par crikken » 21 Fév 2006, 09:55
Ancien inspecteur, Frank Elder passe une retraite morose dans un coin retiré des Cornouailles, le plus loin possible de son passé, et notamment de son ex-femme. Un cauchemar récurrent le renvoie sans cesse à une affaire non résolue, la disparition d'une adolescente. La remise en liberté du principal suspect, Shane Donald, condamné pour le meurtre d'une autre jeune fille, pousse Elder à reprendre progressivement l'enquête.
Ce polar est le premier volume de ce qui sera une série, construite autour du personnage de Frank Elder. A l'image de ce vieux loup solitaire et désabusé, "De chair et de sang" est un roman policier plutôt classique. Face à Elder, Shane Donald est quant à lui un personnage ambigu, toujours sur le fil: N'est-il qu'un gamin malmené par la vie, un adolescent influençable que la prison a remis sur le droit chemin? Ou un dangereux pervers prêt à basculer de nouveau dans la folie criminelle? John Harvey joue avec les apparences… Grâce à une intrigue efficace et un rythme savamment entretenu par les rebondissements et les accélérations, "De chair et de sang" est un roman sans temps mort qui ne vous laisse pas le temps de souffler. Un bon polar!
Adieu Charlie et bonjour Frank ! Voici, avec De chair et de sang, le nouveau héros de John Harvey. Frank Elder, ancien de la brigade de Nottingham - le monde est petit -, aujourd'hui inspecteur à la retraite. Divorcé, replié en Cornouailles, il vit une relation difficile avec sa fille de 16 ans autant qu'avec l'inactivité. Hanté par une vieille affaire non résolue - des adolescentes enlevées et torturées -, il va reprendre du service et se trouver personnellement impliqué dans les nouveaux méandres de cette histoire. On ne vous raconte pas, évidemment. Sachez simplement que l'univers ressemble aux romans précédents : même humanité du regard, même réflexion sur l'ambiguïté du mal - les criminels, chez Harvey, sont d'abord des victimes. Mais ce nouveau roman tient plus du thriller que de la procédure criminelle. Le rythme est plus rapide, les rebondissements plus nombreux. Le style aussi a évolué. Les phrases sont plus courtes, le tempo vinaigré. Bref, on n'oublie pas Charlie Resnick, mais on court déjà derrière Franck Elder.
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