RMC Sport: Comment allez-vous, quelles douleurs ressentez-vous encore aujourd'hui ?
Almike Moussa N’Diaye: Tout abord, je vous remercie de me donner la parole. Concernant mes blessures, elles sont toujours vives à ce jour, notamment au niveau du foie et des côtes. Je récupère doucement. Ce n’est pas facile mentalement mais je m’accroche grâce au soutien de mon entourage.
Êtes-vous encore traumatisé par le choc ou le moral reste bon ?
Le choc et les minutes qui ont suivi ont été traumatisantes, c'est vrai. Les jours suivants ont également été éprouvants moralement. C’était un match et une saison importants dans ma carrière, avec des enjeux conséquents. Je sais que plusieurs clubs professionnels me suivent et cette blessure pourrait être un frein à mes ambitions. Ce match était l’occasion parfaite pour montrer mes qualités et cette blessure très tôt dans le match m’en a empêché.
C'est le plus dur pour moi : être éloigné des terrains. Le football me manque.
Savez-vous combien de temps vous risquez d'être privé de football ?
Non, il est encore trop tôt pour se prononcer. J’ai eu 30 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail) à la suite de mes blessures au foie, au rein et aux côtes. Pour l’instant, je n’ai repris aucune activité physique. Les médecins préconisent une reprise pas avant deux à trois mois, mais cela dépendra de l’évolution de mon état de santé. C'est le plus dur pour moi : être éloigné des terrains sans savoir quand je pourrai reprendre. J'espère revenir vite car le football me manque.
Quels souvenirs avez-vous du choc avec Éric Bailly et des moments qui ont suivi ?
Je me souviens qu'Éric Bailly hésite à attaquer le ballon. Du coup j’en profite pour accélérer et je pense que cela l’a surpris. Il s’est donc retrouvé en retard et a commis cette faute. Je ressens alors une énorme douleur dans la poitrine. J’ai directement vomi sur le terrain. J’ai compris instantanément que je ne pourrais pas continuer le match. Ensuite, on m’a évacué sur une civière, en attendant les pompiers qui ont pris la décision de me transporter à l’hôpital de Martigues. C'est durant ce transfert à l’hôpital que je me suis rendu compte de la gravité des blessures et des conséquences pour ma saison. Un grand sentiment de tristesse et d’incertitude m’a envahi. Pour calmer les douleurs, les médecins m’ont administré de la morphine. Puis, après les premiers soins à l’hôpital de Martigues, il a été décidé de me transférer au service de réanimation de l’hôpital Nord de Marseille pour une surveillance et des contrôles plus approfondis.
Je n’en veux absolument pas à Éric Bailly, car je suis persuadé qu’il n’avait aucune intention de me blesser.
Éric Bailly est venu vous voir et il vous appelle régulièrement : quelles sont vos relations et est-ce que vous lui en voulez ?
En effet, Éric Bailly est venu me rendre visite à l’hôpital. Je l’ai senti très touché et il s’est grandement excusé pour son geste. Cela nous a permis de discuter et depuis il prend aussi régulièrement de mes nouvelles. Certes, le choc a été brutal et les blessures sont lourdes mais je ne lui en veux absolument pas, car je suis persuadé qu’il n’avait aucune intention de me blesser. Les blessures font partie du métier et tout footballeur doit les accepter.
Quel est votre avis sur la sanction de sept matchs de suspension qu’il a reçue ?
Je ne peux donner mon avis sur la sanction prise, car ce n’est pas de mon ressort d’en juger. Celle-ci a sûrement été décidée en fonction de mes blessures.
Nous vous souhaitons surtout un bon rétablissement. Vous êtes bien entouré ?
J’ai reçu énormément de soutien et j’en profite pour remercier tout le monde. Tout d’abord ma famille et plus particulièrement mon petit frère Fodé, qui a fait les trajets quotidiennement entre Hyères et Marseille pour m’épauler et me soutenir. Je remercie également mon club du Hyères FC, mon président, mon coach, le staff et tous mes coéquipiers pour leurs visites et leur présence dans cette période difficile. J’ai aussi été agréablement surpris par le très grand nombre de messages de soutien du peuple marseillais et même de certains joueurs professionnels, et je tiens à les saluer chaleureusement.