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Un Clauss de revalorisation
La durée du contrat du piston de l’OM ne sera pas modifiée. Mais ce titulaire indiscutable recevra un salaire plus en adéquation avec son statut dans le groupe. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT
MATHIEU GRÉGOIRE MARSEILLE – Des retrouvailles, le cœur léger. Après un passage à vide à la fin de l’hiver, Jonathan Clauss a retrouvé des couleurs au moment de revenir à Félix-Bollaert, samedi, et d’affronter un club lensois où il a laissé d’excellents souvenirs. « Cela va être un grand match, un beau match. Revenir à Lens avec un tel enjeu ! La semaine va forcément être spéciale, j’ai encore beaucoup d’attaches là-bas, a-t-il confié dimanche soir après la victoire face à Auxerre (2-1). Cela va faire bizarre, mais c’est toujours un plaisir d’y retourner, j’ai hâte d’y être. »
L’été dernier, le piston droit (ou gauche d’ailleurs) de 30 ans a été le sujet d’âpres négociations entre le RC Lens et l’OM. Objectif prioritaire de l’OM pour améliorer le système d’Igor Tudor, Clauss a une petite valeur marchande pour le club nordiste, qui ne souhaite pas brader son joueur.
Mi-juillet, la direction phocéenne commence à s’impatienter et elle fait mine de se désintéresser de Clauss. Elle relance la piste Issa Kaboré (Manchester City), qui viendra finalement fin août comme doublure, et surtout elle monte une fausse offre de transfert pour Hans Hateboer, le latéral droit de l’Atalanta Bergame.
Pablo Longoria avait déjà utilisé le Néerlandais comme fausse piste quand il était un cadre de Valence (2018-2019). Cette fois, le président marseillais explique à l’entourage de Clauss qu’il va renoncer au Lensois et se consacrer à Hateboer, pour qu’il fasse pression sur l’état-major artésien et enclenche une baisse du montant du transfert.
Ce coup de bluff n’aura pas vraiment de répercussions sur le deal entre les clubs, comme l’a expliqué a posteriori le directeur sportif lensois de l’époque, Florent Ghisolfi. En revanche, Clauss a forcé le destin pour venir à l’OM, et accepté de baisser l’enveloppe de rémunération prévue au départ avec la direction marseillaise. Débarqué en Provence, il constatera, au gré des arrivées de vétérans bien payés (Mbemba, Gigot, Bailly, Sanchez, Veretout…), qu’il est plutôt dans la fourchette basse du vestiaire, avec des revenus relativement modestes pour un international français évoluant dans une grosse armada de L1. Cela ne l’empêchera pas de réaliser une première partie de saison de haute volée, avec des passes décisives à l’envi et un véritable apport technique sur son côté préférentiel.
Vers une deuxième saison à l’OM
Fin 2022, le club et le clan du joueur, suivi alors par l’Atlético de Madrid, conviennent de se revoir pour une augmentation correspondant aux prestations du joueur. Mais celles-ci vont, sinon décliner, au moins plafonner lors d’un hiver mitigé, et les négociations sont repoussées sine die. Elles ont repris fin avril, et Clauss va être revalorisé. Sans qu’il y ait de prolongation de contrat : la durée de son bail, qui s’étire jusqu’en juin 2025, ne sera pas modifiée. Alors que l’entourage de Clauss évoquait ces dernières semaines plusieurs sollicitations pour le prochain exercice, cette décision renforce plutôt l’idée d’une deuxième saison à l’OM, agrémentée d’une nouvelle campagne en Ligue des champions. Clauss est aujourd’hui un cadre d’Igor Tudor, qui l’utilise sur les deux côtés sans jamais le sortir du onze de départ.
Très véhément lors des entraînements, et parfois auteur de propos peu amènes envers son coach pendant les séances, Nuno Tavares est passé derrière Kaboré dans la hiérarchie des pistons, et son prêt sec d’Arsenal devrait le rester. Issa Kaboré, lui, a une bonne tête de profil à polir, mais il faudra baisser l’option d’achat irrationnelle fixée par Manchester City (près de 20 M €). Et l’OM ne pourra pas se tourner vers Hateboer, en pleine convalescence après une rupture des ligaments croisés en février…
L'Equipe