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Clauss, un coup dur à digérer; Non retenu par Didier Deschamps pour le Mondial alors qu'il était de tous les rassemblements depuis fin mars, le piston droit de l'OM , légitimement déçu, va devoir rebondir au plus vite
Il a tout fait, et même un peu plus, pour être de l'aventure. Il la méritait cette place. Il était presque allé la chercher avec les dents, comme les talentueux qui, parfois, se perdent en chemin et en empruntent de traverse pour s'imposer. De Strasbourg à Bielefeld, en passant par l'anonymat des divisions inférieures de chaque côté du Rhin, il en était loin, d'abord, de ces Bleus. Puis, il y a eu Lens, Franck Haise en guide, le phénomène qui se révèle. Et, un beau soir au début du printemps dernier, le grand frisson, enfin : Jonathan devient véritablement Clauss, la pelouse du Vélodrome comme scène de rêve pour immortaliser cette première cape en équipe de France et se faire un nom en prime time. Ce Vel', depuis, est devenu son jardin et, à force de belles sorties avec l'OM, le piston droit très polyvalent (clin d'oeil aux Angevins, qu'il a martyrisé à gauche fin septembre) est devenu un inamovible des rassemblements.
Il les avait tous enchaînés depuis ce 25 mars 2022, collectant six sélections et un espoir réel pour ce Mondial.
Las, pour le jeune trentenaire, Didier Deschamps l'a sorti de ses plans au pire moment, celui de la liste, et son nom n'est jamais apparu à la télévision mercredi soir. Dès lors, comment Clauss va-t-il digérer ce coup dur, ce train qui l'a déposé à quai à la dernière gare avant le terminus ? Hier, à la Commanderie, personne ne cherchait à cacher la déception légitime du bonhomme, sans doute sacrifié sur l'autel d'un changement de système à venir, alors même que "DD" n'a pris que 25 joueurs (la Fifa autorise des listes de 23 à 26 noms). "Il est déçu", affirmait Amine Harit, ce qu'a également précisé Jordan Vérétout. Pour l'international marocain, officiellement retenu hier, "c'est logique que quelqu'un qui a été régulièrement en équipe de France sur les dernières sélections soit déçu de pas être appelé pour la coupe du monde. Après, il est assez professionnel et assez mûr pour comprendre les décisions."
Dans la foulée, Igor Tudor était dans la même veine. " Je pense qu'il a fait un super début de saison et qu'il méritait d'être sélectionné", soulignait le technicien croate, qui s'est dit "très heureux" pour Matteo Guendouzi et Jordan Vérétout qui verront le Qatar (lire également en page précédente). Le coach a d'ailleurs félicité les futurs mondialistes (Simon Ngapandouetnbu avec le Cameroun et Harit avec le Maroc également) sur le groupe WhatsApp du vestiaire.
Vérétout : "Des moments pas top"
"Il faisait partie du groupe depuis plusieurs sélections, commentait, encore, l'ex de la Roma (5 sélections). On est avec lui tous les jours, on est déçu pour lui. Il est assez intelligent pour se servir de cette déception et continuer à travailler et à progresser. Et passer au-dessus de ça. Quand on se dit bonjour, ce sont des moments pas top."
De retour à l'entraînement dès hier avant Monaco dimanche (20h45), Clauss va se remettre la tête dans le guidon pour ce dernier gros rendez-vous avant la coupure. Mais, forcément, le rendez-vous manqué laissera une cicatrice à laquelle seul le temps sera le vrai médicament. "J'ai parlé avec Jonathan, n'a pas caché Tudor, 55 sélections en son temps avec la Croatie et mondialiste en 1998 et 2006. Je lui ai dit qu'il fallait qu'il essaie de prendre ça comme un défi pour prouver au sélectionneur qu'il s'est trompé et qu'il est capable de faire encore mieux. On ne sait jamais dans la vie ce qui peut être positif au final." D'autant que, en cas de pépin, Deschamps peut encore faire appel à de possibles remplaçants jusqu'au 21 novembre, veille de l'entrée en lice des Bleus.
En cette semaine particulière, où les émotions des uns et des autres sont différentes, le Dalmate érige le travail en vertu cardinale pour rester focalisé sur le football : "Ce qui compte, c'est vraiment l'entraînement. Aujourd'hui (lire hier) on a fait 1h30 d'entraînement qui m'a beaucoup plu. Il y a eu beaucoup de qualité. La clé du succès c'est cette heure et demie de travail de grande qualité."
La Provence