Je viens de lire le topic - bon, pas tout, mais une bonne partie - et je trouve que tout ça est fortement empreint d'idéologie. J'ai eu envie de reprendre l'un des messages de Figoal.
Figoal a écrit:l'homme étant par nature individualiste
Pétition de principe. Tu assènes comme une évidence un jugement issu d'une école philosophique - l'école libérale anglaise (Locke, puis Adam Smith, par ex... un hasard, sans doute). On peut aussi dire "l'homme est le produit de la société dans laquelle il vit". Dirais-tu que les sociétés à la afghane sont individualistes ? Ou la Grèce de Périclès ? Ou la plupart des sociétés primitives ?
il serait tout bonnement illusoire de croire qu'un cadre va accepter de gagner autant qu'un ouvrier non qualifé.
Parce que dans une société comme la notre, on fixe soi même ce qu'on va gagner ? Je croyais que les salaires étaient plutôt fixés par le marché... Quand, aux EU, un Noir travaillant à plein temps touche un revenu inférieur au seuil de pauvreté, il l'"accepte" ? Il n'a pas le choix. Au reste, j'ai connu pas mal de jeunes cadres, frais émoulus d'une grande école de milieu de tableau, qui se retrouvaient avec un salaire de début très décevant, moins de 2 fois le SMIC.
on va quand même pas me faire croire que quelqu'un qui invente une nouvelle source d'énergie mérite de gagner autant que quelqu'un qui passe sa journée à serrer des boulons
Là encore, le plan n'est pas le bon. "Qui mérite de gagner quoi" est une question qui n'a pas de sens dans un système libéral. Au demeurant, ton exemple va à contre-courant de ta démonstration, parce que si tout le monde sera probablement d'accord pour répondre "non", on peut aller plus loin : en France, ton inventeur d'une nouvelle source d'énergie est probablement un chercheur professionnel, travaillant pourquoi pas pour l'Etat, au CNRS ou dans une structure similaire (si, si, il y a des tas de partenariats technologiques CNRS/privé). Question études, impossible d'être plus diplomé que lui ; question don, à 18 ans, il expliquait les cours à ses potes qui ont fini à HEC. Question réussite professionnelle, il a fait un parcours ultra-sélectif. Question salaire, il est à 3 ou 4000 euros par mois.
Te fera-t'on croire que ce gars mérite de gagner 1000 fois moins qu'un PDG qui bosse certes beaucoup, ou simplement le tiers d'un bon commercial ? Note que, perso, je ne le plains pas, le chercheur. Il a un métier qui le passionne, il a d'autres satisfactions que financières. C'est juste une critique de ce que tu dis.
Pour en finir avec cette histoire énergétique, qui va s'en mettre plein les poches ? En premier lieu, ceux qui vont la vendre, et les fonds de pension qui auront acheté les actions. L'inventeur ? Ce fonctionnaire ne touchera pas grand chose ; bon, la gloire, des invitations ici et là, quelques conférences à 1000 euros. Les ingénieurs qui vont rendre possible l'utilisation de cette énergie et transformer nos vies vont toucher un salaire décent, plus que l'inventeur, peut-être, mais moins que le boursicoteur. Les ouvriers qui vont produire le nécessaire, et qui sont pourtant indispensables au processus ? Un bol de riz, parce qu'ils seront délocalisés.
Qu'est-ce qui vous choque dans les salaires des PDG
Excuse-moi, la citation n'est pas exacte, mais tu as posé à peu près cette question dans un autre post. Je suis entièrement d'accord avec toi sur ton calcul des PDG du CAC40. Prendre les sous des qq dizaines de mecs qui gagnent des millions n'a aucun intérêt économique. Dans la même veine, il me semble de pur bon sens de supprimer l'ISF, non pas pour faire plaisir aux riches, mais parce que cet impôt, pour autant que je l'ai lu, est déficitaire. La solidarité et la redistribution, oui ! l'impôt vexatoire, je ne vois pas l'intérêt. Bref, ce qui me choque, c'est que ces gars se fixent eux-mêmes leurs salaires via les copinages des CA et, surtout, qu'ils ne sont pas responsables !!! Je ne suis pas choqué par les salaires que tu donnes, mais, à ce niveau de salaire, on devrait être responsable de sa gestion, et ce sur ses biens propres ! Alors que là, c'est du risque nul : s'ils font rentrer du pognon, ils touchent ; s'ils sont mauvais et mettent la boite sur la paille, ils touchent des indemnités pharaonique (genre le Crédit Lyonnais). Un mec comme Messier aurait du se retrouver en slip, au sens propre, après ce qu'il a fait de Vivendi.