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Alexis Sanchez, leader à l'OM comme Zlatan Ibrahimovic au PSG
Un peu à la façon de l'attaquant suédois Zlatan Ibrahimovic à son arrivée au PSG, Alexis Sanchez a amené une exigence plus intense à l'OM, dont il est devenu un leader par l'exemple.
On ne sait pas si Jean-Pierre Caillot a réussi à récupérer son maillot mais Alexis Sanchez est typiquement le genre de cible du président de Reims, collectionneur frénétique de tuniques à la façon de son défunt homologue montpelliérain, Louis Nicollin. Le dirigeant du club champenois a déjà réussi quelques jolies prises en Championnat, comme lorsqu'il avait arraché celui de Zlatan Ibrahimovic.
Alexis Sanchez est un joueur de cette trempe-là, et comme le Suédois à son arrivée au Paris-SG en 2012, le Chilien diffuse une exigence de tous les instants à l'OM. Dans une façon nettement moins théâtrale qu'Ibra, « el Niño maravilla » (l'enfant prodige) est rapidement devenu un leader d'attitude à Marseille. Et même beaucoup plus que cela, comme son doublé en Champagne l'a rappelé.
Sanchez était donc dans toutes les discussions, dimanche soir, après sa prestation de patron qui a permis à l'OM de l'emporter à Reims (2-1) pour une huitième victoire d'affilée à l'extérieur. Comme ses apparitions médiatiques se comptent sur les doigts d'une main - présentation officielle comprise -, ce sont les autres qui en parlent le mieux. Son entraîneur, Igor Tudor, a d'abord salué la performance de son attaquant : « Il a eu l'attitude d'un leader, y compris dans le vestiaire à la mi-temps. »
« Alexis, c'est un très grand attaquant qui est toujours là, qui répond toujours présent. Il a une très grande carrière, et il l'a encore démontré » Jordan Veretout
Sanchez n'est pas un grand bavard mais il sait diffuser ses messages, en privé ou sur le terrain, et il ne s'embarrasse pas de manières pour le faire. On l'a vu sur la pelouse quand Samuel Gigot a subi les foudres de l'ancien d'Arsenal pour ne pas l'avoir lancé en profondeur ou quand Cengiz Ünder n'a pas eu besoin de traducteur pour comprendre le courroux de son aîné face à ses mauvais choix répétés.
Sanchez est comme cela : exigeant, franc et direct, pas forcément cassant, et il entend que tout le monde s'applique la même discipline. C'est un peu ce que Jordan Veretout a dit entre les lignes, dans un sourire, au sortir de la rencontre : « Alexis, c'est un très grand attaquant qui est toujours là, qui répond toujours présent. Il a une très grande carrière, et il l'a encore démontré. Il encourage, même si je sais que parfois c'est difficile pour lui. On tente, comme lui, de donner le maximum pour l'équipe. »
Tudor ne dira pas le contraire, lui qui n'hésite jamais à souligner l'importance de son attaquant. L'entraîneur de l'OM a différents types de soldats : ses leaders dans la combativité (Mbemba et Gigot), ses cerveaux tactiques (Rongier et Veretout) et Alexis Sanchez, un peu tout cela à la fois. Au-delà de son efficacité, l'ancien attaquant d'Arsenal est un exemple à suivre au quotidien à l'entraînement ou en match pour ses efforts incessants.
Une incertitude sur son avenir
À 34 ans, il court encore sans calcul et pas seulement quand son équipe a le ballon. Et si le technicien croate n'hésite pas à être très direct avec ses joueurs, il est beaucoup plus précautionneux avec Sanchez. Il faut dire qu'il n'a pas grand-chose à lui reprocher et même lorsqu'il a manqué un penalty, dans le cours du jeu, lors de la piteuse élimination face à Annecy (2-2, 6-7 aux t.a.b.) en Coupe de France, il ne l'a pas accablé. Il connaît sa carrière - ils étaient encore tous les deux en Serie A la saison dernière - et son caractère tempétueux par instants. Entre les deux hommes, la connexion s'est vite établie. Sanchez est rapidement devenu indispensable à Tudor, qui n'hésite pas à le titulariser à chaque match, quitte à laisser sur le banc la recrue la plus chère de l'histoire du club (32 M€), Vitinha, jugé encore trop léger.
Mais le coach de l'OM devra peut-être faire sans son attaquant contre Montpellier, le 31 mars prochain : le Chilien a été convoqué avec sa sélection et il devrait jouer trois jours plus tôt un match amical contre le Paraguay. Cette incertitude n'est pas une bonne nouvelle pour l'OM, vu la place qu'il a prise. Elle s'ajoute à celle sur son avenir alors qu'il a signé un contrat d'un an seulement et qu'une prolongation éventuelle reste à sa discrétion. Les critiques émises lors d'une de ses rares conférences de presse, il y a deux semaines, entretiennent le doute (« Je ne suis pas venu à Marseille en vacances pour prendre le soleil. [...] Je joue pour être champion, pas 2e, 3e ou 4e ») et les deux parties n'ont d'ailleurs pas encore commencé à discuter...
L'Equipe