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Sampaoli, les raisons d’un retour
Nommé entraîneur du Séville FC à la place de Julen Lopetegui, l’Argentin a décidé de revenir dans le club andalou sous certaines garanties. DE NOTRE CORRESPONDANT
ANTOINE SIMONNEAU MADRID – La nomination de Jorge Sampaoli comme entraîneur du Séville FC, officialisée hier en milieu d’après-midi, a dû étonner plus d’un supporter marseillais. Le 1er juillet, le technicien argentin (62 ans) avait choisi de mettre fin à son aventure à la tête de l’Olympique de Marseille, pour des divergences avec sa direction sur le recrutement estival phocéen, qu’il jugeait trop lent et surtout, pas à la hauteur de l’exigence qu’imposait la Ligue des champions.
Comment se fait-il alors qu’il ait accepté la proposition du Séville FC, qui se trouve à un point de la zone rouge en Liga (17e), n’a récolté qu’un point en trois rencontres de Ligue des champions et n’a décroché qu’une seule victoire en dix matches ? Une situation sportive en décalage complet avec le début de saison marseillais.
Celui qui vient de s’engager avec le club andalou jusqu’en juin 2024 a d’ailleurs longtemps été réticent à signer avec les Blanquirrojos. Il a fallu près d’un mois de négociations pour qu’il finisse par se laisser convaincre. Non sans certaines garanties. Celle d’abord d’avoir du temps et toute la latitude nécessaire pour remettre l’équipe à flot. Sans l’obligation de remplir l’objectif fixé en début de saison d’une qualification pour la prochaine Ligue des champions. Alors que Séville est sur un déclin constant depuis la deuxième partie de saison dernière et pointe déjà à dix points de la quatrième place en Championnat, Sampaoli est trop conscient de la difficulté du challenge.
Une attitude qui colle au caractère de la ville
Il a aussi eu l’assurance d’emmener dans ses valises quatre hommes de confiance pour former son staff. Mais c’est la garantie d’avoir des recrues et le dernier mot lors du prochain mercato hivernal qui a fini de le convaincre. Un pouvoir décisionnaire qu’il n’avait plus forcément à la fin de son passage à Marseille et qui l’avait poussé à partir. Son choix a sûrement aussi été motivé par la dette morale qu’il avait envers le Séville FC. Les dirigeants du club l’avaient laissé prendre les rênes de la sélection argentine à l’été 2017, sans broncher, alors qu’il lui restait un an de contrat.
Arrivé dans la capitale andalouse au moment même des adieux officiels de Julen Lopetegui, lors d’une passation de pouvoir express, l’Argentin a dirigé, hier en fin d’après-midi, son premier entraînement et aura déjà fort à faire pour ses débuts, demain, face à l’Athletic Bilbao (18 h 30). Lors de son premier passage à Séville (2016-2017), son attitude volcanique au bord du terrain qui colle parfaitement au caractère de la ville, comme le jeu offensif qu’il prônait, ont en tout cas laissé de bons souvenirs aux supporters blanquirrojos. À la tête d’une armada de joueurs français (Ben Yedder, Nasri, N’Zonzi, Rami, Lenglet…), il a réalisé la meilleure première partie de saison de l’histoire du club (42 points) et avait décroché la quatrième place qualificative pour la Ligue des champions. Mais il avait échoué en huitièmes de finale de celle-ci face à Leicester.
Tout juste évincé de son poste, son prédécesseur, Julen Lopetegui, pourrait, dans les prochains jours, rebondir à Wolverhampton, qui vient de limoger Bruno Lage. Son agent, Jorge Mendes, est considéré comme le directeur sportif officieux du club anglais. Quasiment tous les joueurs font partie de son écurie, comme les deux derniers entraîneurs en date.
L'Equipe