Nuno Tavares (22 ans), gamin de Lisbonne, qui a amorcé un bond en avant à Londres, va-t-il prendre son véritable envol à Marseille ? Hier, le latéral gauche portugais d'Arsenal a passé sa visite médicale et l'officialisation de son prêt (sans option d'achat) à l'OM devrait intervenir aujourd'hui. Sa venue correspond, en tout cas, à un besoin ciblé par le club pour l'escouade désormais drivée par Igor Tudor : celui d'un piston gauche, capable de couvrir tout le flanc, dans le système installé par le technicien croate. Sera-t-il la bonne pioche, lui qui avait d'abord favorisé un deal avec l'Atalanta (qui n'a jamais abouti), avant de répondre favorablement aux avances répétées de la maison ciel et blanc ?
Avant de taper dans l'oeil des Gunners, qui l'ont attiré outre-Manche il y a un an, le petit Nuno a connu une jeunesse partagée entre musique et football en périphérie de Lisbonne. Féru de violoncelle, il y a consacré une bonne partie de sa vie avant de prioriser le football à l'adolescence. Ce sont les années au centre culturel et sportif de la Casa Pia, dans Lisbonne, qui le font basculer véritablement vers le ballon rond. Entre deux passages dans son club de jeunesse, il enjambe d'abord Benfica pour aller se poster plus au nord-est au Sporting CP. Puis, c'est finalement chez les Aigles qu'il intègre un centre de formation. Entre 2019 et 2021, il jouera une quarantaine de matches avec l'équipe première. Suffisant pour accrocher l'intérêt d'Arsenal...
La saison dernière, l'athlétique gaucher (1m84) a pu se montrer avec Arsenal, club avec lequel il est sous contrat jusqu'à l'été 2025 et qui a recruté cet été l'Ukrainien Oleksandr Zinchenko à son poste. La plupart du temps en piston gauche, avec une défense à trois dans son dos, comme on peut l'imaginer dans un futur proche à l'OM. En Premier League, il a compilé 22 apparitions (10 matches en intégralité en 13 titularisations, 1 170 minutes au total). Il a marqué 1 but et délivré une passe décisive. Il a, par ailleurs, aussi joué 5 rencontres de coupe de la Ligue (3 titularisations), signant une autre offrande, et 35 minutes en FA Cup.
Ancien des deux clubs, Robert Pirès, qui a régulièrement vu les Gunners à l'oeuvre la saison dernière, voit d'un bon oeil cette opération. "Si (Igor) Tudor part à trois défenseurs derrière, je trouve que c'est une bonne option. Offensivement, il apporte vraiment quelque chose. Ça peut être le bon pendant de Jonathan Clauss, souligne celui qui est, par ailleurs, consultant football à Canal +. Il va vite, il est athlétique, il n'a pas peur d'aller au duel. Je trouve qu'il a une bonne qualité de centre. Son seul défaut est qu'il peut être irrégulier. Parfois, il peut aussi avoir un manque de concentration. Mais, il est jeune, attention ! À lui de rectifier ça. Mais, honnêtement, je trouve qu'il a le bon profil pour jouer dans ce système-là, à Marseille."
Perfectible en défense
Si le champion du monde 98 estime que Nuno Tavares doit encore progresser défensivement - "J'aime bien mais parfois on dirait qu'il a des trous d'air, en l'espace de quelques secondes il est absent. Mais une fois qu'il aura rectifié ça, il sera vraiment complet" -, il voit en lui un dynamiteur offensif : "En piston, il a la qualité et la capacité de faire les efforts. Attention, au niveau de la santé, il est costaud le petit ! Les allers-retours, je ne suis pas inquiet pour lui. Il a beaucoup de volonté, il va vite, il a un bon pied gauche, une bonne passe. Il peut être assez déroutant pour la défense adverse. L'idée de voir Tavares et Clauss, ça peut faire mal. Ça va vite et c'est costaud."
Tavares a-t-il finalement été inspiré par la (franche) réussite de William Saliba sous les couleurs de l'OM ? Comme pour le défenseur central, Pirès estime que ce prêt est gagnant-gagnant pour le club et le joueur : "S'il signe à l'OM, c'est aussi qu'il a vu les performances de William Saliba. C'est bénéfique pour les deux parties. Il va faire du bien dans ce système-là. À quatre, il faudrait qu'il s'améliore au niveau défensif. Il ne pense qu'à attaquer. À trois, tu as quelqu'un derrière pour te couvrir. À quatre à plat, ce n'est pas pareil. Ça va lui permettre de jouer, de trouver cette régularité et de travailler ses sautes de concentration. À Tudor de le faire progresser, en lui disant : 'tu vas jouer, mais il faut que tu sois régulier'. À Marseille, le contexte peut être difficile mais si tu réussis, tu peux devenir un autre joueur."
La Provence