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L'international chilien Alexis Sanchez débute face à l'Eintracht Francfort, ce mardi, son aventure en Ligue des champions avec l'OM. Qui l'a recruté, aussi, pour exister dans cette compétition.
Recrue phare de l'été marseillais, l'international chilien de 33 ans en est déjà à son quatrième en Championnat mais il est surtout attendu sur un autre terrain, plus prestigieux : la Ligue des champions.
Suspendu à Tottenham (0-2), la semaine dernière, à la suite de son expulsion en huitièmes de finale de la dernière édition avec l'Inter Milan, il doit donc débuter son aventure avec l'OM dans la compétition, dont il est devenu une figure au fil des années.Il attaque même face à l'Eintracht Francfort, ce mardi, sa douzième participation d'affilée en C1 depuis ses premiers pas avec le Barça, en 2011-2012.
Après des débuts remarqués en Europe avec l'Udinese, qu'il a d'ailleurs quittée sur une qualification inédite en barrages, l'ancien attaquant de Colo Colo a découvert la Ligue des champions avec les Blaugrana, tout juste sacrés champions d'Europe. Souvent positionné sur l'aile droite de l'attaque, il a signé quelques performances remarquées à l'image de ce doublé face au Bayer Leverkusen (3-1), en huitièmes de finale aller, pour sa première titularisation dans la compétition.
Mais, malgré deux demi-finales disputées (2012, 2013), Sanchez n'a pas eu une influence énorme sur les résultats du Barça, vite relégué dans l'ombre de Messi puis dans celle de l'Argentin et de Neymar.
C'est à Arsenal, où il a été transféré à l'été 2014, qu'il a certainement réalisé ses plus belles saisons, au moins sur un plan individuel, en alternant des titularisations sur les ailes ou dans une position plus axiale. Avec une frustration, tout de même : une élimination en huitièmes de finale, à chaque fois.« On n'a pas toujours eu de chance au tirage (Barcelone, en 2016, Bayern Munich en 2017), regrette l'ancien international français, Mathieu Debuchy, qui a côtoyé Sanchez à l'époque. Avec Olive (Giroud), Mesut (Ozil) et Alexis, je reste pourtant persuadé qu'on aurait pu faire quelque chose.
Quand il est arrivé, il était en très grande forme, il portait souvent l'équipe presque à lui tout seul. »Mathieu Debuchy, coéquipier de Sanchez à Arsenal« Ce qui m'a le plus marqué, et j'ai rarement évolué avec un joueur comme ça dans ma carrière, c'est sa détermination. Il se battait tout le temps, sur tous les ballons »Avec les Gunners, Sanchez a d'ailleurs signé ses meilleures performances, statistiques à l'appui. Il en est aujourd'hui à 13 buts et 14 passes décisives au total, ce qui fait de lui le 28e buteur en activité à disputer la C1 cette saison.
« C'est un attaquant hypercomplet, remarque encore Debuchy. Il est techniquement très fort, bien sûr, mais il est aussi surprenant physiquement parce que malgré sa petite taille, il tient debout dans les duels. Ce que j'ai apprécié chez lui, c'est sa faculté à faire jouer les autres, c'est le type de joueur qui ne se cache jamais, qui n'a pas peur de demander le ballon pour soulager l'équipe. Mais ce qui m'a le plus marqué, et j'ai rarement évolué avec un joueur comme ça dans ma carrière, c'est sa détermination. Il se battait tout le temps, sur tous les ballons. C'est la marque des très grands joueurs. »
C'est peut-être aussi la raison qui l'a poussé à quitter Arsenal, en déclin sur la fin, pour rejoindre Manchester United. « Il avait toujours faim de victoire, faim de jeu, se rappelle Debuchy. Je me souviens des lendemains de match, quand tous les titulaires préféraient rester en salle ou aux soins, lui voulait toujours aller sur le terrain pour s'entraîner normalement, toucher le ballon. Le staff était obligé de le freiner souvent pour le préserver. »
Cette impossibilité à s'économiser, Sanchez l'a probablement payée aussi : il a été régulièrement blessé au cours de son passage chez les Red Devils et n'a joué qu'un seul match de C1 lors de sa première saison à l'Inter Milan, qu'il a rejoint à l'été 2019. Avec le club italien, il s'est aussi plus régulièrement assis sur le banc pour en sortir en cours de match dans le costume du super joker.
À Marseille, il a déjà renoué avec son statut passé, titulaire dès qu'il est disponible malgré la concurrence et le turn-over imposé par Igor Tudor. Et puisque très peu de joueurs possèdent autant d'expérience que lui en C1, il sera bien l'attraction numéro un de l'OM. Après tout, les dirigeants l'ont d'abord recruté pour permettre au club d'enfin exister dans cette compétitionlire aussiToute l'actualité du football.
L'Equipe