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Comment Reynald Pedros a conquis le Maroc
Sélectionneur du Maroc depuis moins de trois ans, Reynald Pedros a réussi à mener son équipe parmi les seize meilleures de la Coupe du monde et espère que ce parcours aidera au développement de la pratique du football dans le pays.
« Le football est surprenant. Si on m'avait dit, quand il est parti de Lyon, qu'on allait se retrouver en huitièmes de finale de la Coupe du monde, je n'y aurais pas cru, et encore moins avec le Maroc. » Joueuse de Reynald Pedros (51 ans) entre 2017 et 2019, quand l'ancien milieu du FC Nantes entraînait l'Olympique Lyonnais, Eugénie Le Sommer n'est pas la seule à avoir été étonnée de le voir devenir sélectionneur des Lionnes de l'Atlas.
Pourtant, l'ex-international français (25 sélections, 4 buts) n'a pas réfléchi si longtemps avant de répondre positivement à la proposition de Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération marocaine, de prendre en main le développement du football féminin dans son pays, en décembre 2020.
« Ça m'a permis de changer d'air, nous confiait Pedros avant la compétition. En France, le foot féminin, c'est un microcosme, donc je pense que c'était la bonne opportunité. » Tous les éléments semblaient réunis pour que le technicien accepte cette mission pas si évidente de « professionnaliser » cette discipline au Maroc.
Pouvoir travailler dans un pays francophone, pas très loin de l'Hexagone, et surtout avoir la possibilité de prendre part à de grandes compétitions internationales ont fait pencher la balance. « Le président de la Fédération m'a dit qu'il souhaitait une équipe nationale compétitive et qu'il mettrait tout à ma disposition pour que je puisse évoluer dans les meilleures conditions », ajoutait le sélectionneur marocain, accompagné d'Éric Garcin, qui fut notamment adjoint de Bruno Bini, l'ex-sélectionneur des Bleues (2007-2013), en Chine entre 2015 et 2017. Il a aussi pris le soin de compléter son staff de techniciens marocains.
Le premier gros objectif de Pedros était de qualifier son équipe pour la Coupe du monde en parvenant à se hisser dans le dernier carré de la CAN 2022 organisée au Maroc. Avant l'édition de
l'an dernier, la précédente participation des Marocaines au tournoi continental remontait à l'an 2000. Et, comme en 1998, lors de leur première participation, elles avaient été sorties au premier tour.
Même si elles étaient qualifiées d'office en tant que pays hôte en 2022, Pedros était conscient d'avoir un gros travail à fournir pour que ses joueuses soient au niveau. « On a eu le feu vert pour réunir les joueuses locales quand on voulait dans la saison, détaillait-il. On les récupérait durant la semaine pour les faire travailler avec nous, puis on les renvoyait dans leur club le week-end. Quand on n'avait pas de dates FIFA, on les prenait deux semaines dans le mois. Quand il y avait une date FIFA, on pouvait aussi bosser avec les binationales en plus. »
Jusqu'à la CAN, le sélectionneur a organisé des matches amicaux contre des équipes africaines afin de se frotter aux meilleures du continent. Il s'est vite rendu compte que son équipe gommait certaines lacunes. Les progrès se sont concrétisés lors de la CAN où les Lionnes ont réalisé un parcours quasiment parfait avant de chuter en finale face à l'Afrique du Sud (1-2). « Reynald a amené beaucoup de professionnalisme, d'exigence du haut niveau car il avait l'expérience, souligne Nasser Larguet, qui avait mis en place un programme de développement du football féminin quand il dirigeait la DTN au Maroc (2014-2019). C'est ce qu'il manquait, un coach capable de relever le niveau. L'expérience qu'il a eue en France a amené un plus. »
Première nation arabe à disputer une Coupe du monde féminine, le Maroc est tombé dans un groupe relevé avec l'Allemagne, vice-championne d'Europe, victorieuse de l'épreuve à deux reprises (2003, 2007), ainsi que la Corée du Sud et la Colombie, qui disputaient respectivement leur 4e et 3e phase finale. Pourtant, ce sont bien les Lionnes qui sont parvenues à sortir de ce groupe promis aux Allemandes, en compagnie des Cafeteras.
Les JO de Paris dans le viseur
S'il ne veut pas juger le travail de Pedros, David Ducci, l'un des adjoints d'Hervé Renard (voir page 9), qui a aussi travaillé avec Larguet avant l'arrivée de l'ancien Canari, regarde avec admiration ce qui a été accompli : « Il a fait un travail de structuration et il a donné confiance à cette équipe. Pour sa première participation à une Coupe du monde, il atteint les huitièmes de finale. Il fait du bon travail. »
Pedros espère désormais que le parcours de ses filles inspirera les jeunes Marocaines et aidera au développement de la pratique dans le pays. « Cette équipe est une belle vitrine, disait-il après la victoire face à la Colombie (1-0). Elles redoublent d'efforts car elles aiment leur pays. Si, avec ce résultat, en plus de celui de la CAN, on arrive à avoir des jeunes joueuses qui s'inscrivent au foot par milliers, ce sera très positif. » Décidé à installer le Maroc durablement parmi les meilleures équipes africaines, Pedros voit encore plus loin et ambitionne de mener son équipe aux Jeux Olympiques, l'an prochain en France. « C'est difficile de se qualifier pour les Jeux, car il n'y a que deux places pour les pays africains, mais on fera tout pour y aller », a-t-il d'ores et déjà promis.
Sélectionneur du Maroc depuis moins de trois ans, Reynald Pedros a réussi à mener son équipe parmi les seize meilleures de la Coupe du monde et espère que ce parcours aidera au développement de la pratique du football dans le pays.
« Le football est surprenant. Si on m'avait dit, quand il est parti de Lyon, qu'on allait se retrouver en huitièmes de finale de la Coupe du monde, je n'y aurais pas cru, et encore moins avec le Maroc. » Joueuse de Reynald Pedros (51 ans) entre 2017 et 2019, quand l'ancien milieu du FC Nantes entraînait l'Olympique Lyonnais, Eugénie Le Sommer n'est pas la seule à avoir été étonnée de le voir devenir sélectionneur des Lionnes de l'Atlas.
Pourtant, l'ex-international français (25 sélections, 4 buts) n'a pas réfléchi si longtemps avant de répondre positivement à la proposition de Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération marocaine, de prendre en main le développement du football féminin dans son pays, en décembre 2020.
« Ça m'a permis de changer d'air, nous confiait Pedros avant la compétition. En France, le foot féminin, c'est un microcosme, donc je pense que c'était la bonne opportunité. » Tous les éléments semblaient réunis pour que le technicien accepte cette mission pas si évidente de « professionnaliser » cette discipline au Maroc.
Pouvoir travailler dans un pays francophone, pas très loin de l'Hexagone, et surtout avoir la possibilité de prendre part à de grandes compétitions internationales ont fait pencher la balance. « Le président de la Fédération m'a dit qu'il souhaitait une équipe nationale compétitive et qu'il mettrait tout à ma disposition pour que je puisse évoluer dans les meilleures conditions », ajoutait le sélectionneur marocain, accompagné d'Éric Garcin, qui fut notamment adjoint de Bruno Bini, l'ex-sélectionneur des Bleues (2007-2013), en Chine entre 2015 et 2017. Il a aussi pris le soin de compléter son staff de techniciens marocains.
Le premier gros objectif de Pedros était de qualifier son équipe pour la Coupe du monde en parvenant à se hisser dans le dernier carré de la CAN 2022 organisée au Maroc. Avant l'édition de
l'an dernier, la précédente participation des Marocaines au tournoi continental remontait à l'an 2000. Et, comme en 1998, lors de leur première participation, elles avaient été sorties au premier tour.
Même si elles étaient qualifiées d'office en tant que pays hôte en 2022, Pedros était conscient d'avoir un gros travail à fournir pour que ses joueuses soient au niveau. « On a eu le feu vert pour réunir les joueuses locales quand on voulait dans la saison, détaillait-il. On les récupérait durant la semaine pour les faire travailler avec nous, puis on les renvoyait dans leur club le week-end. Quand on n'avait pas de dates FIFA, on les prenait deux semaines dans le mois. Quand il y avait une date FIFA, on pouvait aussi bosser avec les binationales en plus. »
Jusqu'à la CAN, le sélectionneur a organisé des matches amicaux contre des équipes africaines afin de se frotter aux meilleures du continent. Il s'est vite rendu compte que son équipe gommait certaines lacunes. Les progrès se sont concrétisés lors de la CAN où les Lionnes ont réalisé un parcours quasiment parfait avant de chuter en finale face à l'Afrique du Sud (1-2). « Reynald a amené beaucoup de professionnalisme, d'exigence du haut niveau car il avait l'expérience, souligne Nasser Larguet, qui avait mis en place un programme de développement du football féminin quand il dirigeait la DTN au Maroc (2014-2019). C'est ce qu'il manquait, un coach capable de relever le niveau. L'expérience qu'il a eue en France a amené un plus. »
Première nation arabe à disputer une Coupe du monde féminine, le Maroc est tombé dans un groupe relevé avec l'Allemagne, vice-championne d'Europe, victorieuse de l'épreuve à deux reprises (2003, 2007), ainsi que la Corée du Sud et la Colombie, qui disputaient respectivement leur 4e et 3e phase finale. Pourtant, ce sont bien les Lionnes qui sont parvenues à sortir de ce groupe promis aux Allemandes, en compagnie des Cafeteras.
Les JO de Paris dans le viseur
S'il ne veut pas juger le travail de Pedros, David Ducci, l'un des adjoints d'Hervé Renard (voir page 9), qui a aussi travaillé avec Larguet avant l'arrivée de l'ancien Canari, regarde avec admiration ce qui a été accompli : « Il a fait un travail de structuration et il a donné confiance à cette équipe. Pour sa première participation à une Coupe du monde, il atteint les huitièmes de finale. Il fait du bon travail. »
Pedros espère désormais que le parcours de ses filles inspirera les jeunes Marocaines et aidera au développement de la pratique dans le pays. « Cette équipe est une belle vitrine, disait-il après la victoire face à la Colombie (1-0). Elles redoublent d'efforts car elles aiment leur pays. Si, avec ce résultat, en plus de celui de la CAN, on arrive à avoir des jeunes joueuses qui s'inscrivent au foot par milliers, ce sera très positif. » Décidé à installer le Maroc durablement parmi les meilleures équipes africaines, Pedros voit encore plus loin et ambitionne de mener son équipe aux Jeux Olympiques, l'an prochain en France. « C'est difficile de se qualifier pour les Jeux, car il n'y a que deux places pour les pays africains, mais on fera tout pour y aller », a-t-il d'ores et déjà promis.
https://www.lequipe.fr/Football/Article ... oc/1412261