Joaquin Correa, le nouvel attaquant de l'OM, est un joueur taillé pour le football moderne mais, à 29 ans, l'Argentin tarde à confirmer son potentiel.
Pour les supporters marseillais les plus superstitieux, l'arrivée de l'Argentin Joaquin Correa sur la Canebière est de bon augure. En effet, l'été dernier, la direction olympienne avait également débauché le quatrième de la hiérarchie de l'attaque de l'Inter Milan, et cela lui avait bien réussi puisque Alexis Sanchez a été le meilleur buteur marseillais de la saison avec 16 réalisations.
Il est reparti chez les Nerazzurri et Correa a effectué le chemin inverse, sans avoir toutefois à rougir de son statut à l'Inter au vu de la concurrence qu'il y aura connue : Lautaro Martinez, Edin Dzeko et Romelu Lukaku.
Il y avait pourtant signé, il y a deux ans, avec l'intention de confirmer une carrière jusque-là prometteuse. « S'il ne s'est pas imposé, c'est parce qu'il perd en continuité quand il n'a plus confiance. Il a besoin d'être choyé », estime Marco Parolo. L'ancien international italien (36 capes) l'a côtoyé lors des trois saisons de Correa à la Lazio Rome (2018-2021), assistant ainsi à sa montée en puissance.
« Il a un gros potentiel et possède les caractéristiques du footballeur moderne : le physique (1,88 m), l'accélération et la force dans les duels, analyse-t-il. Il crée des situations pour ses coéquipiers, sait bien se placer entre les lignes. Ce n'est pas un grand finisseur, mais il peut garantir 8 ou 9 buts. »
Joueur aimant la verticalité, à l'aspect longiligne, Correa est aussi à l'aise dans les petits espaces, dans les combinaisons avec son binôme du 3-5-2, schéma dans lequel Simone Inzaghi (qui l'aura aussi dirigé à la Lazio) l'a fait évoluer depuis cinq ans.
« Il est aussi précieux défensivement, ajoute Parolo. Il a cette méchanceté pour aller arracher les ballons et partir balle au pied, mais il a besoin d'être au top physiquement pour performer. Il doit trouver la clé de ce point de vue. »
Forfait cinq jours avant le Mondial au Qatar
Correa a loupé 27 matches ces deux dernières saisons en raison de blessures, probablement trop pour un joueur que l'Inter a payé en tout 31 M€, soit le plus gros investissement du vice-champion d'Europe depuis l'été 2021. C'est d'ailleurs à cause d'une tendinite au genou gauche que Correa a été privé de la dernière Coupe du monde au Qatar, cinq jours avant le match inaugural.
Vu l'épilogue de cette compétition, le contrecoup a été aussi psychologique pour l'international argentin (19 sélections, 4 buts) qui avait remporté la Copa America 2021 avec la bande à Lionel Messi. Cette année, il n'a marqué qu'un but, c'était contre Benfica en quarts de finale retour de la Ligue des champions (3-3, le 19 avril).
« En vérité, Inzaghi lui a toujours donné du temps de jeu. À un moment donné, il alternait même Lautaro-Dzeko en Europe et Lukaku-Correa en Championnat, note Parolo, devenu consultant pour DAZN. Mais Joaquin était dans le viseur des tifosi. Si tu es un attaquant et que tu ne marques pas, cela a un poids différent à l'Inter. Il n'a pas réussi à aller au-delà. »
C'est avec un bilan de 10 buts et 5 passes décisives en 77 rencontres que Correa rejoint l'OM en prêt payant de 2 M€ avec une option d'achat variable entre 10 et 13 M€ selon les conditions.
L'entraîneur de l'OM Marcelino doit maintenant trouver une place dans son 4-4-2 à ce joueur habitué des Coupes d'Europe depuis 2016 : « À Séville, il jouait ailier gauche, il aime démarrer ses actions depuis cette zone. En trouvant un bon équilibre, il peut permettre d'apporter la supériorité numérique avec sa qualité dans les un-contre-un, mais je le vois vraiment plus dans l'axe, en soutien de l'avant-centre. En tout cas, il aura absolument besoin de confiance les premiers temps », conclut Parolo. Mais le temps peut aussi être compté dans la cité phocéenne.
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