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FOCUS; Clauss en position latérale de sécurité; Piston droit depuis trois ans et auteur d'une première saison correcte à Marseille, l'ancien Lensois devrait redécouvrir le poste de latéral dans le 4-4-2 de Marcelino. Il s'en fait une joie.
Alors qu'il profitait de vacances bien méritées à Bali après une saison usante physiquement et psychologiquement, les projecteurs se sont lentement mais sûrement braqués vers Jonathan Clauss (30 ans), bien malgré lui. Avec le recrutement de Marcelino, entraîneur adepte du 4-4-2 à plat, qu'allait-il donc advenir du piston droit, qui n'a joué qu'à ce poste depuis son explosion en Ligue 1 il y a presque trois ans ? Sous les ordres d'Igor Tudor, il a bien dépanné à gauche, mais jamais à droite d'une défense à quatre, une tactique proscrite par le Croate. Le très offensif Clauss allait-il, encore, pâtir d'un changement d'organisation ?
En novembre dernier, alors qu'il se voyait déjà avaler les kilomètres dans les stades climatisés du Qatar, il avait été snobé par Didier Deschamps dans son ultime liste pour le Mondial, alors qu'il était de tous les rassemblements internationaux en 2022. La raison ? Le passage d'un 3-5-2 à un 4-3-3. Cette fois, ce n'est pas du tout la tendance pour l'Alsacien, augmenté à l'initiative de sa direction au printemps dernier après avoir consenti des "sacrifices" (tout est relatif) salariaux au moment de son transfert, en juillet 2022.
Il est très enthousiaste à l'idée
de repasser à une défense à quatre
Un départ n'est pas envisagé à cause du changement de système, et pour cause : avant de se révéler au poste de piston, Jonathan Clauss jouait surtout arrière droit, parfois plus haut. Et le joueur serait très enthousiaste à l'idée de repasser à une défense à quatre.
"J'ai été formé ailier, je suis redescendu latéral, je suis repassé ailier... De mes 13 ans à aujourd'hui, j'ai alterné comme ça. Et la seule fois où j'ai joué piston, c'était avec Avranches, en National", disait-il dans une interview au site de la LFP lors de sa deuxième saison lensoise, durant laquelle il a été sélectionné pour la première fois chez les Bleus.
"Logiquement, un gars qui joue sur le côté, quel que soit le système, peut s'adapter, analysait Raynald Denoueix mardi dans ces colonnes. Si Marcelino lui explique ce qu'il attend de lui, il doit être en capacité de comprendre. On parle d'un joueur qui a fait quelques matches en équipe de France quand même ! Défendre, c'est plus facile qu'attaquer, c'est une question de volonté."
Clauss devra tout de même se réadapter : ce n'est pas tout à fait le même métier de défendre en avançant jusqu'à la surface adverse que de contrôler un ailier près de la sienne. Mais Marcelino n'a pas pour habitude de brider ses latéraux, souvent très offensifs, qui n'hésitent pas à dédoubler et à combiner avec l'ailier devant eux. José Gaya, Daniel Wass (Valence) ou Oscar de Marcos (Athletic Bilbao) peuvent par exemple en témoigner. Et celui qui compte six sélections en équipe de France pourrait aussi, éventuellement, dépanner plus haut.
Le vaste chantier à ce poste, avec les fins de prêt de Nuno Tavares et Issa Kaboré, et le départ probable de Sead Kolasinac, ne concernera pas Jonathan Clauss, sauf invraisemblable retournement de situation. Cela n'est ni dans les plans de sa direction, ni dans les siens. Sous contrat jusqu'en juin 2025, l'ex-Lensois a, a minima, envie de disputer une deuxième saison avec l'OM, la première dès le début de la préparation (il était arrivé fin juillet).
Le joueur, qui, assez logiquement, est bien plus performant lors de ses deuxièmes saisons dans un club ces dernières années (Bielefeld et Lens), entend bien, à nouveau, le prouver à Marseille, et a hâte de reprendre l'entraînement demain. Son premier exercice était celui de la découverte : d'une institution où la pression est multipliée, de supporters plus exigeants, de collègues plus rodés au très haut niveau (même si le classement final de Ligue 1, derrière Lens, ne le dit pas) et d'un rythme plus intense, avec les matches de coupe d'Europe en semaine. Jonathan Clauss présente un excellent bilan statistique (11 passes décisives, 2 buts) mais a aussi connu quelques trous d'air, péchant parfois par maladresse dans la surface adverse ou physiquement. Sa note moyenne dans La Provence (5,5) est assez révélatrice de sa saison : pas mal mais peut mieux faire. Faire mieux individuellement et collectivement, c'est le défi de sa saison. Et ce sera à un nouveau poste.
La Provence