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par **Raoul** » 16 Mai 2005, 15:17

« Le gâchis d’une belle idée » titrait Le Monde samedi 14 mai 2005 en faisant référence à ce lundi de pente-côte décrété journée de solidarité pour les personnes âgées et à mobilité réduite. Gilles Dauxerre, dans son éditorial de La Provence de ce fameux jour, parle d’une « idée charitable » pour laquelle on aurait dû « faire appel à leur générosité, dont ils[les Français] savent faire preuve pour chaque grande cause humanitaire,… ». En effet il me semble que les Français ont battu un nouveau record au dernier téléthon.

Poursuivons alors cette « belle idée » de manière plus « pédagogique ». Car, d’après les médias, et comme pour beaucoup de réformes, les français ne l’ont pas bien comprise et c’est la faute du gouvernement de l’avoir mal « communiquée », d’avoir bâclé son explication, et donc d’avoir gâché cette « belle idée ». Pour y remédier et rester dans la « positive attitude », on pourrait plutôt miser sur ce qui marche et donc organiser un téléthon pour les vieux ! et un autre pour les handicapés ! et un autre pour les femmes enceintes car cela coûte de plus en plus cher la maternité !
Un téléthon aussi pour ceux qui ont mal aux couilles, deux jours de travail en plus pour les adolescents anorexiques, une semaine pour les vaccins des maladies infantiles, et pourquoi pas rebaptiser les mois de l’année par le nom des maladies dont la lutte serait financée durant ces périodes ? Comme l’année civile et l’année scolaire, on aurait l‘année sécu avec une spéciale dédicace aux années bissextiles dites années de grande charité.

Je savait que cette vision de la santé publique dans l’angle de la charité médiatique faisait partie de la foi de Mme Chirac, qui, en tant qu’élue et femme du président de la république française, ne trouve pour les enfants à l’hôpital que la ferraille des fonds de poches des français.
Non je ne savait pas que c’est une « belle idée » de dissocier les vieux et les handicapés de la santé publique, et d’utiliser les drames engendrés par la canicule et les fautes professionnelles, pour motiver la charité des français. Non je ne savais pas non plus que cette dissociation pouvait être en plus qualifiée de « solidarité », mais par contre je savais déjà que le pouvoir préfère épargner « la charité » des plus riches.