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OM; Aubameyang, la Ligue 1 à (re)conquérir; Le successeur d'Alexis Sanchez à la pointe de l'attaque olympienne court toujours après son premier but en championnat et une meilleure entente avec ses partenaires.
Il n'est plus là, mais son souvenir hante encore le centre Robert Louis-Dreyfus et le Vélodrome. En l'espace d'une seule saison, Alexis Sanchez a semé des souvenirs pour une vie, ou presque, et pas seulement grâce aux 18 buts qu'il a inscrits. Son aura, son jeu instinctif, son activité incessante et son professionnalisme ont marqué au fer rouge les supporters de l'OM qui n'avaient plus vu un tel phénomène, avec un tel impact sur les siens, depuis des lustres. Pablo Longoria a bien essayé de conserver le Chilien au-delà du précédent exercice en tentant de le faire prolonger à des conditions plus avantageuses.
Las, El Niño Maravilla est resté sourd à cette nouvelle proposition. Celle-ci avait de quoi faire réfléchir, pourtant, les émoluments de Sanchez passant de 2,3 millions d'euros net la saison passée à 3 M€ net plus des bonus ainsi qu'une prime à la signature de 3 M€. Peut-être freiné par l'incertitude liée à la participation à la Ligue des champions, Sanchez a laissé le temps s'écouler, sans forcément répondre, d'une manière ou d'une autre, à l'OM qui, au printemps dernier, s'est également interrogé sur l'état physique du joueur et sa faculté à enchaîner une seconde saison en conservant le même niveau de performance.
"Il faut jouer pour lui"
Sans réponse de Sanchez, les dirigeants olympiens ont activé d'autres options pour répondre au jeu prôné par Marcelino, aux antipodes de celui concocté par Igor Tudor. Et ils ont sorti Pierre-Emerick Aubameyang de leur chapeau, nouvelle figure de proue de l'attaque. Mais dans un autre registre. "Il a un rôle différent d'Alexis Sanchez. Il peut se créer des occasions, mais il faut l'aider, le servir dans les bonnes conditions. Il ne remplacera pas un Sanchez qui se sacrifiait, faisait les efforts pour les autres et travaillait pour l'équipe", insiste l'ancien attaquant olympien Marc Libbra. Le Gabonais est un peu moins vieux que le Chilien mais tout aussi expérimenté et habitué à vivre dans les grands clubs, avec la pression chevillée au corps en permanence.
S'il a marqué un doublé contre le Panathinaïkos, il court toujours après son premier but en championnat. Ce n'est pas faute d'essayer puisqu'il a tiré à 7 reprises au cours de ses 203 minutes de jeu sur les pelouses hexagonales(*), mais soit ses tentatives sont restées imprécises (2 cadrées), soit le gardien adverse s'est interposé, soit l'assistance vidéo l'a privé d'un but en Ligue 1, dix ans après sa dernière réalisation dans cette compétition avec Saint-Étienne.
Ce qui ne l'empêche pas de conserver son éternel sourire et de maintenir ses efforts, motivé par ce challenge en Provence. "Il s'est beaucoup aguerri au fil des années. Il a envie de bien finir dans un gros club comme l'OM, de montrer ses qualités dans le championnat de France", relève son ancien partenaire à Lille, Florent Balmont. "Il faut savoir jouer avec Pierre-Emerick, prolonge Alain Giresse, le premier à l'avoir sélectionné avec le Gabon. Quand je suis arrivé à l'OM, j'ai dû m'adapter au jeu de Jean-Pierre (Papin), en utilisant mon jeu long, ce qui était différent de ce que je faisais à Bordeaux avec Bernard Lacombe. Pierre-Emerick va apporter de la percussion à l'OM. Les joueurs doivent se coordonner pour bien le servir, car il va réclamer les ballons."
Son style est connu, ses atouts aussi. Mais ses partenaires doivent encore bien les assimiler pour mieux le servir et éviter ainsi les hors-jeu. "Il faut le mettre en situation pour marquer. Il va à 36 km/h, mais il faut jouer pour lui", estime encore Libbra. Marcelino a également un rôle à tenir dans cette équation. "Pierre-Emerick est un attaquant complet, mais il faut bien discuter avec lui pour lui expliquer ce que l'on attend de lui et le mettre dans les conditions idéales. Il a le sens du collectif, n'est pas égoïste. C'est un plus !", s'enflamme Faruk Hadzibegic qui l'a drivé à Dijon, au cours de sa première saison chez les pros.
C'était en 2008-09. Quinze ans plus tard, "Auba" a bien changé. Mais il a toujours faim de buts et attend son premier avec l'OM en Ligue 1 avec une faim de loup. Histoire de chasser définitivement les fantômes d'un passé récent.
La Provence