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Gastibelza a écrit:Autre intérêt du livre : l'évocation étonnante de réflexions menées par divers pays, dont l'Allemagne, pour que les Juifs puissent disposer d'une terre où vivre. Un prémice au sionisme en quelque sorte. Il est question ainsi de la Palestine déjà (refus du colon britannique) mais aussi d'Haïti, de l'Australie, de Madagascar et même de régions d'Afrique !
Evidemment, aucune solution n'a pas pu être creusée, personne ne voulant importer ce qui était considéré comme un problème racial.
fourcroy a écrit:Rob77, j'ai beaucoup aimé ce livre (Limonov), une biographie d'un aventurier hors du commun par un bon connaisseur de la Russie.
Je ne savais pas que tu lisais les auteurs réactionnaires comme Soljénitsyne.
"Ce n'est pas sur la liberté qu'on s'est précipités, mais sur les jeans. Sur les supermarchés. On s'est laissé avoir par des emballages bariolés... Maintenant, chez nous aussi, on trouve tout dans les magasins, c'est l'abondance. Mais les montagnes de saucissons, cela n'a rien à voir avec le bonheur ni avec la gloire. Nous étions un grand peuple! On a fait de nous des trafiquants et des pillards... Des marchands de tapis et des managers."
Dans un système extraordinairement sophistiqué, les élites au pouvoir ne peuvent se maintenir sans la soumission et la loyauté des millions de gens à qui l'on accorde, en échange de ce service, de bien maigres récompenses: les soldats, la police, les enseignants, les hommes d'Eglise, les travailleurs des transports et des communications, les éboueurs et les pompiers. Ces gens - les catégories dotées de quelques privilèges mineurs - sont pris dans une alliance avec les élites. Ils forment, en quelque sorte, la "garde prétorienne" du système, véritable digue entre les classes les plus favorisées et les classes les plus pauvres. S'ils cessent d'obéir, le système s'effondre. (...) On constate des signes d'un mécontentement croissant au sein de la garde prétorienne du système. On nous déclarait régulièrement que les pauvres et les ignorants formaient le gros des bataillons de ceux qui ne votaient pas (...). Aujourd'hui, cette désaffection s'étend aux familles qui vivent au-dessus du seuil de pauvreté. Ce sont les travailleurs blancs, ni riches ni pauvres mais insatisfaits de l'insécurité économique, mécontents de leur travail, inquiets pour leur environnement et hostiles au gouvernement - en une combinaison de racisme et de conscience de classe, de mépris pour les pauvres et de méfiance vis-à-vis des élites et, de ce fait, ouvert à toutes les solutions qui se présenteraient, à gauche comme à droite. (...) Il se pourrait que l'on assiste, dans les années à venir, à une course pour la captation politique du mécontentement de la classe moyenne américaine.
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