J’ai dit "bon, si j’ai heurté les gens, j’en suis désolé. Mais je le recommencerais puisque c’est mon travail".
TA. Mais vous ne referiez-pas le même sketch quand même ?
D. Mais le spectacle que je fais reprend en grande partie les lignes de ce sketch. Il est mieux travaillé visiblement puisqu’on fait salle comble au Théâtre de la main d’or depuis...
TA. Je vais vous dire Dieudo. On se connait depuis longtemps. Moi, j’ai souvent milité pour que vous puissiez vous exprimer, mais y a un truc que je ne comprends pas sur cette affaire, c’est qu’à aucun moment vous n’ayez senti le besoin de vous excuser et que vous en avez rajouté. C’est à dire que vous avez, à partir de là, il y a un an, [ Dénégation de Dieudonné ] Ben si ! Vous avez fait tout un tas de déclarations sur le lobby juif qui tient les médias, euh...
D. Non non ! Je n’ai jamais parlé de lobby juif par exemple, jamais ! [ TA. Ah si ! ] Non j’ai été soutenu... Non j’ai parlé de lobby sioniste. [ TA. Oui ] Non c’est pas la même chose ! Il y a beaucoup de Juifs qui sont aujourd’hui otages du sionisme, qui est un projet politique qui n’a rien à voir avec la religion juive, c’est un projet impérialiste, raciste, qui a un vrai soutien ici. Et je me suis étonné, effectivement, de ce soutien. Et je crois qu’aujourd’hui, il faut le dire, je suis soutenu par pas mal de gens, et beaucoup de Juifs, notamment quelques rabbins qui sont venus me soutenir il y a encore quelques jours en disant "Mais non, nous, nous pensons que Dieudonné, au contraire, son sketch était très utile et qu’il faut installer le dialogue aujourd’hui sur un sujet aussi sensible et si difficile". Et si le rire peut, doucement, essayer de s’immiscer dans, dans...
TA. Mais vous avez quand même dénoncé un animateur de télévision, un chanteur, qui soutiennent l’armée israélienne [NDLR : Patrick Bruel]
[ Pas de suite donnée par Ardisson sur le "lobby juif", il ne détaille pas sur ce qu’est le sionisme, il change de sujet... ]
D. Ben, ça c’est la vérité. Il y a des manifestations pour le soutien de Tsahal [NDLR : L’armée israélienne ] et je trouve qu’on est... Moi, je suis français. Bon, je n’ai pas de religion, j’appartiens à la république. Pour moi je me soumets à la loi, à la justice de ce pays et je trouve ça étonnant, qu’on puisse faire des manifestations de soutien à une armée...
TA. Mais après le sketch que vous avez fait sur France 3, vous déclarez, 3 semaines après dans le "Journal Du Dimanche" que : "Les juifs sont des négriers reconvertis dans la banque".
D. Ca, j’aimerais... Bon, je l’ai amené, il est en coulisse, l’article, parce que ça je ne l’ai jamais dit. Je répondais à un journaliste, c’était au lendemain de l’agression dont le public a été victime à Lyon. Des gens du BETAR, c’est une organisation, une sorte de milice pro-Sharon, très très virulente, ils sont rentrés dans la salle en criant "Dieudo sale négro, les juifs auront ta peau.". Bon, qu’est-ce que vous voulez que je réponde à ça ? Et bon, j’ai dit que ce sont des négriers reconvertis dans l’action terroriste. C’est pas du tout... Et on en a déduit "Dieudonné a dit ce sont les négriers. Je n’ai jamais parlé de "LES JUIFS", je n’ai jamais fait d’amalgame, jamais, vous voyez. C’est là où c’est... Si je l’avais fait, cet amalgame, la justice m’aurait certainement déclaré coupable. Or, je ne l’ai pas fait. Donc la justice ne pourra pas me... C’est toutes ces petites nuances qui sont gênantes, parce qu’elles sont reprises. Et pourquoi tout le temps dans le même sens ? Et vous, vous êtes un journaliste, vous savez bien, vous connaissez bien aussi la puissance de la rumeur, et qu’elle peut être entretenue. Et là, en l’occurrence, c’est faux.
TA. C’est vous qui l’avez entretenue la rumeur !
D. Je vous assure mais non. Je n’ai pas dit ce que vous me dites. Vous vous rendez bien compte que c’est compliqué.
TA. Ben, c’est que qui a été imprimé dans "Le Journal Du Dimanche".
D. Mais non ! Si on pouvait nous amener l’article vraiment...
TA. Amenez l’article à Dieudo, il va le lire.
[Long blanc laissé au montage, le temps de retrouver la bonne portion de texte concernée, écrite à cheval sur deux colonnes]
D. Voila. C’est important. Alors... Excusez-moi je reviens sur le truc... C’est du direct, donc j’ai un peu peur de casser le rythme. Voilà : [ Lecture d’un extrait de l’article ] "Un homme a été arrêté qui fait partie du mouvement d’extrême-droite sioniste raciste et xénophobe : "Sale nègre les juifs auront ta peau". Voila le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont tous ces négriers reconvertis aujourd’hui dans l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’Ariel Sharon"... Voila ce que j’ai dit...
[ Ardisson fait non de la tête, et il s’avance vers Dieudonné faisant mine de vouloir lui prendre le journal pour vérifier par lui-même, comme si Dieudonné mentait effrontément, ALORS QUE C’EST DIEUDONNE QUI A APPORTE LE TEXTE ET DEMANDE JUSTE AVANT QU’IL SOIT LU A L’ANTENNE ! ]
[ Dieudonné s’approche également d’Ardisson et reprend sa lecture ]
D. "Un homme a été arrêté qui fait partie de ces mouvements d’extrême droite sioniste raciste et xénophobe : "Sale négre les juifs auront ta peau". Voila le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, dans le spectacle et aujourd’hui dans l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’Ariel Sharon"... Je vous rappelle que ces gens sont rentrés à 150, ont tapé...
TA. Cà n’excuse pas... Quand je vous dis que c’est la banque, c’est que c’est la banque..
D. Vous c’est la banque qui vous gène !?
TA. C’est "la banque" dans le journal, Moi.
D. C’est "la banque" qui vous gène... Non, mais attendez.
TA. Moi, ce qui me gène, c’est l’ensemble. Ce qui me gène, je vais vous dire, c’est ...
D. Non, mais c’est important, moi je vous lis l’intégralité de [l’article] ... Donc si vous dites "LES JUIFS", tout à l’heure vous avez dit [ que j’avais dit] ’LES JUIFS sont des négriers reconvertis dans la banque’ [ TA. Ouais ], alors que je dis "Ce sont tous ces gens..", donc je parle de ces gens qui m’ont traité de "Dieudo, sale négro les juifs auront ta peau". J’ai quand même le droit de leur répondre. Vous voulez peut-être que je les remercie de me traiter de "sale négro". Non, mais moi je ... Ca, ça ne vous a pas choqué ? Et c’est ça qui me choque, moi.
TA. Mais si, ça me choque... Pourquoi ça ne me choquerait pas ?
D. Parce que vous me dites "Ouais, mais c’est, non.. Parce que vous revenez sur ces gens là qui rentrent, qui tapent sur mon public, qui sont 150, qui se croient tout permis. Ils blessent une petite fille d’origine marocaine. Bon, marocaine, on a le droit , allons-y , et qui, en plus de ça , rentrent en criant "Dieudo, sale négro les juifs auront ta peau", c’est marqué dans le journal, j’ai quand même le droit de dire que ce sont des négriers, ils ont une attitude de négriers, reconvertis dans la banque, le spectacle et l’action terroriste. Pourquoi tout ça ? Parce qu’il fallait organiser cette manifestation. C’était dans mon spectacle, et c’était une action terroriste. Pour vous, je n’ai pas le droit de me défendre et de répondre aux gens qui m’insultent.
TA. Bien sûr vous avez le droit de vous défendre, mais enfin, si vous voulez, c’est vrai, on a l’impression d’entendre les propos des extrémistes des années 30 dans les journaux comme Rivarol, comme Gringoire. Et, venant de vous, c’est tellement surprenant, c’est tellement inadmissible que j’en suis choqué, voila.
[ Ardisson se fout totalement des insultes racistes négrières contre Dieudonné ]
D. Non mais je comprends que vous puissiez être choqué, mais avouez que ça n’est pas la même chose de me dire "Dieudonné tu as dit "LES JUIFS sont tous des négriers reconvertis dans la banque", et ce que je viens de vous lire. Ca n’a rien a voir !
[ Ardisson change de sujet et ne reconnaît pas qu’il a affirmé une chose fausse et une autre chose très choquante ]
TA. Humm. Alors quand votre spectacle a été annulé en février à l’Olympia, vous avez été soutenu par des gens comme Guy Bedos, Bruno Gaccio, Laurent Ruquier, au nom de la liberté d’expression puisque le spectacle que vous jouiez à l’époque s’appelait "Le divorce de Patrick" et il n’était pas question de sionisme ou disons du conflit du Moyen-Orient. Et pourquoi à ce moment là n’avoir pas fait amende honorable ?
[ Ardisson reconnait implicitetement seulement, et après la justice seulement, que le sketch ne concernait que le Moyen-Orient ]
D. Non mais je pense avoir fait amende honorable. Mais je ne reviendrai pas sur mes convictions politiques à l’intérieur de la république. Moi je suis ouvert au débat. Je suis un pacifiste, et j’ai l’impression qu’on peut ouvrir et parler calmement des choses. Il y a des sujets sensibles et tabous. Bon, ben il faut les aborder avec le plus de... C’est pour ça. On a la chance d’être dans une... En France, enfin en Europe de manière générale, dans un pays où on peut parler, où on peut s’exprimer. Et là, pourquoi, tout d’un coup, sur un sujet on ne pourrait pas s’exprimer ?
TA. Vous savez bien pourquoi on ne peut pas s’exprimer. C’est parce que dans ce pays on a envoyé pendant la guerre des Juifs dans des chambres, des chambres à gaz et que ça crée un petit problème quand même, vous voyez ce que je veux dire.
D. Mais dans ce pays, on a envoyé pendant 400 ans des centaines de millions de noirs et..
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
TA. Mais l’un n’excuse pas l’autre !
D. Et ben non ! Mais pourquoi vous me sortez un exemple d’une souffrance ? Moi aussi...
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
TA. On peut rigoler avec les Belges, on peut pas rigoler aussi facilement avec les juifs, et ON n’a jamais tué 6 millions de Belges dans les chambres à gaz...
D. Il y a eu 400 ans d’esclavage et pourtant ça n’a pas empêché Michel Leeb de faire un sketch, qui m’a fait marré, où il faisait un noir et à la fin il faisait un singe, en parlant des narines et en parlant des lunettes. Ca peut faire marrer les gens. En tout cas, lui, il n’a pas été interdit d’exercer son travail. Il a même eu la légion d’honneur. Je pense que l’humour, on doit laisser une certaine... Vous me parlez de cette souffrance, et de la souffrance du peuple juif, que je respecte, évidemment, et que je ne remets absolument pas en cause, même si, parfois, les organes en face ont remis en cause la souffrance des noirs ce qui pourrait aussi être un petit peu... Comment...
TA. Il n’est pas question d’excuser l’un par l’autre.
D. Oui, mais ce que vous venez de me dire là :"Dieudonné, vous ne pouvez... On doit comprendre parce qu’il y a eu cette souffrance", à ce moment là, tout le monde a souffert. Moi aussi j’ai souffert. Donc tout le monde... Vous ne pouvez pas me balancer cette souffrance. Elle n’est pas plus importante que la mienne.
TA. Vous vous rendez compte que dans ce pays ON a envoyé des gens dans des chambres à gaz uniquement parce qu’ils étaient juifs. Sans autre raison. C’est vrai que cinquante ans après c’est difficile de plaisanter avec ça.
D. Sans autre raison, les noirs, on les a déportés. On a déporté sans aucune raison des hommes des femmes, des noirs. On les a mis dans des bateaux. On en a jeté la moitié... Et c’est des centaines de millions de personnes qui ont subi... Il n’y a pas de monopole de la souffrance. Quand je parle de ma souffrance, je dois aussi provoquer un certain respect par rapport à cette souffrance...
TA. Tout à fait.
D. Bon, voilà, c’est tout ce que je demande.
TA. Ben c’est ce qu’ils demandent aussi les juifs.
D. Ben ouais, mais n’empêche que, moi, je n’ai jamais manqué de respect par rapport à cette souffrance. A aucun moment. Qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai parlé de quoi ? J’ai parlé d’extrémistes colons israéliens. Ca n’a quand même rien à voir avec la souffrance des juifs pendant la guerre...
[ Ardisson n’écoute pas ce que dit Dieudonné, il se fout de la traite des noirs, et ne veut parler que de la shoah des juifs ]
TA. Vous vous rendez compte, quelqu’un qui a toute sa famille qui a été exterminée dans un camps de concentration et qui voit quelqu’un à la télé qui dit "Isra Heil", vous vous rendez compte ? Ben, je sais pas, mais...
D. Encore une fois : Si j’avais dit "Isra Heil" la justice m’aurait certainement condamné.
TA. Mais arrêtez avec la justice. La justice elle défend une liberté d’expression globale. Là on parle entre mec, on parle pas de la justice. N’allez pas chercher la justice.
D. Pourquoi je vous parle de la justice ? Parce que c’est la seule autorité, dans une affaire comme celle-là, à laquelle je peux me soumettre. C’est à dire que là on peut discuter comme un... [ TA comme au bistro ] et je pense que vous êtes là dans vos questions, mais c’est normal, c’est pour provoquer le débat, et pour provoquer la discussion, dans le sens de la rumeur... Alors que la réalité...
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
TA. Non, non, non, c’est pas pour provoquer le débat, c’est que je suis sincèrement choqué. Dieu sait si je suis pour la liberté d’expression, Dieu sait si j’ai accueilli des gens dans cette émission qui ont dit des conneries. J’ai toujours soutenu. Parce qu’après tout, on a le droit de tout dire dans ce pays, surtout sur le service public, et vous le savez. Mais là, je suis choqué. Fin avril vous en remettez une couche dans votre nouveau spectacle qui n’est plus "Le divorce de Patrick" mais "Mes excuses". Et là vous ne vous excusez pas du tout en fait...
D. Le titre, c’était "Mes excuses dans ton cul". J’ai retiré "dans ton cul" pour justement, comme vous le dites, être dans une posture d’accalmie.
TA. Début mai, nouveau coup de théâtre, au lieu de vous calmer [ D. Qu’est-ce que j’ai fait encore.. ] vous vous mettez sur la liste Euro-Palestine qui a un discours assez radical et qui a comme défaut d’importer en France le conflit du proche orient surtout.
D. Alors, voila comment ça s’est passé : Il y a Olivia Zemor et Nicolas Shashahani, les instigateurs de cette liste, tous deux juifs,
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
TA. Mais arrêtez chaque fois que vous parlez de quelqu’un, de dire qu’il est juif ou pas juif ou machin, parce que ça va finir comme Le Pen !
D. Non, non, mais je vous explique pourquoi, vous allez comprendre pourquoi : Ils viennent me voir, ils se présentent d’ailleurs comme tels, et me disent "voila nous on va venir te soutenir à ton procès". Et donc, ils sont venus et ils ont effectivement manifesté leur soutien en disant que ce sketch n’était absolument pas anti-sémite et que bon il n’y avait aucun souci. Et ensuite, bon j’ai gagné ce procès, et puis arrivaient les élections et ils ont monté cette liste. Et, de manière assez naturelle, bon moi j’étais pour le droit international, pas spécialement, pas spécialisé sur la question du proche orient, mais j’ai trouvé ça normal pour le droit international qui est pour moi la perspective politique la plus intéressante, ben de les suivre. Et donc je les ai suivi pendant cette période là, et puis aujourd’hui ce mouvement devient un mouvement politique, et donc j’ai décidé de prendre mes distances.
TA. Mais vous qui êtes tellement préoccupé par les problèmes de l’esclavage, ce qui est tout à fait compréhensible encore une fois, bon, pourquoi pas vous occuper du Rwanda par exemple ? Pourquoi vous occuper de la Palestine ?
D. Parce que le Rwanda, si vous voulez, à priori là c’est terminé aujourd’hui, enfin, le conflit en lui-même, alors que le conflit est très vivant aujourd’hui en Palestine, et que c’est une illustration d’une crise du droit international en fait. C’est à dire que les hommes et les femmes de bonne volonté de cette planète se sont mis autour d’une table, prennent des décisions, qui ne sont pas respectées. Et donc je trouve que c’est... Ben voila, pour éviter que le Rwanda ne se reproduise il faut aujourd’hui soutenir effectivement le droit international, notamment en Palestine, mais sans... Il n’y a dans mon esprit absolument aucun parti pris. Je pense que tout le monde a le droit à une paix juste dans cet endroit du monde.
TA. Mais tout le monde est d’accord pour que les Palestiniens aient droit à un pays.
D. Ben il ne manquerait plus que ça...
TA. Le problème, c’est que vous avez été viré de cette liste Euro-Palestine...
[ Dieudonné interrompt Ardisson ]
D. Non, est-ce que je peux...
TA. Vous avez été viré, laissez moi expliquer et après vous direz si vous êtes d’accord ou pas...
D. Non parce que je n’ai pas été viré. C’est moi qui est parti. Je veux juste rétablir cette vérité. [ TA. oui ] C’est à dire j’ai fait une dépêche AFP expliquant que ce mouvement devenait un mouvement politique et que je préférais prendre mes distances.
TA. C’est pas ce qu’ils disent eux. Eux, ils disent qu’ils vous ont viré parce que vous avez amené dans Euro-Palestine et qui tournent autour de vous, des gens douteux, comme Alain Soral, qu’on a reçu ici d’ailleurs, mais qu’on ne recevra plus compte tenu de ce qu’il a dit. On ne peut pas le recevoir.
D. Mais il l’a dit avec ses mots. Moi je sais, je le connais, c’est un copain et il n’a absolument rien d’antisémite. C’est un républicain, il s’exprime avec une façon parfois un peu ...
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
TA. Attendez, il a dit dans "Complément d’enquête" sur France 2, il y a le film, c’est passé sur France 2, il a dit "Depuis 2500 ans chaque fois que les juifs mettent les pieds quelque part, au bout de 50 ans ils se font dérouiller". Mais c’est des trucs... Vraiment des propos d’avant guerre... C’est des trucs qu’on n’a plus entendu depuis 60 ans !
D. Oui, je pense qu’il s’en est excusé. Je pense que ce qu’il voulait dire c’était qu’il fallait dans des moments de crise avoir un peu d’auto... Se regarder un petit peu soi. C’est à dire on ne peut pas rejeter tout le temps la faute sur les autres. C’est pas forcément les arabes les méchants. C’est pas forcément... C’est ça qu’il voulait dire. Et il s’est exprimé d’une manière un peu brutale. Maintenant, je n’ai pas à assumer ses propos !?
TA. Vous n’avez pas à assumer ses propos, mais quand il a dit ça vous étiez à côté de lui, impassible, souriant,... Je veux dire, ça n’avait pas l’air de vous choquer.
D. Non mais si vous voulez, vous l’avez dit, je pense que le plus important, et Alain Soral a été victime en plus de violences suite à cette émission...
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
TA. Justement, Alain Soral un soir dédicace des livres dans une librairie. Il est agressé. Vous allez à son secours ! Vous arrivez après la bagarre, mais enfin vous allez le soutenir encore !
D. Mais c’est... Je vais le soutenir... Simplement.... Je pense que ce genre d’artiste, parce que c’est un artiste, un libre penseur, un peu trash, un peu punk, mais je crois que c’est important à l’heure où on est dans une expression artistique complètement commerciale, de préserver ce type de vision. Ca me parait important.
TA. La liberté d’expression de Soral, je la respecte puisque je l’ai invité ici. Il a dit des choses terribles et ça m’a été reproché etc. Donc je suis pas en train de jouer les pères la pudeur ou les saintes ni touchent...
D. Je sais, je sais...
TA. Mais quand il dit des trucs comme ça c’est insoutenable.
D. Vous êtes l’un des seuls, et je le dis, à, je pense, à avoir une oreille attentive sur le monde de la création et de l’art en général.
TA. Oui, mais on peut pas, il y a des moments, même si on connaît les gens, même si on les a invités , on leur dit non, ce n’est plus possible...
D. C’est vrai qu’il y a... Moi, encore une fois, je ne pensais pas être là pour parler d’Alain, mais je sais que c’est quelqu’un de très sensible, et un artiste particulièrement brillant. Et je regrette qu’il soit censuré et boycotté. Son dernier ouvrage, là, euh...
TA. Mais attendez. Être censuré et être boycotté. Moi je ne suis ni un boycotteur ni un censeur. Mais c’est vrai qu’au bout d’un moment quand les gens en rajoutent systématiquement et qu’ils montent aux extrêmes par des déclarations absolument insupportables qui rappellent les propos les pires des années 30, ON ne peut plus les inviter à la télé, même si on est un libre penseur, même si on pense que tout le monde a le droit de s’exprimer.
D. Oui, nan mais... C’est votre ligne éditoriale. Je ne sais pas comment vous faites. Je pense que vous avez aussi des pressions. Vous ne pouvez pas faire tout ce que vous voulez tout à fait. Et que...
TA. Écoutez, vous êtes là.
D. C’est pour ça que moi je vous remercie d’avoir...
TA. Vous êtes là. Donc ça veut dire que je fais ce que je veux. Simplement je vous dis ce que je pense. Je ne vous aurais pas invité quinze jours après le sketch chez Marc-Olivier Fogiel... Mais ça c’est moi.
D. Autrement dit vous êtes tout seul face à vous-même dans ces moments là ?!
TA La preuve vous êtes là. [ D. oui oui.. ] Mais quand vous déclarez par exemple, Dieudo, j’sais pas, que vous déclarez que l’antisémitisme n’existe pas ? Vous dites "C’est pas vrai l’antisémitisme c’est un truc qui est mort avec les nazis, ça n’existe pas", vous vous rendez compte de ce que vous arrivez à dire ?
D. Je pense que... Il faut resituer systématiquement les propos dans le contexte. Je pense qu’on peut parler de racisme aujourd’hui. Il faut arrêter de parler d’antisémitisme. L’antisémitisme c’est quoi ? C’est quoi un sémite ?... Mais ça n’a pas de sens en soi ce mot là n’a pas de sens. Alors parlons plutôt de racisme, tous ensemble.
TA. De racisme anti-juif, c’est pareil.
D. Voila. Et on dissocie des formes de racisme. Une forme particulière. Et ça, je pense, c’est un danger grave. Il me parait important, cela va dans le sens de ce que dit Mouloud Aounit d’ailleurs [ NDLR : actuel président du MRAP ], je crois que c’est très important d’aller...
TA. Et de se battre contre tous les racismes, et non pas simplement contre le racisme anti-juif, on est bien d’accord...
D. Et n’en dissocier aucun.
TA. Mais oui. Mais ça vous amène quand même à dire des trucs... Quand on vous parle de la Shoah, vous dites comme si ça pouvait équilibrer quoique ce soit : " Israël a soutenu l’Afrique du Sud dans sa politique d’apartheid".
D. Les nations unies se sont réunies et ont dit ce que j’ai dit. C’est simplement... Moi il suffit de... Y a un livre d’ailleurs qui est très bien, d’Olivier Mukuna, un entretien qu’on a fait ensemble...
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
TA. Livre qui est interdit en France, pour le moment.
D. ...si vous voulez, qui reprend cette résolution des Nations Unies, qui dit que Israël est le dernier pays à entretenirdesrelationspolitiques,nucléairesetfinancièresavecl’Afrique du Sud, avec l’Etat raciste d’Afrique du sud.Donc, moi, je ne fais que citer les Nations Unies alors...
TA. Tout le monde a entretenu des relations avec l’Afrique du sud à l’époque de l’apartheid [ NDLR : C’est faux. ]
D. Non mais, et alors... J’ai envie de dire : Et alors... Etre le dernier...
TA. Mais d’accord, tout le monde s’est félicité à un moment de ce que Declerk avait supprimé l’apartheid. Et puis voilà.
D. Mais, être le dernier à le faire, ça a un sens symbolique fort, très fort.
TA.Ouais,mais quand vous dites par exemple que, l’Afrique du sud et Israël ont mis au point ensemble un programme d’épuration ethnique.
D. Bon, ça. Non. J’ai pas dis "ensemble", mais ce que j’ai dit... [ TA. coupe : Mais c’est dans le livre de Mukuna. ] ...Wangari Maathai [ NDLR : Biologiste Kényanne],prix Nobel de la paix 2004,je peux pas faire mieux, en tant que femme debonne volonté, comme référence... Cette femme, dit qu’effectivement le SIDA, elle prétend que le SIDA, bon je pense qu’elle est maître d’elle-même quand elle dit ça, elle n’est pas sous la menace, elle dit, que le SIDA est une invention pour anéantir le peuple noir d’Afrique... C’est sa théorie. Bon, moi, la seule chose que je dirais aujourd’hui : Est-ce qu’on ne pourrait pas faire, par rapport à cette maladie terrible, 80% des gens qui vont mourir de cette maladie sont noirs sur la planète, donc ça ne serait peut-être pas mal quand même, de faire une étude sur les origines de cette maladie, mais, complètement indépendante.
TA. Vous en êtes à penser que le SIDA a été consciemment développé pour anéantir les noirs d’Afrique ? Mais, attendez, c’est...
D. Non, non. Moi je ne pense pas ça. Mais quand vous avez le prix Nobel de la Paix 2004 qui reçoit son prix et nous informe de cette chose, je m’interroge... Et je dis, je ne veux pas y croire, ça me parait trop atroce, mais vous me citiez tout à l’heure le nazisme. C’est vrai que la folie humaine, elle peut aller très loin, donc il faudrait, peut-être, faire une commission d’enquête sur les origine de cette maladie.
TA. Qui aurait intérêt à détruire les noirs d’Afrique ?
D. Eh bien c’est cette commission d’enquête qui pourrait nous en informer. Maintenant, c’est peut-être effectivement une paranoïa ultime, je ne sais pas, mais le fait qu’il y ait un prix Nobel... Une femme en plus formidable...
[ Ardisson interrompt Dieudonné ]
[ RAPPEL : Il n’a pas été question d’Israël ou de Juifs en liaison avec le SIDA jusqu’ici ]
TA. Oui d’accord. Est-ce que vous êtes conscient quand même que là, vous êtes sur une route qui, qui vous coupe du reste du monde, quoi ? Vous êtes parti dans votre truc que...
D. Qui me coupe du reste du show-business. [ Air ironique ] Mais pas du monde. Parce que ma salle est pleine depuis le mois de...
TA. Ah, mais ça, vous trouverez toujours des gens pour aller vous voir, ça oui, Le Pen, il fait 19 % de suffrages...
D. Oui, mais je... Moi, Le Pen, je me suis battu à Dreux...
TA. Mais oui, justement.
D. Je ne suis pas sur cette ligne politique. On peut même me traiter d’immigrationiste. Je pense que c’est par le brassage naturel des populations sur cette planète qu’on arrivera à un équilibre, à une paix. C’est mon concept. Donc Je ne suis pas nationaliste du tout. Maintenant, me comparer à Le Pen, non... Mais vous êtes un provocateur, [ A. C’est vous qui dites cà. ] et j’apprécie toujours la provocation [ rires de Dieudonné ]
TA. Coluche a eu des problèmes, Bedos a eu des problèmes. Ils ont été interdits d’antenne. Il y a eu des ... Parce qu’ils s’attaquaient au pouvoir en place, parce qu’ils s’attaquaient aux institutions... Et c’est tout à fait souhaitable, c’est tout à fait bien, on a besoin de gens comme ça. Mais est-ce que vous vous n’avez pas le sentiment que vous êtes embarqué dans un truc, et d’une façon un peu têtue, vous voulez pas reconnaître...
D. C’est mon côté breton. [ Rires public ] C’est vrai que ma mère est bretonne. J’ai un côté un peu têtu. Mais tant que je ne comprends pas, j’ai l’impression d’être de bonne volonté, de m’être excusé si j’ai blessé des gens qui ne pouvaient pas comprendre. A partir du moment où je dois aller au bout de ma démarche pour comprendre. Et je crois que c’est... Vous savez, on est dans un monde, vous le savez mieux que moi, mais on est dans un pays, avec une vraie tradition de l’humour. A l’époque, même à l’époque des rois, il y avait le bouffon à la cour. Il mettait la couronne, et de temps en temps, on lui coupait la tête si...
TA. Sans aller chercher jusque là : "Bal tragique à Colombey " en couverture de "Charlie Hebdo", quand le général De Gaulle... Très bien. Mais là, c’est pas pareil... On a l’impression que vous vous complaisez finalement dans cette victimisation dont vous êtes le seul responsable en fait.
D. C’est un point de vue de me dire ça. Moi, je vous remercie de m’avoir invité, mais je pense que c’est un point de vue qui est discutable. Je pense pas... Je pense être la victime et je ne pense pas, parce qu’on m’a interdit de travailler dans un pays où je paye des impôts, parce que j’ai une femme et trois enfants à nourrir, parce que je trouve incroyable que dans un pays comme le mien, qui est la France, et qui est plus largement l’Europe, je préfère me considérer comme européen, je trouve incroyable que j’ai pu faire un sketch sur le Mollah Jean-Christophe, un sketch sur le curé. Là je fais un sketch sur un colon israélien et tout d’un coup c’est l’hystérie. Pourquoi ?
TA. Parce que vous avez depuis un an enfoncé le même clou... [ Ardisson confond "tout d’un coup" avec "depuis un an" ] C’est ce que j’essaye de vous dire ce soir. Vous auriez fait le sketch chez Fogiel, vous auriez dit : bon ben le sketch n’était pas très drôle, je suis désolé , OK , basta, c’est pa grave... Moi je vous ai invité un jour ici pour faire l’épitaphe de Jean D’Ormesson, c’était pas très réussi voila mais c’est pas grave. On a dit c’est pas grave. Jean D’Ormesson je lui ai expliqué, c’est Dieudo... Mais là, ça fait un an que vous enfoncez le même clou. Vous devenez le représentant maintenant officiel... , vous étiez un humoriste, de...
D. De l’antisémitisme ?!
TA De l’antisionisme au moins !
D. Ah quelle saloperie... Ca vous tombe sur la gueule un beau matin. T’es pas préparé, pire que la chiasse. Hein ! Non, non c’est vrai que, c’est douloureux, c’est...
TA. Non, mais là vous êtes devenu maintenant le spécialiste. Quand, quand le gouvernement veut interdire la chaîne du Hezbollah Al-Manar...
D. Alors Ca c’est un scandale. [ TA. Voila ! ] Mais, non mais comment se fait-il...
TA. C’est une chaîne qui fait un feuilleton basé sur le "protocole des sages de Sion", dont tout le monde sait que c’est une invention.
D. Ca je suis d’accord.
TA. C’est une chaîne qui explique que c’est les israéliens qui ont donné le SIDA aux Africains... Voila...
[ C’est Ardisson qui envoit publiquement cette idée de lien entre Israël et le SIDA, à propos d’Al Manar, et non pas Dieudonné. Cette idée sera reprise, comme provenant de Dieudonné, dans Le Figaro et des publications sionistes intégristes sous une forme voisine de : "Les Juifs ont donné le SIDA aux Noirs Africains". Auparavant dans l’interview, le SIDA avait été évoqué uniquement par rapport aux déclaration de la prix Nobel. ]
D. Non, mais on revient sur sur ce sujet...
TA. Et vous la défendez cette chaîne...
D. Mais non, je défend simplement. Je voudrais qu’on arrête...
TA. Moi aussi je défend la liberté de la...
D. Je voudrais qu’on ouvre une commission d’enquête sur les origine de cette maladie. Je n’ai aucune certitude sur les choses, mais ça me paraîtrait normal que les Nation Unies ouvrent une commission d’enquête sur les origines de cette maladie. Cette chaîne ne fait que pousser le débat. C’est tout. Simplement, d’où vient cette maladie qui est née comme ça [ Claquement de doigts ].
[ Dieudonné répète ce qu’il a dit auparavant, il n’approuve pas l’insinuation d’Ardisson concernant Israël et le SIDA ]
TA. Vous ne pouvez pas défendre Al Manar, chaîne du Hezbollah, au nom de la liberté d’expression. Il y a un moment où ...
D. Ben quoi, vous défendez vous quelle chaîne ? Il y a bien d’autres chaînes qui moi me dérangent dans le paysage. Quand vous avez TFJ [ NDLR : Télévision Française Juive ] qui appelle au boycott de mon spectacle, qu’est-ce que c’est que cette chaîne ? Qui représente quels genres d’intérêts ? Non mais je vous pose la question ? Ca ne vous choque pas qu’une chaîne religieuse interdise le spectacle d’un humoriste ?
[ A aucun moment Dieudonné ne fait état de financement de cette chaîne ]
TA. Si, ça me choque.
[ Ardisson confirme, mais n’a pas été, lui, attaqué par TFJ ]
D. Eh bien, comment se fait-il que cette chaine soit encore en... Je comprends pas. Mais bon, moi, je...
TA. Mais vous êtes pour le fait qu’Al Manar soit diffusée en France avec des feuilletons basés sur les "protocoles des sages de Sion" ?
D. Non. C’est à la justice à un moment donné de...
TA c’est ce qu’ils font en ce moment.
D. Non, là c’est pas la justice c’est le CSA pour l’instant, et la justice donnera raison à la chaîne vous verrez. Parce qu’ils n’ont pas visiblement franchi cette fameuse limite. Alors là, la propagande qui est en train de monter : "Ah c’est une chaîne qui fait..." Bon, ben voyez... Et laissez la justice s’exprimer... Là, il ne faut pas crier en même temps que les loups dans ce domaine, parce qu’il y a une hypertrophie dans la sensibilité autour de la question israélienne. [NDLR : TFJ parle d’Israël favorablement dans toutes ses infos ] Une hypertrophie. Soyez raisonnable. Et il faut prendre des distances je pense, et laisser la justice se prononcer. Parce que c’est... Il y a une hystérie... Moi je le vois dans mon métier d’humoriste, aujourd’hui il y a des zones vraiment compliquées. Et pourtant c’est des zones où il faut installer de l’humour. Je suis comme un chercheur... C’est vrai que, bon, je... On peut se planter, et j’ai pu me planter, je n’incarne pas la raison, bien loin de là, bien loin de là, mais de là à représenter l’axe du mal à moi tout seul, non...
[ Dieudonné prend un air abattu ]
TA. Non non, j’ai jamais dit que vous représentiez...
D. Je peux pas représenter tout ça. Faut qu’on partage, parce que là...
TA. Non non, je vous trouve... Vous le savez bien, très drôle et en plus très bon comédien. Et je suis un peu désolé pour vous dire la vérité, je vous parle amicalement, je suis un peu désolé de vous voir vous enfoncer là dedans, parce que c’est peut-être la dernière fois que je vous invite Dieudo.
[ Long silence puis Le public déçu : Ooooohhhhhh ]
D. En tout cas, c’est courageux de le dire. Moi je trouve ça très bien. Puis d’ailleurs vous êtes une des rares personnes avec qui on peut parler et je sais que quand je vous parle comme ça, on se parlera comme ça après, il y a pas de souci. Si je ne suis plus invité, je ne serais plus invité. [ Voix étranglée ] Mais je peux pas aller contre ma conscience, contre ma dignité. J’peux pas, j’ai une dignité et j’ai une conscience.
[ Applaudissements du public ]
TA. Est-ce que vous êtes prêt là... Quelles excuses êtes-vous prêt à faire là.
[ Ardisson fait le perroquet fou ]
D. Ah mais, comme je l’ai fait, et je peux peut-être saisir effectivement l’opportunité d’être face à vous pour le dire : Si j’ai blessé des gens en faisant ce sketch, et les autres sketchs que j’ai fait, mais si , sur ce sketch précisément, si j’ai blessé des musulmans en faisant le Mollah Jean-Christophe, je m’en excuse, j’en suis désolé. Si j’ai blessé des Juifs en faisant ce... Je suis désolé et je m’en excuse profondément, mais sachez que c’est par le rire qu’on va avancer tous ensemble. Et c’est pas en se cristallisant comme ça. [ mine tendue ] Parce qu’il y a un repli communautaire extrêmement dangereux au sein de la république. Il faut faire attention.
TA. Tout à fait.
D. Bon, je serais peut-être pas réinvité ... On se recroisera j’espère... Mais en tout cas ce qui est certain , ce que je sais, c’est que je suis soutenu par une grande, une majorité des Français.
TA. Vous savez les Français, encore une fois, en 40 ils soutenaient tous Pétain. Donc la majorité des Français pour moi... C’est pas un exemple.
[ Ardisson se pose en donneur de leçon à tous les Français, en leur reprochant la collaboration d’une majorité avec les nazis. ]
D. Eh qu’est-ce que vous auriez fait vous ? Est-ce que vous auriez été courageux, vous, à l’époque ?
TA. J’en sais rien.
D. Est-ce que moi j’aurais été courageux ? Même moi pendant la traite négrière, qu’est-ce que j’aurais fait ? Est-ce que j’aurais pas trahi les miens ? Comment j’aurais réagi ? Je ne sais pas...
TA. Est-ce que vous ne pensez pas que vous auriez mieux à faire, à faire avancer la cause des noirs en France , puisque c’est quelque chose qui vous préoccupe ? Il y a un vrai racisme, il y a une vraie mise à l’écart des gens de couleur dans ce pays. Moi quand j’invite des musulmans dans cette émission tout le monde me regarde comme si c’était extraordinaire, alors qu’il y en a quand même 6 millions dans ce pays. Est-ce que vous n’auriez pas intérêt finalement à faire avancer la cause des Noirs plutôt que d’être l’ennemi de la cause sioniste ?
D. C’est sûr.... Mais bon, tout a commencé avec ce projet de film sur Le Code Noir , sur la traite négrière. Tout a commencé comme ça. Je vais voir les autorités de mon pays, le CNC [ NDLR : Centre National de la Cinématographie, qui co-finance presque tous les films, y compris des vidéos sexys de M6 diffusées le soir à minuit... ], pour dire "Bon voilà je voudrais faire ce film". Et là on m’envoie un courrier. On me dit : "Non. Ne faites pas un film"... Pourquoi ? Parce que c’est un sujet extrêmement délicat. 95 % des richesses aux Antilles appartiennent encore aux descendants d’esclavagistes. C’est un sujet difficile à ouvrir. Alors je leur dis : Vous ne pouvez pas me dire ça. Vous avez financé tout un tas de films sur d’autres crimes contre l’humanité. Le mien a été déclaré comme crime contre l’humanité, vous ne pouvez pas me.... Et là, j’ai compris que j’étais face à une sorte d’unicité dans la souffrance, face à la République, qui m’a extrêmement dérangé. Et là j’ai eu un discours qui est celui que j’ai face à vous. Et je ne changerais pas. C’est pour ça que je vous dis : Peut-être que ce discours ne passera pas, mais tant que les Noirs n’auront pas aussi droit à leur dignité, simplement à leur histoire, je tiendrais ce discours et je continuerai à le faire.
TA. Mais qui a intérêt à ne pas faire ce film ? On peut vous dire ça ne marchera pas, que ça ne fera pas d’entrées, mais personne peut vous dire que c’est pas bien de le faire. Vous connaissez l’état d’esprit de la France aujourd’hui...
D. Si je vous dis ce que je vous dis, c’est que j’ai vraiment fait les choses dans l’ordre, et le mieux du monde. C’est à dire que c’est au point de départ, au synopsis, sur quelques lignes, juste sur le sujet, qu’on m’a dit : "Ce sujet n’est pas un sujet de film. Faites un documentaire". J’ai dit : "Mais pourquoi pas un spectacle de marionnettes ?" Mais vous êtes malades ! Je veux dire on est combien de millions de noirs dans ce pays ? Et encore une fois je ne suis pas communautaire du tout. Ma mère est blanche, mon père est noir. Je dis simplement une chose : la moindre des choses c’est que le peuple noir ait droit à son histoire.
TA. Mais oui, bien sûr.
D. Nous n’en sommes pas... Nos ancêtres n’étaient pas des gaulois, mais nous sommes français, nous avons le droit de savoir comment ça s’est passé. Alors pourquoi on ne veut pas ouvrir ce dossier ? Ben parce que quand on veut ouvrir ce dossier... On va dire... Qui a profité de cette.... On va voir des choses, on va comprendre un peu mieux l’histoire, et ça va gêner, ça gène des gens... Si j’avais pu faire ce film comme ça, je serais pas là aujourd’hui, parce que les choses ne seraient pas passées, déroulées de cette façon là...
TA. Cela aurait été bien... [ Sourire compatissant idiot ]
D. Donc justement, par rapport à ça, la seule façon aujourd’hui que j’ai pour faire ce film, c’est d’organiser une souscription, la souscription pour le code noir. Et donc j’ai organisé ça. Et je pense que la population qui a envie de voir ce film doit savoir qu’il ne pourra pas se faire par le canal historique du cinéma. Donc : Théâtre de la main d’or, association "Le Code Noir", souscrivez [ NDLR : Association Les Ogres Le Code Noir ], et puis je pense que c’est de réapproprier son histoire et c’est très important pour toute une population qui aujourd’hui est malade.
TA. Et si on peut vous aider là dessus, on le fera.
D. Merci.
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