Face à l'Ajax, Aubameyang a réveillé l'attaque de l'OMAuteur d'un triplé, Pierre-Emerick Aubameyang a retrouvé l'efficacité au bon moment pour réveiller l'attaque marseillaise et préserver la première place du groupe.
Le vélo ne s'oublie pas et, c'est logique, la bicyclette non plus. Pierre-Emerick Aubameyang n'avait plus marqué depuis le 8 octobre face au Havre (3-0) et il sentait peser lourd sur ses épaules les doutes sur le rendement offensif de l'OM, cette inefficacité coupable depuis plusieurs semaines, ce peu d'occasions, cette misère de tirs cadrés.
Mais il faut croire que certains réflexes sont gravés dans l'inconscient et l'international gabonais (74 sélections, 30 buts) ne s'est pas posé de questions quand il a vu arriver ce centre de la droite d'Amine Harit. Le score était de 2-2, il fallait gagner pour garder la première place du groupe, Aubameyang a ajusté ses appuis puis il a tenté le retourné façon Jean-Pierre Papin, un clin d'oeil peut-être au nouvel entraîneur de l'équipe réserve du club.
Le geste, ciselé, était parfait, le gardien de l'Ajax évidemment battu et « Aubam'» n'a pas célébré son but, tout en joie contenue, regard de défi et mâchoire serrée malgré le vacarme du virage, comme pour expier les critiques et, surtout, prouver sa valeur. « On avait regardé Arsenal hier, où il y a eu un but assez similaire, racontait le buteur au micro de Canal+. Et ce matin, je l'avais dit à Amine : "Pourquoi tu ne centres pas au deuxième poteau, tu mets un piqué alors qu'ils sont tous en train d'aller au premier ?" » Harit s'est souvenu du conseil, et Aubameyang était là.
Cinq buts en Ligue Europa cette saison
L'automne n'a pas été doux pour l'ancien Stéphanois, qui n'a marqué qu'une seule fois en Ligue 1 depuis son arrivée à l'OM l'été dernier, et qui a entendu, forcément, les débats sur son état de forme, sur ces 34 ans qui pèsent sans doute dans les jambes, sur ces matches traversés comme une ombre. Fatigué, Aubameyang ? Déterminé, aussi, et il n'y avait pas meilleure occasion que cette belle affiche européenne contre l'Ajax au Vélodrome pour montrer à ceux qui le regardent qu'il en avait encore sous la semelle.
Gennaro Gattuso, qui défend mordicus son attaquant depuis qu'il s'est assis sur le banc de l'OM il y a deux mois, l'a encore fait jeudi après le match : « Je savais qu'en travaillant comme ça, cela arriverait. J'espère qu'il aura de la continuité. Il s'appelle Aubameyang, il a peu marqué et il a été massacré. Mais il a inscrit 200 buts dans sa carrière et a toujours envie de s'entraîner dur, donc il est normal que des soirées comme ça arrivent ».
De l'expérience, Aubameyang en a effectivement en magasin, lui qui a eu le temps d'apprendre et de mûrir, depuis ses premiers pas à côté des pros, à l'AC Milan, et il a montré, jeudi soir, combien la gestion des nerfs pouvait peser dans les soirées sur un fil.
D'abord sur le premier penalty du soir, dès la 9e minute, quand il a parfaitement ajusté son contre-pied pour battre Diant Ramaj. Puis, surtout, sur le dernier coup de pied de réparation, dans le temps additionnel, quand le match nul 3-3 n'arrangeait pas du tout l'OM et que le destin lui tendait une balle de match.
Encore la tête bien froide, et encore le contre-pied, pour un triplé dont il se souviendra. Le voilà donc à cinq buts en Ligue Europa cette saison, et à sept buts en six matches de Coupes d'Europe, si l'on compte le tour préliminaire contre le Panathinaïkos. Jeudi, « Aubam' » a quitté le Vélodrome avec le ballon, triplé oblige, et avec la confiance regonflée, prêt à ajuster les compteurs en Ligue 1.
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