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Enfin le vrai Bailly ? Gêné par des pépins physiques, le défenseur a disputé 90 minutes en deux matches. De bon augure pour la suite
Dernier joueur à sortir du vestiaire, lundi à Montpellier, Éric Bailly s'est fait attendre. Cela devient une habitude pour le défenseur depuis son arrivée à l'OM l'été dernier. Potentiel patron de l'arrière-garde marseillaise, l'international ivoirien n'a pas encore pu s'imposer comme tel, ni montrer l'étendue de sa classe et de ses qualités. La faute à une série de blessures, un problème aux ischios, qui lui est revenu en pleine tête comme un boomerang. Forfait à sept reprises, il a rechuté le 1er novembre contre Tottenham après seulement quelques minutes de jeu, sans doute en voulant reprendre trop tôt, mais avec l'envie de participer à ce qui était alors le match de l'année dans le calendrier de l'OM.
En onze apparitions sous les couleurs olympiennes, le natif de Bingerville a toutefois laissé entrevoir plein de bonnes choses. De la puissance dans les interventions, de la solidité dans les duels, de l'anticipation sur les trajectoires et de l'acuité pour lire le jeu. Un mélange de force et de facilité qui, s'il est épargné par les pépins, fait de lui un redoutable défenseur. Une doublette remarquable avec Chancel Mbemba, celui qui en son absence a endossé le costume de taulier. C'est la raison pour laquelle Igor Tudor et son staff ont mis en place un protocole de reprise spécifique pendant la préparation, afin de pouvoir pleinement profiter de ses compétences.
De retour sur les terrains le 29 décembre au Vélodrome contre Toulouse (entré en jeu 29 minutes), aligné d'entrée à Montpellier (66 minutes disputées), Bailly a été "très très solide", dixit Valentin Rongier. "J'ai aimé sa prestation, on sent qu'il a la qualité du très haut niveau", abondait l'entraîneur croate après le coup de sifflet final. "Je ne suis pas surpris. Éric est un défenseur avec un niveau international, on le savait déjà. On espère qu'il va rester sur le terrain", prolongeait Rongier. Son compère dans l'entrejeu Jordan Vérétout ne disait pas autre chose en quittant La Mosson : "Il a été très bien. Éric est un joueur très important pour nous. On sait qu'il a eu des mois difficiles avec ses blessures. On espère qu'elles sont derrière lui parce que c'est un joueur important. Il est solide, même si tous les défenseurs sont solides. Il fait du bien derrière", appréciait le vice-champion du monde.
"Je suis content de revenir avec l'équipe et avec une victoire. Le coach ne m'a pas laissé finir parce qu'il a peut-être eu peur que je sois dans le rouge, témoignait le numéro 3, sourire aux lèvres. Je me suis senti bien, c'est le plus important. Mais à chaque fois que j'ai le sentiment que les soucis physiques sont derrière moi, je rechute..., prévenait-il. Ce que je peux dire, c'est que j'espère ne plus revenir dans ces choses-là, que cette blessure me lâche et que je sois bien physiquement pour essayer d'aider l'équipe."
C'est tout le mal que l'OM lui souhaite. "Il faut investir dans son corps, poursuivait-il en évoquant le programme spécial auquel il a été soumis, de Marseille à Marbella. On ne peut pas décider. Ce qu'on peut faire, c'est continuer à travailler. Si on tombe, on est obligé de se relever, et j'espère que ça ne va plus se répéter, et que j'aurais de la continuité pour donner le meilleur de moi-même avec l'équipe. À chaque fois que je suis bien, le plus important est de partager mon expérience et de tout donner. Quand je suis sur le terrain, je ne calcule pas, je me donne toujours à fond", expliquait Éric Bailly. Sa sortie à Montpellier a d'ailleurs coïncidé avec une perte de maîtrise du côté de l'OM. Lui préférait en rigoler : "Non, rien n'a manqué, on repart avec les trois points !"
Enchaîner. C'est l'objectif affiché désormais, car si Pablo Longoria et l'état-major olympien souhaitent conserver le joueur prêté par Manchester United (avec une option d'achat automatique s'il participe à 50 % des matches), il doit cravacher sans se blesser.
La Provence